Une Eglise solide dans une société liquide

Considéré com­me un vati­ca­ni­ste se tenant à bon­ne distan­ce de la lut­te doc­tri­na­le qui se joue actuel­le­ment autour du Pape, le célè­bre écri­vain ita­lien Vittorio Messori fait dans cet arti­cle un con­stat sur l’état actuel de l’Eglise à par­tir de la théo­rie de la « socié­té liqui­de » de Zygmunt Bauman. Aujourd’hui, le croyant s’inquiète du fait que même l’Eglise catho­li­que – qui était un exem­ple mil­lé­nai­re de sta­bi­li­té – sem­ble elle aus­si vou­loir deve­nir « liqui­de ». Est-ce vrai­ment ren­dre ser­vi­ce à la foi que de vou­loir rem­pla­cer le chê­ne mil­lé­nai­re de l’Eglise enra­ci­né dans le Christ par un roseau qui plo­ie dans tous les sens au moin­dre souf­fle de vent au gré des désirs et des modes humai­nes ?

L’Eglise belge doit repartir de zéro

La Belgique n’est plus qu’un pays radi­ca­le­ment déchri­stia­ni­sé qui a pris la rou­te de l’antichristianisme le plus hysté­ri­que, à com­men­cer par ce qui se pas­se à l’intérieur de ces bâtis­ses qui ne con­tien­nent que du vide et qui n’ont plus d’église que le nom. La Belgique n’a plus d’Eglise : elle a tou­jours davan­ta­ge de musul­mans, d’athées, d’anticléricaux, d’indifférents mais qua­si­ment plus de chré­tiens. En revan­che, le chré­tien en Belgique qui souf­fre de la per­te du chri­stia­ni­sme mais qui refu­se de se rési­gner est un signe d’espérance pour l’avenir.
Une let­tre ouver­te de l’é­cri­vain romain Antonio Margheriti.

La grand-mère et le théologien

Le chri­stia­ni­sme est et doit rester une cho­se sim­ple. Il doit d’a­bord con­si­ster en un témoi­gna­ge per­son­nel dans lequel on se met en jeu, on prend des risques. Le caté­chi­sme me suf­fit, un peu com­me ces bon­bons que ma grand-mère m’of­frait de temps en temps: des peti­tes dra­gées savou­reu­ses, arti­sa­na­les, pré­pa­rées selon une recet­te ance­stra­le dont je n’ai jamais oublié la saveur. Je ne l’ai jamais oubliée par­ce que j’ai vu, et si j’ai cru, c’e­st par­ce que j’ai vu la foi de ma grand-mère, une foi rudi­men­tai­re mais qui con­te­nait l’es­sen­tiel de ce qui sert au croyant. J’ai sur­tout vu la cohé­ren­ce entre ces dra­gées de doc­tri­ne qu’el­le m’of­frait et sa pro­pre vie: j’ai vu la séré­ni­té et la for­ce qui s’en déga­geait.

Ne pas avoir peur, voilà notre foi!

Quelle est donc notre foi ? Croire à l’existence de Dieu ? Bien sûr, nous savons que Dieu exi­ste mais Satan lui-même le sait et il y croit : ça ne chan­ge pas grand-chose pour lui, il reste ce qu’il est. Non, la foi c’est ces paro­les de Jésus « n’ayez pas peur ». C’est cela la foi, ne pas avoir peur. La foi c’est la défai­te de la peur, tout spé­cia­le­ment dans l’adversité par­ce que le Seigneur est avoir toi, sur la même bar­que et si lui est avec toi, qui peut se dres­ser con­tre toi ? Il ne lui a suf­fi que d’un seul geste ce jour-là pour cal­mer les flo­ts déchaî­nés.

Qu’elle est belle, la messe du matin !

Qu’elle est dou­ce et bel­le, qu’elle est accueil­lan­te la mai­son du Père au matin, un peu com­me cel­le d’un ami. Je suis un hôte inat­ten­du par­mi les quel­ques habi­tués de la litur­gie du matin et j’ai bien sen­ti la sur­pri­se de Jésus-lui-même qui n’a pas man­qué de me sur­pren­dre à son tour : « je t’ai atten­du cha­que matin ». Comme il me sem­ble doux et fami­lier ce grand Crucifix à côté de moi, pre­sque vivant com­me, s’il allait d’un moment à l’autre se tour­ner vers moi pour me ren­dre mon regard.

