Peut-on digitaliser les sacrements sans rendre infranchissable la distance entre l’homme et son Dieu ?

Pendant le confinement, nous avons assisté à un foisonnement d’initiatives et de propositions liturgiques plus ou moins heureuses, allant de la messe retransmise en direct par internet, plus ou moins interactive, aux rameaux bénits jusque dans notre salon, par la magie des ondes, en passant par diverses propositions de liturgies domestiques.

Récemment, un théologien de l’Université catholique de Louvain exigeait que l’on accepte enfin de reconnaître la validité du sacrement de réconciliation donné par téléphone.  De plus en plus de fidèles considèrent à présent que les nouvelles technologies sont non seulement à même de pallier l’impossibilité de participation physique aux célébrations mais constituent un mode plus actuel et plus attractif de rejoindre les fidèles et de participer à la liturgie.  D’autant que depuis la bonne vieille messe télévisée du dimanche matin de nos grand-parents, les technologies ont beaucoup évolué et permettent aujourd’hui à tout un chacun de proposer une expérience spirituelle interactive à distance avec une grande facilité.

Des caméras sur les autels: voyeurisme et consumérisme ou proximité pastorale et lien ecclésial?

Si certains dénoncent la désacralisation rampante liée à cette virtualisation de la liturgie, voire une certaine forme de voyeurisme nourri par le désir de vouloir tout voir et tout comprendre quand la caméra s’invite jusque sur l’autel, d’autres considèrent que voir sur nos écrans d’autres personnes prier peut nous inciter à la prière personnelle, tandis que d’autres encore considèrent que les technologies actuelles permettent une proximité identique, sinon plus intime avec le célébrant et une participation quasiment aussi efficace et fructueuse au mystère célébré.

Alors que certains mettent en avant l’avantage de pouvoir facilement maintenir un lien ecclésial à distance, d’autres mettent en garde contre un cléricalisme de mauvais aloi centré sur la messe du prêtre, voire parfois un anthropocentrisme autour de la personne du prêtre, contre le maintien du fidèle dans une attitude consumériste et contre le danger du shopping spirituel due à l’ubiquité des nouvelles technologies.  Le recours excessif aux nouvelles technologies en période de crise et les nouvelles habitudes qu’elles induisent pourraient-il aboutir à une occasion manquée de développer la dimension missionnaire et la responsabilité de propre à chaque chrétien?

Messe du Mercredi Saint à Notre-Dame du Laus sur Youtube

Au sein de l’Eglise et dans l’ensemble du monde développé, la crise actuelle joue en effet un rôle d’accélérateur d’un phénomène de digitalisation qui n’est d’ailleurs pas bien neuf puisque voici déjà plusieurs années que les écrans et les projecteurs s’invitent devant les autels, que les tablettes tendent à remplacer missels et lectionnaires et que les caméras s’invitent jusque sur les autels des chapelles et des cathédrales.

Et si certains prêtres se bornent à se filmer en disant la messe seul et en profitent pour faire redécouvrir aux fidèles les bienfaits de la communion spirituelle, d’autres sont plus créatifs.

N’est-ce pas rendre infranchissable la distance entre l’homme et son Dieu ?

Cependant en voyant avec quelle facilité les fidèles acceptent que des rameaux puissent être bénits à distance, un lecteur de La Croix posait il y a quelques jours la question de savoir « si on ne pourrait pas avoir des messes sur internet mais où chaque participant aurait du pain chez lui et que la consécration se fasse en ligne » .  Certains diocèse ont pris soin de préciser qu’en ce qui concerne les Rameaux, cette bénédiction n’était valable que pour une fois, laissant penser que l’Esprit ne pourrait passer par les ondes qu’en direct mais pas en différé.  Mais ce qu’on préconise aujourd’hui au nom de la crise, s’imagine-t-on qu’on pourra facilement le déconseiller tout aussi facilement demain, en supposant que cette crise passe totalement ?

