Cardinal Sarah : Le chant grégorien, du silence de l’âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire

Nos contemporains qui sont, à juste titre, si sensibles au thème des droits de l’homme, devraient réfléchir à cette violation d’un droit essentiel : celui de l’intimité de l’âme et de sa relation unique et ineffable avec son Créateur et Rédempteur. Or, j’affirme que certaines formes de musique et de chant entendus dans nos églises vont à l’encontre de ce droit élémentaire de la rencontre de la personne humaine avec Dieu du fait de la rupture du silence intérieur, que l’on brise comme une digue cède sous la pression d’un torrent de boue. C’est pourquoi, je n’hésite pas à déclarer avec insistance et humilité : je vous en supplie, si le chant rompt le silence intérieur, celui de l’âme, qu’on y renonce pour le moment, et qu’on nous restitue d’abord le silence !

L’Eglise belge doit repartir de zéro

La Belgique n’est plus qu’un pays radicalement déchristianisé qui a pris la route de l’antichristianisme le plus hystérique, à commencer par ce qui se passe à l’intérieur de ces bâtisses qui ne contiennent que du vide et qui n’ont plus d’église que le nom. La Belgique n’a plus d’Eglise : elle a toujours davantage de musulmans, d’athées, d’anticléricaux, d’indifférents mais quasiment plus de chrétiens. En revanche, le chrétien en Belgique qui souffre de la perte du christianisme mais qui refuse de se résigner est un signe d’espérance pour l’avenir.
Une lettre ouverte de l’écrivain romain Antonio Margheriti.

La liturgie est une rencontre avec le Christ

Dans la liturgie, « nous ne célébrons pas seulement le ‘Jésus de l’histoire’ ni le ‘Christ de la foi’. Nous reconnaissons humblement le Christ ressuscité comme Dieu, notre Seigneur. Il n’est pas démythologisé ni éloigné de tout ce qui concerne notre foi: malgré la valeur académique d’une telle séparation, elle ne peut nullement être considérée comme une entreprise légitime dans le culte de l’Eglise. Quand nous célébrons la Sainte Liturgie, nous participons à l’adoration du Christ qui s’est fait homme pour notre salut, pleinement humain et pleinement divin ». C’est pourquoi, a souligné cardinal Sarah, « la liturgie ne peut pas devenir une simple célébration de la fraternité mais doit devenir le culte de Dieu ».

Les 10 commandements du catholique postmoderne

Etes-vous un catholique postmoderne? Vous reconnaissez-vous dans les 10 commandements qu’un lecteur vient de nous faire parvenir? En voici un extrait: « Tu croiras en Dieu en te laissant conduire par un principe général de satisfaction subjective, individuelle ou communautaire, propice à ton développement personnel, dans le respect de la sensibilité de chacun et le souci de la solidarité entre tous » et aussi « X. Au cours de célébrations eucharistiques, tu pourras et devras non seulement chanter mais aussi bouger, danser, parler, rire avec les autres, au lieu de prier dans le silence et le recueillement. Tu pourras et devras ainsi t’éclater ».

La grand-mère et le théologien

Le christianisme est et doit rester une chose simple. Il doit d’abord consister en un témoignage personnel dans lequel on se met en jeu, on prend des risques. Le catéchisme me suffit, un peu comme ces bonbons que ma grand-mère m’offrait de temps en temps: des petites dragées savoureuses, artisanales, préparées selon une recette ancestrale dont je n’ai jamais oublié la saveur. Je ne l’ai jamais oubliée parce que j’ai vu, et si j’ai cru, c’est parce que j’ai vu la foi de ma grand-mère, une foi rudimentaire mais qui contenait l’essentiel de ce qui sert au croyant. J’ai surtout vu la cohérence entre ces dragées de doctrine qu’elle m’offrait et sa propre vie: j’ai vu la sérénité et la force qui s’en dégageait.

Amoris Laetitia: le cardinal Müller répond aux dubia

C’est à lui aussi que les quatre cardinaux avaient adressé leur cinq dubia sur l’interprétation d’Amoris Laetitia en lui demandant de « faire la clarté ». Ni lui, cardinal Gerhard L. Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, ni encore moins le pape n’avaient jusqu’à présent répondu à leurs questions. Mais à présent, le cardinal Müller fait toute la clarté, et comment ! Dans un entretien-fleuve publié aujourd’hui dans la revue « Il Timone », il en profite pour critiquer au passage ces évêques qui, par leurs « sophismes » interprétatifs, plutôt que de guider leurs fidèles préfèrent « courir le risque qu’un aveugle conduise un autre aveugle ».

La véritable histoire des moines en Occident

Tout le monde prétend que les moines auraient sauvé les livres classiques par amour de la culture. En réalité il n’avaient absolument aucun intérêt ni pour la culture ni pour les classiques de l’antiquité. C’étaient des gens qui c’étaient retirés derrière leurs murs pour attendre la fin du monde qu’ils croyaient imminente. S’ils ont bel et bien créé les scriptoriums dans lesquels les copistes ont effectivement réalisé un travail inestimable, c’était pour des raisons plutôt pratiques que culturelles. Un entretien-fleuve sans tabou avec le célèbre écrivain catholique Vittorio Messori sur ce que fut réellement le monachisme occidental au-delà des idées reçues.

Un prêtre belge témoigne: j’étais traditionaliste

Je suis curé de plusieurs paroisses belges depuis 15 ans. En paroisse, j’ai plus ou moins tout vu et tout entendu : pains “pitta” à la place des hosties, absences d’ornements, diktats grotesques d’équipes liturgiques, célébrations plus proche du carnaval que du renouvellement du Sacrifice de la Croix… Le tout au nom de la créativité pastorale. Très tôt, j’ai découvert ce que l’on appelle de façon abusive “la Tradition” et la “Messe traditionnelle ». J’ai fréquenté les “fraternités sacerdotales” Saint-Pierre et Saint-Pie X et j’ai rencontré, hélas, beaucoup d’orgueil. Avec le recul, je me rends compte que mes motivations étaient négatives.

Luther, un Machiavel de la foi

Si l’effet évident de la révolution de Luther sur le mariage lui a servi de prétexte pour jeter le froc aux orties ainsi que pour permettre aux princes de répudier leurs épouses légitimes et de vivre en polygamie, c’est surtout sur le plan de la doctrine que tout allait progressivement changer. Il faut toujours tenir compte d’un élément important: Luther considérait en permanence la noblesse germanique comme étant son interlocuteur privilégié parce qu’il en avait besoin pour triompher dans son combat contre Rome. Et la noblesse germanique, comme celle des autres pays, s’opposait à Rome non seulement sur des questions de politique et de pouvoir mais également sur la doctrine du mariage.