L’Eglise belge doit repartir de zéro

La Belgique n’est plus qu’un pays radi­ca­le­ment déchri­stia­ni­sé qui a pris la rou­te de l’antichristianisme le plus hysté­ri­que, à com­men­cer par ce qui se pas­se à l’intérieur de ces bâtis­ses qui ne con­tien­nent que du vide et qui n’ont plus d’église que le nom. La Belgique n’a plus d’Eglise : elle a tou­jours davan­ta­ge de musul­mans, d’athées, d’anticléricaux, d’indifférents mais qua­si­ment plus de chré­tiens. En revan­che, le chré­tien en Belgique qui souf­fre de la per­te du chri­stia­ni­sme mais qui refu­se de se rési­gner est un signe d’espérance pour l’avenir.
Une let­tre ouver­te de l’é­cri­vain romain Antonio Margheriti.

La grand-mère et le théologien

Le chri­stia­ni­sme est et doit rester une cho­se sim­ple. Il doit d’a­bord con­si­ster en un témoi­gna­ge per­son­nel dans lequel on se met en jeu, on prend des risques. Le caté­chi­sme me suf­fit, un peu com­me ces bon­bons que ma grand-mère m’of­frait de temps en temps: des peti­tes dra­gées savou­reu­ses, arti­sa­na­les, pré­pa­rées selon une recet­te ance­stra­le dont je n’ai jamais oublié la saveur. Je ne l’ai jamais oubliée par­ce que j’ai vu, et si j’ai cru, c’e­st par­ce que j’ai vu la foi de ma grand-mère, une foi rudi­men­tai­re mais qui con­te­nait l’es­sen­tiel de ce qui sert au croyant. J’ai sur­tout vu la cohé­ren­ce entre ces dra­gées de doc­tri­ne qu’el­le m’of­frait et sa pro­pre vie: j’ai vu la séré­ni­té et la for­ce qui s’en déga­geait.

Luther, un Machiavel de la foi

Si l’ef­fet évi­dent de la révo­lu­tion de Luther sur le maria­ge lui a ser­vi de pré­tex­te pour jeter le froc aux orties ain­si que pour per­met­tre aux prin­ces de répu­dier leurs épou­ses légi­ti­mes et de vivre en poly­ga­mie, c’e­st sur­tout sur le plan de la doc­tri­ne que tout allait pro­gres­si­ve­ment chan­ger. Il faut tou­jours tenir comp­te d’un élé­ment impor­tant: Luther con­si­dé­rait en per­ma­nen­ce la nobles­se ger­ma­ni­que com­me étant son inter­lo­cu­teur pri­vi­lé­gié par­ce qu’il en avait besoin pour triom­pher dans son com­bat con­tre Rome. Et la nobles­se ger­ma­ni­que, com­me cel­le des autres pays, s’op­po­sait à Rome non seu­le­ment sur des que­stions de poli­ti­que et de pou­voir mais éga­le­ment sur la doc­tri­ne du maria­ge.

Ne pas avoir peur, voilà notre foi!

Quelle est donc notre foi ? Croire à l’existence de Dieu ? Bien sûr, nous savons que Dieu exi­ste mais Satan lui-même le sait et il y croit : ça ne chan­ge pas grand-chose pour lui, il reste ce qu’il est. Non, la foi c’est ces paro­les de Jésus « n’ayez pas peur ». C’est cela la foi, ne pas avoir peur. La foi c’est la défai­te de la peur, tout spé­cia­le­ment dans l’adversité par­ce que le Seigneur est avoir toi, sur la même bar­que et si lui est avec toi, qui peut se dres­ser con­tre toi ? Il ne lui a suf­fi que d’un seul geste ce jour-là pour cal­mer les flo­ts déchaî­nés.