Le 25 mars 2020, dans son décret donnant quelques instructions pour la célébration de la Semaine Sainte, la Congrégation pour le Culte divin précisait ceci: « Les fidèles seront informés de l’heure du début des célébrations afin de pouvoir s’unir en prière dans leurs propres maisons. Les moyens de communication télématiques en direct, et non enregistrés, pourront être utiles. Dans tous les cas, il reste important de consacrer suffisamment de temps à la prière, en valorisant surtout la Liturgia Horarum. »

On peut donc s’interroger sur la pratique répandue d’enregistrer des célébrations liturgiques à l’avance pour les rediffuser plus tard, parfois en faux direct.  Sans ouvrir le débat sur la pertinence de célébrer une ou plusieurs messes d’un jour futur à l’avance lors de l’enregistrement, peut-il encore être question dans ce cas pour les fidèles, lors de la rediffusion, de s’associer à distance et de participer activement à une prière qui a en réalité déjà eu lieu parfois plusieurs jours auparavant ?  Peut-on considérer que les technologies modernes nous permettent de nous unir spirituellement à une messe à travers les contraintes de lieu et de temps ?  Pourra-t-on un jour, proposer aux fidèles de se confesser par téléphone, ou de satisfaire au précepte dominical en utilisant la vidéo d’une messe pré-enregistrée, ne fut-ce qu’en cas de nécessité ?

Mais n’est-ce pas aussi courir le risque d’encourager une forme d’intellectualisme religieux et de rendre infranchissable la distance entre l’homme son Dieu ?

A-t-on bien pris le temps de se demander dans quelle mesure ces initiatives, souvent justifiées par le zèle pastoral, s’inscrivent dans un mouvement de digitalisation plus large, qui est susceptible de changer durablement notre rapport aux sacrements ?  N’est-ce pas le bon moment pour s’interroger sur l’impact de cette tendance sur la vie de l’Église et de nos communautés locales ?  En d’autres termes, est-on à l’aube d’un mouvement d’uberisation de nos paroisses que nous n’avons pas anticipé et dont nous ne comprenons pas encore bien l’ampleur ?

La digitalisation, bientôt une solution à la pénurie de prêtres?

Peut-on par exemple s’empêcher de voir dans ces nouvelles technologies une future solution à la pénurie des prêtres ?  Plutôt que de faire venir des dizaines de prêtres de l’étranger, avec les problèmes pastoraux, juridiques et éthiques que cela suscite, les nouvelles technologies et les réseaux sociaux permettent déjà à un seul prêtre de célébrer en direct la messe pour plusieurs paroisses et peut-être demain de confesser aux quatre coins de son secteur sans quitter son presbytère.

On peut bien entendu imaginer toutes les solutions hybrides ou intermédiaires, comme une confession par téléphone qui aurait valeur de contrition, suivie de la résolution d’aller voir un prêtre dès que possible, ou encore une communion spirituelle périodique devant un écran suivie d’un passage à l’Église plus ponctuel, ou pourquoi pas, d’une visite occasionnelle du prêtre à domicile ou dans le quartier.

Il suffirait alors de garder quelques lieux de cultes ponctuellement ouverts pour la prière personnelle, pour les grandes occasions, les inévitables baptêmes (encore qu’un laïc pourrait peut-être un jour baptiser de chez lui, avec le prêtre en vidéo), mariages en enterrements ainsi que pour les irréductibles qui continueraient à demander à fréquenter les églises, un peu comme certaines librairies, souvent les plus grandes, résistent face à Amazon.

Le robot-bonze « Pepper » inventé par la société japonaise Nissei Co, peut déjà célébrer des funérailles bouddhistes seul. (Canal+, H.P.)

S’agit-il de théologie-fiction ?  On aurait pu le penser il y a encore dix ans mais aujourd’hui, la réalité tend à rattraper la fiction.  Depuis quelques années, une société japonaise commercialise un robot-bonze capable de présider des funérailles bouddhistes seul et de réciter des chants sacrés.  Selon son constructeur, il serait même capable de reconnaître les émotions humaines.  Tout cela pour une fraction du prix demandé par un véritable bonze.

