Les 10 commandements du catholique postmoderne

Etes-vous un catho­li­que post­mo­der­ne? Vous reconnaissez-vous dans les 10 com­man­de­men­ts qu’un lec­teur vient de nous fai­re par­ve­nir? En voi­ci un extrait: “Tu croi­ras en Dieu en te lais­sant con­dui­re par un prin­ci­pe géné­ral de sati­sfac­tion sub­jec­ti­ve, indi­vi­duel­le ou com­mu­nau­tai­re, pro­pi­ce à ton déve­lop­pe­ment per­son­nel, dans le respect de la sen­si­bi­li­té de cha­cun et le sou­ci de la soli­da­ri­té entre tous” et aus­si “X. Au cours de célé­bra­tions eucha­ri­sti­ques, tu pour­ras et devras non seu­le­ment chan­ter mais aus­si bou­ger, dan­ser, par­ler, rire avec les autres, au lieu de prier dans le silen­ce et le recueil­le­ment. Tu pour­ras et devras ain­si t’éclater ».

Un prêtre belge témoigne: j’étais traditionaliste

Je suis curé de plu­sieurs parois­ses bel­ges depuis 15 ans. En parois­se, j’ai plus ou moins tout vu et tout enten­du : pains “pit­ta” à la pla­ce des hosties, absen­ces d’ornements, dik­ta­ts gro­te­sques d’équipes litur­gi­ques, célé­bra­tions plus pro­che du car­na­val que du renou­vel­le­ment du Sacrifice de la Croix… Le tout au nom de la créa­ti­vi­té pasto­ra­le. Très tôt, j’ai décou­vert ce que l’on appel­le de façon abu­si­ve “la Tradition” et la “Messe tra­di­tion­nel­le”. J’ai fré­quen­té les “fra­ter­ni­tés sacer­do­ta­les” Saint-Pierre et Saint-Pie X et j’ai ren­con­tré, hélas, beau­coup d’orgueil. Avec le recul, je me rends comp­te que mes moti­va­tions éta­ient néga­ti­ves.

Ne pas avoir peur, voilà notre foi!

Quelle est donc notre foi ? Croire à l’existence de Dieu ? Bien sûr, nous savons que Dieu exi­ste mais Satan lui-même le sait et il y croit : ça ne chan­ge pas grand-chose pour lui, il reste ce qu’il est. Non, la foi c’est ces paro­les de Jésus « n’ayez pas peur ». C’est cela la foi, ne pas avoir peur. La foi c’est la défai­te de la peur, tout spé­cia­le­ment dans l’adversité par­ce que le Seigneur est avoir toi, sur la même bar­que et si lui est avec toi, qui peut se dres­ser con­tre toi ? Il ne lui a suf­fi que d’un seul geste ce jour-là pour cal­mer les flo­ts déchaî­nés.

Devons-nous cacher nos traditions ?

Cacher nos tra­di­tions reli­gieu­ses ne nous appor­te­ra pas la paix. Au con­trai­re, cela ne fera que nous valoir la guer­re et le mépris des musul­mans.
Mahomet est mort exac­te­ment six siè­cles après la mort de Jésus. Ce der­nier est digne de tous les hon­neurs et son nom est béni, mais uni­que­ment par­ce que, en tant qu’avant-dernier pro­phè­te, il est venu annon­cer l’ar­ri­vée du der­nier et pro­phè­te défi­ni­tif, celui auquel l’ar­chan­ge d’Allah a dic­té mot à mort sa Révélation com­plè­te. Dans la descen­dan­ce d’Abraham, il y a donc une hié­rar­chie ascen­dan­te: la Torah des hébreux, l’Evangile des chré­tiens et — enfin — le Coran des musul­mans. C’est pour cela qu’il nous regar­dent avec dédain et com­pas­sion, nous les attar­dés qui croyons en Christ, nous qui nous som­mes arrê­tés à un ana­chro­ni­sme de degré infé­rieur.

Un arti­cle de Vittorio Messori publié sur Il Corriere del­la Sera

Les splendeurs des églises sont la richesse des pauvres

Quelle que soit l’époque, le pau­vre qui entrait dans une égli­se dont il avait bien sou­vent con­tri­bué géné­reu­se­ment à la con­struc­tion savait une cho­se : tou­te cet­te splen­deurs, ces murs somp­tueux, ces sain­ts repré­sen­tés sur ces tableaux magni­fi­ques, la musi­que subli­me, cha­que sacre­ment, le salut même que tou­tes ces cho­ses sym­bo­li­sa­ient et pro­met­ta­ient lui appar­te­na­ient. Tout cela était là pour lui, à son entiè­re dispo­si­tion, tout l’apparat uni­ver­sel glo­rieux et triom­phant de l’Eglise éta­ient au ser­vi­ce de son âme.

L’Eglise en kit

Pour rem­plir les égli­ses vides, aujour­d’­hui tout est per­mis. Tout, sauf être inté­gri­ste bien sûr car il s’agit de l’unique péché restant, du seul péché ori­gi­nel qu’il soit enco­re pos­si­ble de com­met­tre. On peut tout pen­ser, tout chan­ger, tout dire et tout fai­re, tant qu’on est pas inté­gri­ste. N’a-t-on pas ten­dan­ce à accu­ser un peu vite ces inté­gri­stes de tous les maux ? Ce dia­lo­gue prô­né par les moder­ni­stes n’est-il pas par­fois un com­pro­mis entre le bien et le mal ? Cette obses­sion de fai­re sal­le com­ble à tout prix est-elle vrai­ment sans risque ?