Sic transeunt desideria mundi

Avec en prime une interview de Vittorio Messori

J’ouvre le jour­nal et voi­ci la pre­miè­re nou­vel­le qui me tom­be sous les yeux: « Oui au réfé­ren­dum sur le maria­ge gay en Irlande » ain­si que cet autre arti­cle : « Un enfant tué et enter­ré par jeu ».   Je tour­ne la page, enco­re des morts « par jeu », des inno­cen­ts.  Signe des temps ?  Tout ne serait donc qu’un jeu avant que la récréa­tion ne finis­se, que la clo­che ne son­ne…  Et qu’il fail­le ren­dre des comp­tes.

Mon ami et col­la­bo­ra­teur Nicola Peirce me racon­te ce qui suit :

« Il m’est arri­vé quel­que cho­se d’écœurant : j’assistais à la mes­se pour Sainte Rita dans l’église Sant’Agostino dont l’entrée se trou­ve sous les arca­des qui abri­tent aus­si le lycée Piccolomini lor­sque sou­dain, aux envi­rons de 12h30, un jeu­ne garçon âgé de peut-être 16 ans qui sor­tait de l’école fit irrup­tion dans la nef et se mit à hur­ler un cha­pe­let d’insanités con­tre Dieu… nous som­mes tous (en fait deux pelés et trois ton­dus) restés pétri­fiés sur pla­ce et, avant que nous ayons eu le temps de réa­gir, il prit la pou­dre d’escampette en riant avec un grou­pe de con­di­sci­ples. Nous avons semé le vent pen­dant de trop nom­breu­ses années et voi­ci qu’arrive aujourd’hui l’ouragan. »

Nous com­me­nçons à le sen­tir pla­ner sur nos têtes et héris­ser les poils de notre peau. Celui qui con­nait l’histoire et sait lire les signes de temps avec les yeux de la théo­lo­gie de l’histoire, celui qui con­nait les détails des pro­phé­ties récen­tes dans lesquel­les tou­tes ces descrip­tions con­ver­gent, celui qui con­nait tout cela sait très bien ce qui est sur le point d’arriver : le châ­ti­ment divin qui va s’abattra sur la ter­re « com­me la fumée et le feu du ciel, pen­dant trois jours de gran­des ténè­bres ». Celui-là sait ou au moins le pres­sent car tout coïn­ci­de. Nous devons espé­rer que Marie puis­se tem­pé­rer le châ­ti­ment et qu’elle sau­ve au moins ceux qui, même s’ils sont pécheurs, n’ont pas adhé­ré à la folie du mon­de à la ren­ver­se qui, com­me pour tou­tes les « fins du mon­de » ou autres « chu­tes de l’Empire romain » de l’histoire humai­ne, con­naît actuel­le­ment un retour car­na­va­le­sque aux ancien­nes divi­ni­tés païen­nes, aux fastes et aux bac­cha­na­les orgia­ques, aux cul­tes ido­lâ­tres et per­vers où la fémi­ni­sa­tion des cou­tu­mes et l’homosexualité pren­nent le des­sus dans un cli­mat festif et maca­bre, un cli­mat de « cré­pu­scu­le des dieux » à la Visconti. Et lor­sque la fête bat­tra son plein, tout s’écroulera d’un coup et les fêtards reste­ront pri­son­niers des décom­bres.

Le mieux de la fin

On remar­que­ra que l’émergence endé­mi­que de l’homosexualité qui s’accompagne tou­jours d’un rôle domi­nant de la fem­me sur l’homme a de tout temps, dans tou­te l’histoire humai­ne, été le signe annon­cia­teur d’une cho­se : qu’on est arri­vé au ter­mi­nus, qu’une civi­li­sa­tion est sur le point de s’effondrer et que, juste au moment où la folie car­na­va­le­sque et le ren­ver­se­ment de la natu­re arri­ve à son com­ble, un mon­de est sur le point de s’éteindre.  Non pas le mon­de de ceux qui ont été pié­ti­nés par la fou­le des noceurs non, celui des fêtards.  Ce cli­mat eupho­ri­que et per­vers n’est que cet­te illu­sion cruel­le que l’on appel­le, dans le pro­ces­sus de l’agonie, le « mieux de la fin » : l’état du mala­de sem­ble s’améliorer de façon sur­pre­nan­te, il récu­pè­re une viva­ci­té phy­si­que et mora­le, il retrou­ve la paro­le, il est eupho­ri­que, il vou­drait même se lever… mais à l’improviste…   couic !  Il pas­se l’arme à gau­che.  C’est le mieux de la fin.