Pour les 500 ans de la Réforme, l’Eglise protestante évangélique de Hesse et Nassau a même mené une expérience en construisant un robot-pasteur capable s’exprimer en cinq langues, d’une voix d’homme ou de femme au choix, de réciter des versets de la Bible, d’imprimer ses homélies et de terminer ses interactions par « Dieu vous bénisse et vous protège ! »   Plus étonnant, lors d’une bénédiction, il lève les bras, émet une lumière blanche avec ses mains, tandis que ses sourcils bougent.

Le robot-pasteur BlessU2 peut prononcer et même imprimer des bénédictions en plusieurs langues (WELT/ Sandra Saatmann)

Il ne s’agissait bien sûr que d’une initiative locale visant à lancer le débat sur les bénédictions:  Qu’est-ce qu’une bénédiction ?  Qui peut bénir ?  Dieu peut-il bénir à travers un robot ?  Cette expérience, qui a fait sourire à l’époque, d’autant que l’étrange robot en question était assemblé à partir d’un distributeur de billets, prend peut-être une autre dimension aujourd’hui où plusieurs personnes confinées chez elles trouvent normal qu’une bénédiction puisse passer à travers un écran.

Vu le développement exponentiel des technologies liées à l’intelligence artificielle, qui permettent déjà aujourd’hui de converser au téléphone avec des humains sans que ceux-ci ne se rendent compte qu’ils sont en train de parler à une machine, de reconnaître des visages, des émotions et de prendre des décisions, qui pourrait affirmer aujourd’hui qu’un tel robot ne serait pas demain techniquement capable d’effectuer certains rituels, d’abord avec l’assistance d’un humain à distance et peut-être un jour de manière totalement autonome?

Si l’on s’en tient aux messes à distance, il serait encore plus facile, à l’aide des technologies d’intelligence artificielles utilisées pour réaliser les deepfakes (ou hypertrucages), de générer la messe du jour automatiquement et en direct, en changeant le visage du prêtre et en adaptant les lectures à partir d’une vidéo de base.  Ces techniques, autrefois réservées aux spécialistes, sont aujourd’hui à la portée de tous.

La messe en live sera-t-elle à l’avenir réservée aux fans?

Pendant la période de confinement, nous sommes de plus en plus nombreux à être seuls chez nous coupés des autres, et c’est pour beaucoup une souffrance quelque peu atténuée par le tohu-bohu des médias et des réseaux sociaux omniprésents qui nous saturent d’images et d’émotions et nous mettent en relation virtuelle avec des centaines de personnes en nous donnant l’impression de ne pas être victimes de la solitude mais au contraire des membres actifs, parfois effrénés, d’une communauté vivante et pas si virtuelle que ça ?

Depuis l’invention de la correspondance, nous savons pourtant que tout comme les relations épistolaires, les relations virtuelles échouent à se substituer aux relations véritables, notamment quant à leur rapport au corps.  Tout au plus peut-on nouer sur internet des liens en vue d’une rencontre ou entretenir des amitiés existantes pour un temps.  Un ami me disait en boutade que c’est le jour de son déménagement qu’il il a pris conscience à quel point ses relations avec ses 200 « amis » sur Facebook étaient virtuelles, quand pas un seul ne s’est déplacé pour l’aider à soulever ses meubles.  En effet, 200 amis virtuels soulèvent moins facilement un meuble qu’un seul ami présent.

Pendant le confinement, l’évêque de Namur enregistre la messe du Jeudi Saint qui sera diffusée en différé deux jours plus tard. (D.N. 2020)

On pourrait répondre que cela fait bien longtemps qu’on peut écouter sa musique et regarder ses concerts préférés en direct ou à la demande depuis son salon mais la messe est-elle un produit spirituel comparable à un produit culturel que l’on pourrait confortablement produire et consommer à son rythme, laissant les célébrations publiques sur site à quelques passionnés, à l’instar de ceux qui, en plus d’écouter leurs chanteurs préférés, vont jusqu’à se déplacer pour les voir en vrai en concert ?

La messe est-elle de l’ordre de l’événement spirituel suivi par des fans ou plutôt de la rencontre authentique, incarnée, toujours unique et rare, vécue en communauté, avec le Christ, réellement présent dans l’Eucharistie et qui nous parle dans le silence ?

Et qu’en est-il de toutes les victimes de la fracture numérique qui n’ont pas accès à ces nouveaux moyens de communication ?

