Voici la nouvelle traduction du missel romain

« Consubstantiel au Père », « nous avons reçu de ta bon­té le pain que nous te pré­sen­tons », « Priez, frè­res et sœurs : que mon sacri­fi­ce, et le vôtre, soit agréa­ble à Dieu le Père tout-puissant », « Que le Seigneur reçoi­ve de vos mains ce sacri­fi­ce à la louan­ge et à la gloi­re de son nom, pour notre bien et celui de tou­te l’Église. »

Ce sont là quelques-uns des nom­breux chan­ge­men­ts intro­dui­ts par la tra­duc­tion du Missel romain tout récem­ment approu­vée.

Cette nou­vel­le tra­duc­tion répond notam­ment à l’in­ter­pel­la­tion de saint Jean-Paul II qui disait, dans l’Instruction Liturgiam authen­ti­cam (2001) :
« Les tra­duc­tions doi­vent être déga­gées de tout lien exces­sif par rap­port aux maniè­res moder­nes de s’ex­pri­mer et, en géné­ral, d’un ton à carac­tè­re psy­cho­lo­gi­que. Des for­mes de type archaï­ques peu­vent par­fois se révé­ler appro­priées à un voca­bu­lai­re pro­pre­ment litur­gi­que.  […]  La tra­duc­tion se carac­té­ri­se com­me un effort de col­la­bo­ra­tion visant à con­ser­ver la plus gran­de con­ti­nui­té pos­si­ble entre l’o­ri­gi­nal et le tex­te en lan­gue ver­na­cu­lai­re. »

Et en effet, cet­te nou­vel­le tra­duc­tion démon­tre un plus grand sou­ci de fidé­li­té au tex­te ori­gi­nal, con­tient l’or­di­nai­re en fra­nçais et en latin, et pro­po­se dif­fé­ren­tes options.

Dès l’Avent 2020, cet­te nou­vel­le tra­duc­tion des tex­tes de la mes­se entre­ra en vigueur et les nou­veaux mis­sels sor­ti­ront de pres­se.

En atten­dant, les édi­tions Mame vien­nent de publier un petit ouvra­ge qui reprend et expli­que les prin­ci­paux chan­ge­men­ts pour le prê­tre et pour les fidè­les.  En voi­ci un résu­mé en pri­meur sur Diakonos.be.

Les principales nouveautés dans l’ordinaire de la messe

Les prin­ci­pa­les nou­veau­tés sont les sui­van­tes :

  • les priè­res de l’or­di­nai­re (Gloria, Sanctus, Agnus, Pater, anam­nè­se) sont pro­po­sées en fra­nçais et en latin ;
  • la révi­sion des priè­res, des pré­fa­ces et des dia­lo­gues rituels ;
  • la mise en avant du silen­ce pour une récep­tion fruc­tueu­se de la paro­le de Dieu
  • la men­tion, dans le Credo, du ter­me « con­sub­stan­tiel » rem­plaçant « de même natu­re »
  • le renou­vel­le­ment des for­mu­les de la pré­pa­ra­tion des dons et de la priè­re sur les offran­des ;
  • l’ajout de « il dit  la béné­dic­tion » dans le récit de l’Institution ;
  • le chan­ge­ment de l’invitation à la com­mu­nion : « Heureux les invi­tés au repas des noces de l’Agneau. »

Profession de foi

L’homélie étant ache­vée, on chan­te ou on dit le Symbole ou Profession de foi, quand c’est pre­scrit.

Nous pro­fes­sons le sym­bo­le de la foi de l’Église et non des con­cep­ts théo­lo­gi­ques. Le sym­bo­le per­met aux mots de deve­nir foi vivan­te et signe de com­mu­nion entre tous les bap­ti­sés. Il réa­li­se alors sa natu­re pro­fon­de de sym­bo­le, et ces mots se révè­lent rem­plis de la vie même du Ressuscité.