Je déjeu­nais l’autre  jour devant la télé­vi­sion avec des amis catho­li­ques.  Le jour­nal télé­vi­sé anno­nçait com­me d’habitude que des « cen­tai­nes de chré­tiens ava­ient été mas­sa­crés » par des musul­mans.  J’ai alors por­té la main à la bou­che et fait le geste de bai­ser le sol.  « Que la Madone soit remer­ciée ».  Mais qu’est-ce que tu racon­tes, me demandèrent-ils. Voici ce que je leur répon­dit:

« Ce sang inno­cent et saint que ces chré­tiens ver­sent par la volon­té de Dieu retom­be sur nos têtes mala­des et mar­quées par la con­dam­na­tion com­me l’étaient les por­tes des hébreux d’Egypte : ils lave nos fau­tes, adou­cit le ter­ri­ble châ­ti­ment qui est sur le point de s’abattre sur le mon­de et duquel aucun de nous ne réchap­pe­ra.  Mais si beau­coup par­mi nous seront sau­vés et ver­ront la ter­re pro­mi­se, nous le devons à ces chré­tiens d’Orient qui meu­rent sous la faux de Mahomet à la gran­de sati­sfac­tion à pei­ne dis­si­mu­lée des gou­ver­ne­ment occi­den­taux.  Si eux ne mou­ra­ient pas, c’est nous qui serions tous morts. »

Tremblez, les sor­ciè­res sont de retour !

Hillary Clinton

Hillary Clinton

Il s’agit d’un véri­ta­ble de cas de lap­sus freu­dien : on fait par­fois tel­le­ment d’efforts pour cacher la véri­té que tout à coup, elle nous échap­pe con­tre notre gré.  Ou tout au moins j’espère, par­ce qu’il m’a sem­blé s’agir de l’impudence typi­que de celui qui se croit tel­le­ment puis­sant et intou­cha­ble qu’il finit par en per­dre tou­te rete­nue.  Je veux par­ler de cet­te sor­ciè­re d’Hillary Clinton qui est une sor­te d’Obama en ver­sion plus cruel­le.  Oui, c’est bien elle, cet­te Cruella d’Enfer qui veut deve­nir pré­si­den­te, qui a lâché le mor­ceau en tra­his­sant ain­si les inten­tions que nous prê­tions déjà aux sei­gneurs de ce mon­de qui ont écrit l’agenda radi­cal libé­ral.  Et ça don­ne la chair de pou­le :

« Les codes cul­tu­rels pro­fon­dé­ment enra­ci­nés, les croyan­ces reli­gieu­ses et les pho­bies struc­tu­rel­les doi­vent être modi­fiées.  Les gou­ver­ne­men­ts doi­vent uti­li­ser leurs moyens et leurs res­sour­ces coer­ci­ti­ves pour redé­fi­nir les dog­mes reli­gieux tra­di­tion­nels ».

Avez-vous com­pris où elle veut en venir ?  Mais après qui en a‑t-elle ?  Les musul­mans ?  Pas du tout, elle ne met­trait jamais les mains dans un tel guê­pier.  Elle par­le de l’Eglise de Rome qui, en Amérique, avec l’Eglise Pentecôtiste, est désor­mais la seu­le à rési­ster à la déri­ve et à la pré­do­mi­nan­ce tota­le de la Pensée Unique.

La guerre contre les mots

La révo­lu­tion c’est la destruc­tion d’un ordre exi­stant et la décon­struc­tion des fon­de­men­ts histo­ri­ques et cul­tu­rels sur lesquels un mon­de tout entier était bâti afin de con­strui­re un ordre « nou­veau » basé sur la hai­ne de quel­que cho­se.  Cette hai­ne est dans un pre­mier temps appe­lée « amour » pour les éga­rés puis elle se fait désir de « bon­heur » pour tous, un bon­heur impo­sé par la loi et malheur à celui qui se sent tri­ste et enfin, elle est fina­le­ment nom­mée « ter­reur ».

Kafka avait rai­son : cha­que révo­lu­tion s’évapore rapi­de­ment en lais­sant seu­le­ment der­riè­re elle la vase d’une nou­vel­le bureau­cra­tie.  Mais il était trop opti­mi­ste : il n’a pas eu la chan­ce de subir de plein fouet le com­mu­ni­sme sovié­ti­que.

