Discours du Pape François à la délégation du Forum des Associations Familiales

Certains ont réduit Amoris lae­ti­tia à une casui­sti­que sté­ri­le du gen­re “on peut, on ne peut pas”. Ils n’ont rien com­pris ! D’ailleurs, dans Amoris lae­ti­tia, on ne cache pas les pro­blè­mes, les pro­blè­mes de la pré­pa­ra­tion au maria­ge. Vous qui aidez les fian­cés à se pré­pa­rer : il faut dire les cho­ses clai­re­ment, n’est-ce pas ? Clairement. Une fois, une dame m’a dit, à Buenos Aires : “Vous les prê­tres, vous êtes des peti­ts malins.. Pour deve­nir prê­tre, vous fai­tes huit années d’é­tu­de, vous vous pré­pa­rez pen­dant huit ans. Et puis, si après quel­ques années ça ne va pas, vous écri­vez une bel­le let­tre à Rome ; et à Rome on vous don­ne la per­mis­sion, et vous pou­vez vous marier. Par con­tre, à nous, vous nous don­nez un sacre­ment pour tou­te la vie on doit se con­ten­ter de trois ou qua­tre ren­con­tres de pré­pa­ra­tion. Ce n’e­st pas juste”. Et cet­te dame avait rai­son.

La grand-mère et le théologien

Le chri­stia­ni­sme est et doit rester une cho­se sim­ple. Il doit d’a­bord con­si­ster en un témoi­gna­ge per­son­nel dans lequel on se met en jeu, on prend des risques. Le caté­chi­sme me suf­fit, un peu com­me ces bon­bons que ma grand-mère m’of­frait de temps en temps: des peti­tes dra­gées savou­reu­ses, arti­sa­na­les, pré­pa­rées selon une recet­te ance­stra­le dont je n’ai jamais oublié la saveur. Je ne l’ai jamais oubliée par­ce que j’ai vu, et si j’ai cru, c’e­st par­ce que j’ai vu la foi de ma grand-mère, une foi rudi­men­tai­re mais qui con­te­nait l’es­sen­tiel de ce qui sert au croyant. J’ai sur­tout vu la cohé­ren­ce entre ces dra­gées de doc­tri­ne qu’el­le m’of­frait et sa pro­pre vie: j’ai vu la séré­ni­té et la for­ce qui s’en déga­geait.

Amoris Laetitia: le cardinal Müller répond aux dubia

C’est à lui aus­si que les qua­tre car­di­naux ava­ient adres­sé leur cinq dubia sur l’in­ter­pré­ta­tion d’Amoris Laetitia en lui deman­dant de “fai­re la clar­té”. Ni lui, car­di­nal Gerhard L. Müller, pré­fet de la con­gré­ga­tion pour la doc­tri­ne de la foi, ni enco­re moins le pape n’a­va­ient jusqu’à pré­sent répon­du à leurs que­stions. Mais à pré­sent, le car­di­nal Müller fait tou­te la clar­té, et com­ment ! Dans un entretien-fleuve publié aujour­d’­hui dans la revue “Il Timone”, il en pro­fi­te pour cri­ti­quer au pas­sa­ge ces évê­ques qui, par leurs “sophi­smes” inter­pré­ta­tifs, plu­tôt que de gui­der leurs fidè­les pré­fè­rent “cou­rir le risque qu’un aveu­gle con­dui­se un autre aveu­gle”.

Un guide pour ne pas se perdre dans Amoris Laetitia

Enfin un vade­me­cum com­me on l’at­ten­dait pour évi­ter de se per­dre dans les méan­dres de la tour de Babel des inter­pré­ta­tions con­tra­dic­toi­res d’Amoris Laetitia et sur­tout cel­les du con­tro­ver­sé cha­pi­tre huit qui trai­te de la com­mu­nion des divorcés-remariés. Clair et argu­men­té, cet ouvra­ge de réfé­ren­ce a été éla­bo­ré au sein de cet insti­tut pon­ti­fi­cal que Jean-Paul II avait créé pour sou­te­nir la pasto­ra­le de la famil­le et dont le siè­ge cen­tral se trou­ve à Rome à l’Université Pontificale du Latran. Cet insti­tut dispo­se d’an­ten­nes dans le mon­de entier et son pre­mier pré­si­dent et pro­mo­teur fut Carlo Caffarra, arche­vê­que émé­ri­te de Bologne et car­di­nal.