Symbole de Nicée-Constantinople

Je crois en un seul Dieu,
le Père tout-puissant, créa­teur du ciel et de la ter­re,
de l’univers visi­ble et invi­si­ble.
je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils uni­que de Dieu, né du Père avant tous les siè­cles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumiè­re né de la lumiè­re,
vrai Dieu, né du vrai Dieu,
engen­dré, non pas créé,
con­sub­stan­tiel au Père,
et par lui tout a été fait.

Pour nous les hom­mes, et pour notre salut,
il descen­dit du ciel ;
Aux mots qui sui­vent, tous s’inclinent jusqu’à « s’est fait hom­me ».
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie,

Et s’est fait hom­me.

Préparation des dons

Le dia­cre, ou le prê­tre, ver­se le vin et un peu d’eau dans le cali­ce, en disant tout bas :

Comme cet­te eau se mêle au vin
pour le sacre­ment de l’Alliance,
puissions-nous être unis à la divi­ni­té
de Celui qui a vou­lu pren­dre notre huma­ni­té.

Ensuite, le prê­tre prend le cali­ce, et le tient à deux mains, un peu éle­vé au-dessus de l’autel, en disant à voix bas­se :

Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers:
nous avons reçu de ta bon­té
le vin que nous te pré­sen­tons,

fruit de la vigne et du tra­vail des hom­mes;

il devien­dra pour nous le vin du Royaume éter­nel.

Puis, il dépo­se le cali­ce sur le cor­po­ral.  S’il n’y a pas de chant d’offertoire, le prê­tre peut dire ces paro­les à hau­te voix ; à la fin, le peu­ple peut dire l’acclamation :

R/. Béni soit Dieu, main­te­nant et tou­jours!

Ensuite, le prê­tre, pro­fon­dé­ment incli­né, dit tout bas :

Le cœur hum­ble et con­trit,
nous te sup­plions, Seigneur,
accueille-nous:
que notre sacri­fi­ce, en ce jour,
trou­ve grâ­ce devant toi,
Seigneur notre Dieu.

Si cela con­vient, le prê­tre encen­se les offran­des, la croix et l’autel ; puis, le dia­cre ou un autre mini­stre encen­se le prê­tre et le peu­ple.  Ensuite, le prê­tre, sur le côté de l’autel, se lave les mains, en disant tout bas :

Lave-moi de mes fau­tes, Seigneur,
et purifie-moi de mon péché.

Prière sur les offrandes

Plus que le discours du prê­tre s’a­dres­sant à Dieu de maniè­re soli­tai­re, la priè­re eucha­ri­sti­que est la priè­re de tout un peu­ple. Orate fra­tres! «Prions frè­res et sœurs, ensem­ble, afin que le Père recon­nais­se dans nos mots et nos gestes, les paro­les mêmes de son Fils» (saint Cyprien, com­men­tai­re du Notre Père).

Revenu au milieu de l’autel, tour­né vers le peu­ple, éten­dant puis joi­gnant les mains, il dit :

Priez, frè­res et sœurs:
que mon sacri­fi­ce, et le vôtre,
soit agréa­ble à Dieu le Père tout-puissant.

Le peu­ple se lève et répond :

R/ Que le Seigneur reçoi­ve de vos mains ce sacri­fi­ce
à la louan­ge et à la gloi­re de son nom,
pour notre bien et celui de tou­te l’Église.

 Communicantes propres

Le diman­che :

Unis dans une même com­mu­nion,
nous célé­brons le jour
où le Christ est res­su­sci­té d’entre les morts ;
et véné­rant d’abord la mémoi­re
de la bie­n­heu­reu­se Marie tou­jours Vierge
Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ +,

Les mains éten­dues, il con­ti­nue :

Voici donc l’offrande que nous pré­sen­tons devant toi,
nous, tes ser­vi­teurs, et ta famil­le entiè­re :
Seigneur, dans ta bien­veil­lan­ce, accepte-la.
Assure toi-même la paix de notre vie,
arrache-nous à la dam­na­tion éter­nel­le
et veuil­le nous admet­tre au nom­bre de tes élus.