Au début, les révo­lu­tions se pré­sen­tent inva­ria­ble­ment com­me un devoir de « chan­ger les mots », une guer­re con­tre ces mots qui selon « l’esprit des temps » et la nou­vel­le « sen­si­bi­li­té » qu’elle inspi­re sont con­si­dé­rés « incor­rec­ts » : ceux-ci sont tout d’abord ban­nis puis abo­lis et enfin inter­di­ts – même s’il s’agit du véri­ta­ble nom des cho­ses – et on leur sub­sti­tue des nou­veaux mots « poli­ti­que­ment cor­rec­ts ».

Lorsque cer­tai­nes cho­ses com­men­cent à arri­ver, et notam­ment cet­te peur des mots, il s’agit d’un signal d’alarme qui devrait tout de sui­te nous fai­re réa­gir : un mon­de est sur le point d’être détruit pour lais­ser la pla­ce à un nou­vel ordre révo­lu­tion­nai­re avec une vio­len­ce impli­ci­te qui se fera bien­tôt expli­ci­te pour se met­tre en pla­ce, lequel ordre sera ensui­te rem­pla­cé par un régi­me qui, une fois l’esprit révo­lu­tion­nai­re éva­po­ré, se tran­sfor­me­ra en une bureau­cra­tie bru­ta­le de laquel­le même les révo­lu­tion­nai­res de la pre­miè­re heu­re ne réchap­pe­ront pas.  Avant le grand effon­dre­ment géné­ral qui pré­ci­pi­te­ra tout le mon­de dans une der­niè­re dan­se avec la mort.

La révo­lu­tion finit par dévo­rer ses pro­pres enfan­ts

demonMême si les sco­ries radioac­ti­ves de l’époque révo­lu­tion­nai­re restent laten­tes com­me ces bac­té­ries capa­bles de défier en som­meil des siè­cles de gla­cia­tion dans l’attente de la cha­leur qui les réveil­le­ra un jour, la nou­vel­le épo­que qui sui­vra la brè­ve paren­thè­se révo­lu­tion­nai­re sera seu­le­ment une récu­pé­ra­tion du pas­sé, une restau­ra­tion par­tiel­le de ce qui était aupa­ra­vant, avec tout au plus quel­ques adap­ta­tions.

Le cas de la Russie est par­ti­cu­liè­re­ment emblé­ma­ti­que, par exem­ple.  Nous assi­stons aujourd’hui au tsa­ri­sme répu­bli­cain de Poutine, le nou­veau tsar élu de tou­tes les Russies, dans une paix des bra­ves entre l’épée et la croix éta­blie par la fureur du peu­ple et le plé­bi­sci­te.  Tout cela se pas­se dans l’ex-Union Soviétique, c’est-à-dire dans ce pays qui était léga­le­ment athée et dans lequel la mort de Dieu et du Christianisme furent offi­ciel­le­ment pro­cla­mées.

La Russie est le pays de l’avenir.  L’Occident est à l’agonie, l’ordre ancien est sur le point de ren­dre son der­nier souf­fle ; cer­tes, nous en som­mes enco­re aux uto­pi­ques rêves de gloi­re où pas­sent des « réfor­mes rai­son­na­bles » mais aléa­toi­res sur des suje­ts sans aucun lien appa­rent entre eux et inof­fen­sifs en appa­ren­ce alors qu’ils for­ment déjà la mèche qui fera sau­ter les feux d’artifices les uns der­riè­re les autres jusqu’au bou­quet final ; c’est la révo­lu­tion qui n’ose pas enco­re dire son nom, qui se fait pas­ser pour « une réfor­me plei­ne de com­pas­sion » et « con­sti­tu­tion­nel­le »,  c’est la pha­se du « Serment du Jeu de pau­me », la pha­se 1 de la révo­lu­tion.  Mais la pha­se 2 de la révo­lu­tion se pro­fi­le déjà et elle déchaî­ne­ra sa vio­len­ce dis­si­mu­lée par un léga­li­sme auto­ri­tai­re et des appa­ren­ces démo­cra­ti­ques jusqu’à ce que, une fois tom­bé le masque du léga­li­sme, elle ne don­ne­ra libre cours à une vio­len­ce phy­si­que envers les non-alignés, non plus au nom de la « loi » mais en son nom à elle, uni­que sour­ce de loi.  Ensuite, com­men­ce­ra la pha­se 3, la mort et la tran­sfor­ma­tion de la révo­lu­tion en une nou­vel­le bureau­cra­tie tota­li­tai­re dont la vio­len­ce démen­te n’épargnera même pas les révo­lu­tion­nai­res de la pre­miè­re heu­re, éga­le­ment appe­lée « ter­reur » et enfin, la pha­se 4… jusqu’à la « restau­ra­tion » par­tiel­le de l’ordre pré­cé­dant la révo­lu­tion sous les coups duquel péri­ront les « ter­ro­ri­stes » révo­lu­tion­nai­res.