La multiplication des euros à la messe

Aujourd’hui je suis allé à la mes­se avec cinq euros en poche. Le restau­rant japo­nais de la veil­le m’avait rap­pe­lé une tra­di­tion de mon enfan­ce et des années 1980 en Italie lorsqu’il était d’usage de rece­voir ses invi­tés avec une peti­te gout­te, bien avant que les mora­li­stes et autres bien-pensants hygié­ni­stes ne s’en mêlent. C’était l’âge d’or de la légen­dai­re liqueur Strega et je m’étais mis en tête d’en ache­ter une bou­teil­le au super­mar­ché du coin. Sauf qu’en décou­vrant qu’elle était affi­chée au prix exor­bi­tant de 11,90 €, je me suis dit que j’allais plu­tôt ache­ter quel­que cho­se pour dîner et j’en ai pro­fi­té pour pren­dre un paquet de dix ciga­ret­tes au pas­sa­ge. Conclusion, je suis arri­vé à la mes­se avec à peu près 2,70 € en poche.

Dialogue pascal

Au cours de la mes­se, j’ai lais­sé flot­ter mes pen­sées sous les voû­tes méri­dio­na­les du dix-huitième siè­cle sou­te­nant l’édifice. Je me suis mis à regar­der les gens autour de moi et aus­si à regar­der en moi. Voilà, me disais-je, la com­mu­nau­té chré­tien­ne s’est réu­nie pour célé­brer son plus grand mystè­re. Qui sait pour­quoi, elle n’en a pas l’air ! Mais de quel­le « com­mu­nau­té » parlons-nous ? Où est la com­mu­nau­té des chré­tiens, com­me on disait aux pre­miers temps de l’Eglise d’Antioche, où est-elle cet­te com­mu­nau­té des « sau­vés », des « res­su­sci­tés » ? D’ici, je con­sta­te que la rou­ti­ne s’est au fil du temps chan­gée en sur­di­té ; que l’assuétude s’est muée en insen­si­bi­li­té ; que les yeux usés par l’habitude sont deve­nus aveu­gles, qu’on a fini par tout pren­dre pour acquis jusqu’à tom­ber dans le scep­ti­ci­sme et la las­si­tu­de.

Un dialogue intime avec Jésus (2)

Il y a dans notre cœur un mor­ceau de chair qui a été pré­ser­vé de la souil­lu­re du péché ori­gi­nel et qui a con­ser­vé tou­te sa pure­té. C’est à tra­vers elle que Jésus réson­ne en nous, du cœur à l’e­sprit. Notre con­scien­ce la plus pro­fon­de se résout à lui fai­re écho: c’e­st com­me cela qu’il nous répond. C’était pro­ba­ble­ment déjà ce qui se pas­sait pour Don Camillo. Il y en qui par­le­ront de schi­zo­ph­ré­nie. Ce sont des imbé­ci­les, en fait. J’arrive à l’é­gli­se et je m’as­sois. Je le con­tem­ple à tra­vers son effi­gie posée sur l’au­tel: la magni­fi­que icô­ne qui m’e­st deve­nue fami­liè­re. Derrière cet­te ima­ge se trou­ve le Dieu vivant sur sa “sain­te mon­ta­gne”, le taber­na­cle.

Un dialogue intime avec Jésus

C’est arri­vé il y a un peu plus d’un mois. Pour une fois, j’é­tais arri­vé à l’Eglise non seu­le­ment à temps mais même lar­ge­ment en avan­ce pour la mes­se, ce qui est excep­tion­nel pour moi qui suis un retar­da­tai­re chro­ni­que. J’en ai donc pro­fi­té pour discu­ter un peu avec Lui, devant cet­te icô­ne sur l’au­tel qui me fixait avec inten­si­té, devant le Saint-Sacrement. Oui, dans mon Eglise, le Saint-Sacrement se trou­ve au fond, der­riè­re… un para­vent sur l’au­tel. Je vous résu­me le mono­lo­gue façon Don Camillo que j’ai eu avec Lui car sa pré­sen­ce était si inten­se que je pou­vais clai­re­ment distin­guer ses répon­ses au tra­vers de cet­te peti­te voix inté­rieu­re que j’ap­pel­le ma con­scien­ce.

L’utopie ridicule du gender

D’après la théo­rie du gen­der, il n’y aurait ni hom­mes ni fem­mes, ni hété­ro­se­xuels ni homo­se­xuels mais cha­cun serait libre de bri­ser ses pro­pres chaî­nes (impo­sées prin­ci­pa­le­ment par les reli­gions et par le chri­stia­ni­sme en pre­mier lieu) pour sui­vre sa pro­pre orien­ta­tion sexuel­le, quel­le qu’el­le soit. Parce qu’en réa­li­té, nous serions tous tota­le­ment égaux et nos dif­fé­ren­ces sera­ient en fait issues d’un com­plot qui remon­te­rait à la pré­hi­stoi­re et qui, aujour­d’­hui, vien­drait seu­le­ment d’a­voir été per­cé à jour.
Une réfle­xion plei­ne de sages­se et de bon sens de l’é­cri­vain et histo­rien Vittorio Messori sur la der­niè­re idéo­lo­gie à la mode.