Dialogue pascal

Au cours de la mes­se, j'ai lais­sé flot­ter mes pen­sées sous les voû­tes méri­dio­na­les du dix-huitième siè­cle sou­te­nant l’édifice. Je me suis mis à regar­der les gens autour de moi et aus­si à regar­der en moi. Voilà, me disais-je, la com­mu­nau­té chré­tien­ne s’est réu­nie pour célé­brer son plus grand mystè­re. Qui sait pour­quoi, elle n’en a pas l’air ! Mais de quel­le « com­mu­nau­té » parlons-nous ? Où est la com­mu­nau­té des chré­tiens, com­me on disait aux pre­miers temps de l’Eglise d’Antioche, où est-elle cet­te com­mu­nau­té des « sau­vés », des « res­su­sci­tés » ? D’ici, je con­sta­te que la rou­ti­ne s’est au fil du temps chan­gée en sur­di­té ; que l’assuétude s’est muée en insen­si­bi­li­té ; que les yeux usés par l’habitude sont deve­nus aveu­gles, qu’on a fini par tout pren­dre pour acquis jusqu’à tom­ber dans le scep­ti­ci­sme et la las­si­tu­de.

Dialogue pascal Lire la suite »

Le retour du léviathan

Dans son Léviathan, Hobbes nous expli­que la néces­si­té de la con­struc­tion de l’Etat, c’est-à-dire d’un ensem­ble de struc­tu­res qui ont le pou­voir d’imposer leurs pro­pres règles : il s’agit de la loi civi­le. Toutefois, pour­suit Hobbes, il exi­ste aus­si une loi natu­rel­le qui repré­sen­te l’ensemble des règles de vie fon­da­men­ta­les — instinc­ti­ves, pourrions-nous dire —  que notre rai­son peut immé­dia­te­ment iden­ti­fier, dédui­re natu­rel­le­ment et recon­naî­tre com­me s’imposant à nous, pour autant que nous nous en remet­tions à notre bon sens (et pas aux idéo­lo­gies). La loi natu­rel­le est donc inscri­te en nous-mêmes. L'écrivain et histo­rien Antonio Margheriti nous expli­que pour­quoi l'Etat n'a pas pour but de maxi­mi­ser nos liber­tés indi­vi­duel­les.

Le retour du léviathan Lire la suite »

Un dialogue intime avec Jésus (2)

Il y a dans notre cœur un mor­ceau de chair qui a été pré­ser­vé de la souil­lu­re du péché ori­gi­nel et qui a con­ser­vé tou­te sa pure­té. C'est à tra­vers elle que Jésus réson­ne en nous, du cœur à l'esprit. Notre con­scien­ce la plus pro­fon­de se résout à lui fai­re écho : c'est com­me cela qu'il nous répond. C'était pro­ba­ble­ment déjà ce qui se pas­sait pour Don Camillo. Il y en qui par­le­ront de schi­zo­ph­ré­nie. Ce sont des imbé­ci­les, en fait. J'arrive à l'église et je m'assois. Je le con­tem­ple à tra­vers son effi­gie posée sur l'autel : la magni­fi­que icô­ne qui m'est deve­nue fami­liè­re. Derrière cet­te ima­ge se trou­ve le Dieu vivant sur sa "sain­te mon­ta­gne", le taber­na­cle.

Un dialogue intime avec Jésus (2) Lire la suite »

Un dialogue intime avec Jésus

C'est arri­vé il y a un peu plus d'un mois. Pour une fois, j'étais arri­vé à l'Eglise non seu­le­ment à temps mais même lar­ge­ment en avan­ce pour la mes­se, ce qui est excep­tion­nel pour moi qui suis un retar­da­tai­re chro­ni­que. J'en ai donc pro­fi­té pour discu­ter un peu avec Lui, devant cet­te icô­ne sur l'autel qui me fixait avec inten­si­té, devant le Saint-Sacrement. Oui, dans mon Eglise, le Saint-Sacrement se trou­ve au fond, der­riè­re… un para­vent sur l'autel. Je vous résu­me le mono­lo­gue façon Don Camillo que j'ai eu avec Lui car sa pré­sen­ce était si inten­se que je pou­vais clai­re­ment distin­guer ses répon­ses au tra­vers de cet­te peti­te voix inté­rieu­re que j'appelle ma con­scien­ce.

Un dialogue intime avec Jésus Lire la suite »

L'interview censurée de Hans Urs von Balthasar

Une inter­view histo­ri­que du plus grand théo­lo­gien du XXè siè­cle retrou­vée récem­ment par le jour­na­li­ste ita­lien qui l'avait réa­li­sée. Cette inter­view avait été cen­su­rée à l'époque par les moder­ni­stes alle­mands par­ce que von Balthasar affir­mait avec for­ce que Hans Küng (dont Walter Kasper a été l'assistant) n'était plus chré­tien. Le grand théo­lo­gien qui avait appe­lé Vatican II de ses vœux en ana­ly­se les con­sé­quen­ces vingt ans après, en 1985. Une vision perçan­te, cri­ti­que, luci­de et ancrée dans la foi qui, tren­te ans plus tard, n'a pas pris une ride.

L'interview censurée de Hans Urs von Balthasar Lire la suite »

Le Seigneur est né, entre le boeuf et les âneries

"Quand je dis que la famil­le de Jésus était riche, on pous­se des hau­ts cris mais qu'est-ce que j'y peux ? C'est la réa­li­té!", disait le Cardinal Biffi. Je n'arrive pas à com­pren­dre pour­quoi une tel­le famil­le, un Saint Joseph qui était d'une famil­le noble, aisée, qui a fait en sor­te que sa famil­le ne man­que jamais de rien, qui était un hon­nê­te tra­vail­leur, qui a bâti sa for­tu­ne en tri­mant tou­te sa vie devrait être discré­di­té de la sor­te et pré­sen­té non seu­le­ment com­me un vaga­bond mort de faim mais aus­si com­me quelqu'un qui était inca­pa­ble de s'occuper de sa fem­me au point de la fai­re accou­cher dans une man­geoi­re et qui trai­tait son pro­pre fils enco­re plus mal en le lais­sant nu dans le froid sous un âne et un bœuf.

Le Seigneur est né, entre le boeuf et les âneries Lire la suite »

Une curieuse rencontre apocalyptique

En sor­tant de la gare, je m’arrête un instant à l’entrée pour fumer, un peu nau­séeux et je com­me­nçais à être enva­hi d’un pres­sen­ti­ment désa­gréa­ble. Il fait enco­re nuit mais c’est déjà le chaos alen­tour. Quand il fait noir, je pen­se sou­vent à Dieu et je me deman­de dans com­bien de cœurs per­dus dans la vil­le il peut bien se cacher : je les vois tous cou­rir, essouf­flés, ner­veux, névro­sés par leur incer­ti­tu­de exi­sten­tiel­le et plus ils se don­nent du mal, plus ils para­is­sent indi­gen­ts à l’extérieur et pau­vres à l’intérieur. Quel sens y a‑t-il à vivre ain­si, me demandais-je ? Dans leur cœur essouf­flé, y‑a-t-il enco­re une peti­te pla­ce pour Dieu ? Ont-ils enco­re seu­le­ment le temps de le cher­cher ? Croient-ils à quel­que cho­se de plus qu’à leur sur­vie ?

Une curieuse rencontre apocalyptique Lire la suite »

Retour en haut