 

Le Christ peut-il s’incarner dans un corps virtuel?

Cependant le Christ, lui, s’est déplacé.  Il est descendu physiquement sur terre pour tenir la main des malades, toucher les lépreux, relever les paralytiques, toucher les yeux des aveugles.  Il ne s’est pas contenter de communiquer à distance, depuis les cieux.  Il a ensuite laissé non pas un message écrit mais des personnes, les apôtres et les disciples, des témoins qui l’avaient vu de leurs yeux, qui l’avaient touché de leurs mains et qu’il a envoyé en mission.  Pour l’Église, le Christ est vraiment mort, il est vraiment ressuscité, et ce n’est pas qu’une image.  Même si d’après un sondage, à peine 10% des français et un peu plus de la moitié des catholiques pratiquants y croyaient encore en 2009.

Des catholiques suivent en direct depuis leur salon la messe de l’archevêque William Goh à Singapour pendant l’épidémie de Covid-19. Photo de Martin Abbuago/AFP

En 2012, le Pape Benoît XVI déclarait que « Dans l’Eglise, nous découvrons et nous connaissons le Christ comme Personne vivante.  Elle forme son Corps. »  Une affirmation partagée par le Pape François qui affirmait en 2017 que la messe était avant tout « rencontre d’amour avec Dieu, à travers sa Parole et le Corps et le Sang de Jésus. »

En effet, pour l’Église chaque liturgie, chaque sacrement est une rencontre personnelle, authentique, avec le Christ en personne, rendus proche par ses ministres dans sa parole et dans son corps.  Car si la rencontre virtuelle, par écran interposé, peut entretenir jusqu’à un certain point une relation dans l’attente de la rencontre physique, « dans la vraie vie » comme on dit, sera-t-elle un jour en mesure de les remplacer ou bien, cette relation à distance est-elle invariablement vouée à s’étioler et à rejoindre la longue liste de ces noms que nous gardons dans nos amis Facebook sans jamais penser à eux sauf bien sûr quand la plateforme nous rappelle que c’est le jour de leur anniversaire et nous invite à faire un clic pour leur envoyer un message déjà tout prêt ?

Pendant cette période de confinement, même si la technologie permet aux grands-parents de continuer à voir et à parler leurs petits-enfants, est-ce que malgré tout, l’écran n’est pas un palliatif qui met en contact mais pas vraiment en relation, c’est-à-dire qu’il rappelle et attise aussi ce manque, de la même manière que la vidéo d’un disparu peut, de manière paradoxale, à la fois nous consoler et nous faire sentir terriblement seuls quand on la regarde ?

Qu’en dit l’Église catholique ?

L’Eglise n’a que très récemment commencé à s’intéresser à cette question de la transformation digitale, non pas dans un cadre liturgique mais dans la foulée du Synode des Jeunes de 2018 qui a rassemblé 300 jeunes du monde entier à Rome autour du Pape.  Un chapitre de l’exhortation post-synodale Christus Vivit du Pape François publiée en 2019 à l’issue de ce synode parle de ce monde numérique.

Le Pape François en 2013 avec des jeunes (AP)

En 2019, le Pape publie l’exhortation Christus Vivit et pour la première fois, un texte du Pape aborde la réalité de la digitalisation et reconnaît qu’il est plus seulement question de l’utilisation d’outils informatiques, mais d’un changement culturel « qui influence profondément les notions de temps et d’espace, la perception de soi, des autres et du monde, la façon de communiquer, d’apprendre, de s’informer et d’entrer en relation avec les autres.  »

Tout en reconnaissant que dans de nombreux pays « internet et les réseaux sociaux représentent un lieu incontournable pour atteindre les jeunes et les faire participer aux initiatives et aux activités pastorales », l’exhortation met abondamment en garde contre les dangers de manipulation de la démocratie et de diffusion de fake news dans culture dépendante de l’image et qui a perdu le sens de la vérité objective.

