Un prêtre belge témoigne: j’étais traditionaliste

Je suis curé de plusieurs paroisses belges depuis 15 ans. En paroisse, j’ai plus ou moins tout vu et tout entendu : pains “pitta” à la place des hosties, absences d’ornements, diktats grotesques d’équipes liturgiques, célébrations plus proche du carnaval que du renouvellement du Sacrifice de la Croix… Le tout au nom de la créativité pastorale. Très tôt, j’ai découvert ce que l’on appelle de façon abusive “la Tradition” et la “Messe traditionnelle ». J’ai fréquenté les “fraternités sacerdotales” Saint-Pierre et Saint-Pie X et j’ai rencontré, hélas, beaucoup d’orgueil. Avec le recul, je me rends compte que mes motivations étaient négatives.

Luther, un Machiavel de la foi

Si l’effet évident de la révolution de Luther sur le mariage lui a servi de prétexte pour jeter le froc aux orties ainsi que pour permettre aux princes de répudier leurs épouses légitimes et de vivre en polygamie, c’est surtout sur le plan de la doctrine que tout allait progressivement changer. Il faut toujours tenir compte d’un élément important: Luther considérait en permanence la noblesse germanique comme étant son interlocuteur privilégié parce qu’il en avait besoin pour triompher dans son combat contre Rome. Et la noblesse germanique, comme celle des autres pays, s’opposait à Rome non seulement sur des questions de politique et de pouvoir mais également sur la doctrine du mariage.

Ordonner des femmes diacres n’est pas la solution

Les femmes jouissaient autrefois d’une influence considérable dans l’Eglise catholique. La commission créée par le Pape ne pourra pas faire revivre cette époque. Ordonner des femmes diacres risque au contraire de nous ramener en arrière. L’Eglise ayant définitivement exclu l’accès des femmes la prêtrise, le risque est grand que ces dernières ne soient confinées dans des rôles subalternes et que la messe catholique ne se transforme en une pièce de théâtre dans laquelle tous les seconds rôles seraient joués par des femmes.

Rahner, le prophète de l’Eglise ouverte

Dans l’Eglise du futur, soutenait Rahner en 1972, une communauté de base devra pouvoir choisir en son sein un chef capable de la guider et la présenter à l’Evêque pour qu’il soit validement ordonné, même s’il est marié ou si c’est une femme. Cette Eglise devra être ouverte à toutes les doctrines pour se rapprocher de l’Eglise de l’Evangile dans laquelle on pouvait dire à peu près tout et où l’on pouvait publiquement exprimer ce qu’on voulait. Les décisions seront prises par la base de façon décentralisée, les divorcés-remariés pourront accéder aux sacrements, la messe du dimanche ne sera plus obligatoire et l’ordre, l’orthodoxie et la clarté devront être abandonnés.

Il faut remettre Dieu au centre de la messe

Pour Don Nicola Bux, l’abandon du latin a contribué à la désacralisation de la liturgie. Pour lui, on a mis un accent exagéré sur la Dernière Cène pour en faire un repas au détriment du caractère cosmique, rédempteur et sacrificiel de la Messe. Il faut donc restaurer la discipline en matière de musique sacrée et des canons de l’art sacré, deux aspects étroitement liés à la liturgie. La « réforme de la réforme » voulue par Ratzinger et soutenue par le Pape François doit remédier à à l’anarchie dans la liturgie en réaffirmant le droit de Dieu sur cette dernière.

Quand Staline voulait un métro aussi beau que nos cathédrales

Pouvez-vous imaginer le camarade Staline assister à la messe ? Ca m’est pourtant arrivé dans l’un de ces églises à « l’architecture » contemporaine (et j’emploie les guillemets à dessein, le nom de cet art étant abusif dans le cas présent) dans une débauche de béton armé apparent, d’aluminium, de verre, de tubes néon, de mobilier abstrait avec, sur le toit, une cloche juchée sur un pylône industriel en fer. Tout cela au nom d’un paupérisme démagogique, d’une « Eglise des pauvres » fleurant bon les années septante. Vous avez certainement en tête l’un ou l’autre exemple d’une de ces horreurs, ce qui vous permettra de mieux comprendre ce dont je parle.

Darwin, théoricien du racisme

Saviez-vous que Darwin était un théologien qui croyait en Dieu et qu’il est enterré dans la cathédrale de Westminster? Probablement pas. Vous n’avez sans doute pas non plus lu ses livres, comme bon nombre de ses admirateurs. Un petit échantillon de son œuvre principale? « Les deux sexes devraient s’interdire le mariage lorsqu’ils se trouvent dans un état trop marqué d’infériorité de corps ou d’esprit. Quiconque contribuera à empêcher ces mariages rendra grand service à l’humanité ». Darwin prônait également de laisser mourir les malades et les faibles pour renforcer la race humaine par la sélection naturelle et d’interdire aux « membres les plus débiles des sociétés civilisées » de se reproduire. Oui, c’est bien le même Darwin qu’on impose aujourd’hui dans les écoles.

L’utopie ridicule du gender

D’après la théorie du gender, il n’y aurait ni hommes ni femmes, ni hétérosexuels ni homosexuels mais chacun serait libre de briser ses propres chaînes (imposées principalement par les religions et par le christianisme en premier lieu) pour suivre sa propre orientation sexuelle, quelle qu’elle soit. Parce qu’en réalité, nous serions tous totalement égaux et nos différences seraient en fait issues d’un complot qui remonterait à la préhistoire et qui, aujourd’hui, viendrait seulement d’avoir été percé à jour.
Une réflexion pleine de sagesse et de bon sens de l’écrivain et historien Vittorio Messori sur la dernière idéologie à la mode.

Le péché originel: un dogme enfoui qu’il faut exhumer

Un ami catholique belge est venu me trouver hier pour me parler du catholicisme dans son pays, il m’expliquait que pour une bonne partie du clergé, des théologiens et des évêques, s’il y avait bien quelque chose qui allait de soi c’est que Marie n’était en rien immaculée : plus personne ne croyait ni n’enseignait qu’elle avait enfanté en restant vierge et malheur à ceux qui prétendraient le contraire, ils risquent au mieux le ridicule et au pire l’expulsion des séminaires. Ce n’est pas un hasard si de nombreux prêtres se refusent à baptiser pour racheter le « péché originel » : il est absurde, disent-ils, qu’un bébé innocent puisse être chargé de fautes qu’il ne peut pas avoir commises.

Un article du professeur Sangalli publié sur Papalepapale.com

Devons-nous cacher nos traditions ?

Cacher nos traditions religieuses ne nous apportera pas la paix. Au contraire, cela ne fera que nous valoir la guerre et le mépris des musulmans.
Mahomet est mort exactement six siècles après la mort de Jésus. Ce dernier est digne de tous les honneurs et son nom est béni, mais uniquement parce que, en tant qu’avant-dernier prophète, il est venu annoncer l’arrivée du dernier et prophète définitif, celui auquel l’archange d’Allah a dicté mot à mort sa Révélation complète. Dans la descendance d’Abraham, il y a donc une hiérarchie ascendante: la Torah des hébreux, l’Evangile des chrétiens et – enfin – le Coran des musulmans. C’est pour cela qu’il nous regardent avec dédain et compassion, nous les attardés qui croyons en Christ, nous qui nous sommes arrêtés à un anachronisme de degré inférieur.

Un article de Vittorio Messori publié sur Il Corriere della Sera