Rahner, le prophète de l’Eglise ouverte

Dans l’Eglise du futur, sou­te­nait Rahner en 1972, une com­mu­nau­té de base devra pou­voir choi­sir en son sein un chef capa­ble de la gui­der et la pré­sen­ter à l’Evêque pour qu’il soit vali­de­ment ordon­né, même s’il est marié ou si c’e­st une fem­me. Cette Eglise devra être ouver­te à tou­tes les doc­tri­nes pour se rap­pro­cher de l’Eglise de l’Evangile dans laquel­le on pou­vait dire à peu près tout et où l’on pou­vait publi­que­ment expri­mer ce qu’on vou­lait. Les déci­sions seront pri­ses par la base de façon décen­tra­li­sée, les divorcés-remariés pour­ront accé­der aux sacre­men­ts, la mes­se du diman­che ne sera plus obli­ga­toi­re et l’or­dre, l’or­tho­do­xie et la clar­té devront être aban­don­nés.

L’utopie ridicule du gender

D’après la théo­rie du gen­der, il n’y aurait ni hom­mes ni fem­mes, ni hété­ro­se­xuels ni homo­se­xuels mais cha­cun serait libre de bri­ser ses pro­pres chaî­nes (impo­sées prin­ci­pa­le­ment par les reli­gions et par le chri­stia­ni­sme en pre­mier lieu) pour sui­vre sa pro­pre orien­ta­tion sexuel­le, quel­le qu’el­le soit. Parce qu’en réa­li­té, nous serions tous tota­le­ment égaux et nos dif­fé­ren­ces sera­ient en fait issues d’un com­plot qui remon­te­rait à la pré­hi­stoi­re et qui, aujour­d’­hui, vien­drait seu­le­ment d’a­voir été per­cé à jour.
Une réfle­xion plei­ne de sages­se et de bon sens de l’é­cri­vain et histo­rien Vittorio Messori sur la der­niè­re idéo­lo­gie à la mode.

Le Seigneur est né, entre le boeuf et les âneries

“Quand je dis que la famil­le de Jésus était riche, on pous­se des hau­ts cris mais qu’est-ce que j’y peux? C’est la réa­li­té!”, disait le Cardinal Biffi. Je n’ar­ri­ve pas à com­pren­dre pour­quoi une tel­le famil­le, un Saint Joseph qui était d’u­ne famil­le noble, aisée, qui a fait en sor­te que sa famil­le ne man­que jamais de rien, qui était un hon­nê­te tra­vail­leur, qui a bâti sa for­tu­ne en tri­mant tou­te sa vie devrait être discré­di­té de la sor­te et pré­sen­té non seu­le­ment com­me un vaga­bond mort de faim mais aus­si com­me quel­qu’un qui était inca­pa­ble de s’oc­cu­per de sa fem­me au point de la fai­re accou­cher dans une man­geoi­re et qui trai­tait son pro­pre fils enco­re plus mal en le lais­sant nu dans le froid sous un âne et un bœuf.

Il aura fallu tout rendre compréhensible pour qu’on n’y comprenne plus rien

Il aura fal­lu atten­dre que la mes­se soit dite dans notre lan­gue pour que nous n’y com­pre­nions plus rien. Il aura fal­lu atten­dre « la par­ti­ci­pa­tion » pour deve­nir men­ta­le­ment pas­sifs mal­gré notre hype­rac­ti­vi­té phy­si­que. Nous en som­mes arri­vés au point que la Présence réel­le sur l’autel en est rédui­te à une sim­ple abstrac­tion : sou­vent les fidè­les n’en sont plus con­scien­ts et le cler­gé, de son côté, ne mani­fe­ste que de l’indifférence, quand ce n’est pas du scep­ti­ci­sme. Tous sont cepen­dant una­ni­mes sur le fait qu’il ne s’agisse que d’un sym­bo­le.

Que dirait Jésus au Synode sur la famille?

Certains se deman­dent ce que le Synode sur la famil­le appor­te­ra de nou­veau. Et si tout avait déjà été dit il y a plus de 2000 ans? Le mes­sa­ge de Jésus doit-il être actua­li­sé — remis dans son con­tex­te histo­ri­que — ou est-il au con­trai­re une véri­té immua­ble ? Le Christ est-il la Vérité ou faut-il recon­naî­tre une éga­le véri­té en cha­que con­scien­ce indi­vi­duel­le? Faut-il lais­ser une gran­de mar­ge de manœu­vre aux évê­ques ou l’u­ni­té est-elle pré­fé­ra­ble? L’Eglise doit-elle évo­luer avec les men­ta­li­tés du mon­de ou n’est-elle juste­ment pas du mon­de? Et si nous lais­sions le Christ pren­dre la paro­le au Synode, que dirait-il?