Le Pape François rappelle que monde numérique est aussi « un espace de solitude, de manipulation, d’exploitation et de violence »  et que les médias numériques pouvaient nous exposer au risque de dépendance, d’isolement et de perte progressive de contact avec la famille, la religion et la réalité, « entravant ainsi le développement d’authentiques relations interpersonnelles. »

Au cours du synode de 2018, les jeunes avaient d’ailleurs eux-mêmes fait remarquer que « les relations online pouvaient devenir inhumaines », allant même jusqu’à reconnaître que « les espaces numériques nous rendent aveugles à la vulnérabilité des autres et empêchent la réflexion personnelle », mettant en garde sur le risque que la technologie pouvait également créer « une réalité parallèle illusoire qui ignore la dignité humaine ».

Pour le Pape, l’immersion dans le monde virtuel a conduit beaucoup de personnes dans un monde de solitude et d’auto-invention, à tel point qu’elles font l’expérience d’un déracinement même si elles demeurent physiquement au même endroit. »

La liturgie ne nous laisse jamais seuls

Messe à Saint-Léon à Paris après l’incendie de Notre-Dame (Le Parisien/E.S.)

En revanche, la liturgie de l’Eglise ne nous laisse jamais seuls, elle nous met en relation, elle crée des liens authentiques et requiert notre participation active au sein d’une communauté rassemblée en un lieu.  Elle nous situe dans le temps et dans l’espace, mobilise tous nos sens et pas seulement notre vue et notre intellect.

À l’église, nous pouvons embrasser nos frères, sentir l’encens et la cire, toucher le cierge et la statue, nous asseoir et nous lever ensemble, entendre la voix de Dieu nous parler dans le silence des églises et aussi unir nos voix à celles des autres fidèles et les faire résonner sous la voûte pour faire monter une même louange vers Dieu au son de l’orgue.

Certains, comme l’essayiste et éditeur suisse Grégory Solari, s’insurgent même en affirmant que les célébrations à distance réintroduisent un sacramentalisme abstrait (« communion de désir ») en même temps que le cléricalisme qui fait système avec lui.

Mais une telle conception de la liturgie ne sera-t-elle pas un jour remise en question?  Sera-t-elle reléguée aux oubliettes pour faire place à une version plus moderne, comme les appareils photo argentiques ont été supplantés par les smartphones et les appareils numériques ?  Conservera-t-elle une place importante, comme le livre papier face à la liseuse?  Sera-t-elle reléguée à une niche vintage comme les disques vinyle ?  Y aura-t-il une crise comme celle que connaît le secteur des taxis ou de l’hôtellerie face à Uber et Airbnb ?  La paroisse se transformera-t-elle progressivement en plateforme numérique favorisant les interactions directes entre membres d’une communauté connectée, à la manière de Facebook, et qui proposerait en outre des événéments périodiques ?  Ces nouvelles technologies vont-elles former un nouveau mix de propositions spirituelles de base dans les communautés et les paroisses ?  Quel sera le rôle des ministres ordonnés dans une telle configuration ?  Quelle sera la place des oubliés du numérique et des paroisses avec moins de moyens ?  Voilà autant de questions qui se poseront peut-être bientôt.

Dans bien d’autres domaines de la société – pensons déjà aux taxis, à l’industrie hôtelière, aux services à domicile, aux librairies et même aux banques  – , les nouvelles technologies n’ouvrent pas simplement de nouveaux espaces de communication plus perfectionnés, elles génèrent des mutations profondes, changent nos habitudes de consommation mais aussi nos rapports aux autres et notre rapport au monde.  Comment croire que l’Église échapperait à ce mouvement de fond.  Comment aborder ce défi au niveau liturgique, dogmatique et pastoral ?

Le débat est ouvert mais une chose est certaine: ceux qui pensent que la période actuelle n’est qu’une parenthèse qui sera bientôt refermée et vite oubliée se bercent d’illusions.  Tout a déjà changé.

Olivier Collard d+

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L’auteur

Olivier Collard est traducteur et consultant en digitalisation.  Titulaire d’un MBA de la Vlerick Business School et diplômé en théologie pastorale de l’UCL, il a enseigné l’e-business et l’e-management dans l’enseignement supérieur à Bruxelles.  Il est diacre permanent pour le diocèse de Namur en Belgique, marié et père de deux enfants.

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