 Il joint les mains.

[Par le Christ, notre Seigneur. Amen.]

Tenant les mains éten­dues sur les offran­des, il dit :

Seigneur Dieu, nous t’en prions,
dai­gne bénir et accueil­lir cet­te offran­de,
accepte-la plei­ne­ment,
rends-la par­fai­te et digne de toi :

qu’elle devien­ne pour nous
le Corps et le Sang de ton Fils bien-aimé,
Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Il joint les mains.

Dans les for­mu­les qui sui­vent, les paro­les du Seigneur seront pro­non­cées ou chan­tées de façon distinc­tes et clai­re, com­me le requiert la natu­re de ces paro­les.

La veil­le de sa pas­sion,

Il prend le pain et le tient un peu au-dessus de l’autel

Il prit le pain dans ses mains très sain­tes

Il élè­ve les yeux.

et, les yeux levés au ciel,
vers toi, Dieu, son Père tout-puissant,
en te ren­dant grâ­ce, il dit la béné­dic­tion,
il rom­pit le pain, et le don­na à ses disci­ples, en disant :

Il s’incline un peu.

« PRENEZ, ET MANGEZ-EN TOUS:
CECI EST MON CORPS
LIVRÉ POUR VOUS. » 

Le Notre Père

Ou bien, si l’on chan­te en latin:

Præceptis salu­ta­ri­bus moni­ti,
et divi­na insti­tu­tio­ne for­ma­ti,
aude­mus dice­re:

Pater noster, qui es in cælis:
sanc­ti­fi­ce­tur nomen tuum;
adve­niat regnum tuum ;
fiat volun­tas tua. sicut in cælo, et in ter­ra.
Panem nostrum coti­dia­num da nobis hodie;
et dimit­te nobis debi­ta nostra,
sicut et nos dimit­ti­mus debi­to­ri­bus nostris;
et ne nos indu­cas in ten­ta­tio­nem ;
sed libe­ra nos a malo.

Les mains éten­dues. le prê­tre, seul, con­ti­nue:

Délivre-nous de tout mal, Seigneur.
et don­ne la paix à notre temps:
sou­te­nus par ta misé­ri­cor­de,
nous serons libé­rés de tout péché,
à l’a­bri de tou­te épreu­ve,
nous qui atten­dons que se réa­li­se
cet­te bie­n­heu­reu­se espé­ran­ce:
l’a­vè­ne­ment de Jésus Christ, notre Sauveur.

Il joint les mains. Le peu­ple con­clut la priè­re par l’acclamation :

Car c’e­st à toi qu’ap­par­tien­nent
le règne, la puis­san­ce et la gloi­re
pour les siè­cles des siè­cles!

Ensuite, les mains éten­dues, le prê­tre dit à hau­te voix:

Seigneur Jésus Christ,
tu as dit à tes Apôtres:
«Je vous lais­se la paix.
je vous don­ne ma paix»;
ne regar­de pas nos péchés
mais la foi de ton Église ;
pour que ta volon­té s’accomplisse,
donne-lui tou­jours cet­te paix,
et conduis-la vers l’u­ni­té par­fai­te.

Il joint les mains.

toi qui vis et règnes pour les siè­cles des siè­cles.
R/.Amen.

La paix est le signe de ‘lac­tion de Dieu dans la vie des hom­mes. L’Eucharistie nous éta­blit dans cet­te paix même du Seigneur, afin que, par la cha­ri­té, elle s’é­ten­de aux limi­tes du mon­de.

Le prê­tre, tour­né vers l’as­sem­blée, ajou­te en éten­dant les mains:

Que la paix du Seigneur soit tou­jours avec vous.

Il joint les mains. Le peu­ple répond:

R/.Et avec votre esprit.

Ensuite, si cela con­vient, le dia­cre ou le prê­tre ajou­te:

Dans la cha­ri­té du Christ,
donnez-vous la paix.

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