L’avenir de l’Eglise sera noir et métissé

C’est aujour­d’­hui cer­tain: l’Occident euro­péen est spi­ri­tuel­le­ment mort, il a aban­don­né son âme aux ténè­bres et nous vivons aujour­d’­hui com­me des asti­co­ts dans sa car­cas­se en décom­po­si­tion, respi­rant ses éma­na­tions délé­tè­res. Stop. Ici le dia­ble n’e­st plus néces­sai­re: nous som­mes désor­mais auto­suf­fi­san­ts… et plus très dignes d’in­té­rêt pour lui. En effet le démon n’ai­me pas les pro­ies faci­les et s’en désin­té­res­se vite. Histoire ter­mi­née. Même notre pas­sé a dispa­ru, il ne nous reste plus rien.

Qu’elle est belle, la messe du matin !

Qu’elle est dou­ce et bel­le, qu’elle est accueil­lan­te la mai­son du Père au matin, un peu com­me cel­le d’un ami. Je suis un hôte inat­ten­du par­mi les quel­ques habi­tués de la litur­gie du matin et j’ai bien sen­ti la sur­pri­se de Jésus-lui-même qui n’a pas man­qué de me sur­pren­dre à son tour : « je t’ai atten­du cha­que matin ». Comme il me sem­ble doux et fami­lier ce grand Crucifix à côté de moi, pre­sque vivant com­me, s’il allait d’un moment à l’autre se tour­ner vers moi pour me ren­dre mon regard.

Agonie

Je repen­se à toi, hom­me des dou­leurs, toi qui avais déjà par­cou­ru 30 lon­gues années d’un inter­mi­na­ble che­min de croix, quit­tant cet­te vie peu à peu. Tu étais allon­gé dans la pénom­bre de ta cham­bre, les toxi­nes hépa­ti­ques s’étaient réveil­lées de leur long som­meil : elles te gon­fla­ient, te jau­nis­sent et te tua­ient. Et tout à coup, tu as deman­dé « mais est-ce que par hasard je ne serais pas en train de mou­rir ? ». Une que­stion qui pou­vait bles­ser à mort les per­son­nes qui t’aimaient par­ce que ça tue de devoir men­tir par amour. Mais ce n’était plus néces­sai­re.

Le péché originel: un dogme enfoui qu’il faut exhumer

Un ami catho­li­que bel­ge est venu me trou­ver hier pour me par­ler du catho­li­ci­sme dans son pays, il m’expliquait que pour une bon­ne par­tie du cler­gé, des théo­lo­giens et des évê­ques, s’il y avait bien quel­que cho­se qui allait de soi c’est que Marie n’était en rien imma­cu­lée : plus per­son­ne ne croyait ni n’enseignait qu’elle avait enfan­té en restant vier­ge et malheur à ceux qui pré­ten­dra­ient le con­trai­re, ils risquent au mieux le ridi­cu­le et au pire l’expulsion des sémi­nai­res. Ce n’est pas un hasard si de nom­breux prê­tres se refu­sent à bap­ti­ser pour rache­ter le « péché ori­gi­nel » : il est absur­de, disent-ils, qu’un bébé inno­cent puis­se être char­gé de fau­tes qu’il ne peut pas avoir com­mi­ses.

Un arti­cle du pro­fes­seur Sangalli publié sur Papalepapale.com

Jésus mendiait sur la place

Tout autour de moi, ce ne sont que des men­dian­ts affai­rés, apa­thi­ques, froids, on dirait pre­sque des pro­fes­sion­nels : ils ne voient même pas celui qui leur don­ne quel­que cho­se ou celui qui refu­se. Ils ont per­du leur huma­ni­té en même temps que leur for­tu­ne : ils sont pareils à des ani­maux en recher­che de leur sub­si­stan­ce, prê­ts à fon­dre sur leur pro­ie pour la dépouil­ler. Impossible de fai­re la dif­fé­ren­ce entre le par­vis des Postes Centrales de Rome et un docu­men­tai­re ani­ma­lier à la TV.