Les gays ne sont que le pied-de-biche de la révo­lu­tion

gayQue les gays ne se fas­sent pas d’illusions : ils ne sont que le pied-de-biche dont les révo­lu­tion­nai­res libé­raux radi­caux se ser­vent pour défon­cer la por­te de tou­tes les égli­ses et de tou­tes les nations par­ce que cet­te révo­lu­tion, com­me tou­tes les autres, se veut inter­na­tio­na­le et même davan­ta­ge cet­te fois-ci : mon­dia­le.  J’entends ici par « mon­de » l’Occident ain­si que l’appendice psy­cho­lo­gi­que­ment fra­gi­le des bastions occi­den­taux : l’Amérique Latine.

Une fois la por­te enfon­cée, a quoi le pied-de-biche pourrait-il enco­re ser­vir ?  Les gays devien­dront encom­bran­ts, ils devront s’aligner éga­le­ment et la Révolution, qui n’a ni mémoi­re ni recon­nais­san­ce, est cepen­dant plei­ne­ment con­scien­te de la char­ge sub­ver­si­ve que le « sexe libre » char­rie avec lui : le cou­pe­ret de l’interdiction s’abattra sur eux et ils per­dront non seu­le­ment le « maria­ge » et leurs « nou­veaux droi­ts » mais éga­le­ment leurs anciens droi­ts et avec eux tou­te la licen­ce sexuel­le.  Toute révo­lu­tion naît éthi­que, sen­ti­men­ta­li­ste et libé­ra­le radi­ca­le et meurt mora­li­ste, impla­ca­ble et réac­tion­nai­re.

N’est-ce pas ain­si que les cho­ses se sont pas­sées en URSS ? N’est-ce pas Lénine qui a inau­gu­ré la nou­vel­le direc­tion « radi­ca­le » avec l’approbation de la sodo­mie, du divor­ce et du « sexe libre » ?  Et com­ment cet­te histoi­re s’est-elle ter­mi­née ?  Par le mora­li­sme le plus tor­du ren­du enco­re plus menaçant par l’espionnage orga­ni­sé et par la déla­tion qui avait un cen­tral télé­pho­ni­que dans cha­que immeu­ble.  La révo­lu­tion rus­se est née homo­phi­le et obsé­dée sexuel­le et est mor­te homo­pho­be et bigo­te… bien sou­vent en Sibérie où elle accom­pa­gnait volon­tiers ceux qui éta­ient affli­gés du « vice bour­geois », autre­ment dit la sodo­mie, pour autant tou­te­fois qu’ils ne comp­tent pas par­mi les puis­san­ts (on dit que même Brejnev la pra­ti­quait) ; ou bien dans l’anonymat des cel­lu­les des pri­sons « du peu­ple », c’est-à-dire du KGB, dans un silen­ce assour­dis­sant, san­gui­nai­re et mor­tel.  Si tran­seunt desi­de­ria mun­di.

Mais inter­rom­pons pour le moment cet­te réfle­xion par un inter­mè­de con­sa­cré à l’actualité.  Nous la repren­drons ensui­te par un échan­ge de vues que j’ai eu récem­ment avec Vittorio Messori.

Zeitgest

Le socio­lo­gue Massimo Introvigne a déjà bien expli­qué en quoi ce réfé­ren­dum n’a en fait ser­vi qu’à déci­der du nom à don­ner à ces unions homo­se­xuel­les déjà approu­vés par le par­le­ment.  Il s’agit d’un coup de bluff qui a fait tom­ber les masques sur le par­le­ment après l’avoir fait tom­ber sur la démo­cra­tie élec­ti­ve, désor­mais vidée de tou­te fiè­vre sou­ve­rai­ni­ste, sur ces bureau­cra­ties gri­ses et auto­ré­fé­ren­tiel­les qui trou­vent en elle-même la pro­pre sour­ce de leur pou­voir de leur légi­ti­mi­té sine popu­lo, autre­ment dit sur cet­te sou­ve­rai­ne­té popu­lai­re qui, par­tout en Occident, n’est désor­mais plus qu’une coquil­le vide puisqu’aussi bien les majo­ri­tés que les oppo­si­tions gou­ver­nent ensem­ble et par­ta­gent les mêmes poin­ts de vue.  Voici donc ce qu’écrit le socio­lo­gue turi­nois :

« Cependant, le mes­sa­ge qui était en train de se répan­dre en Irlande, com­me d’ailleurs il devrait se répan­dre en Italie con­fron­tée à la loi Cirinnà, c’était que si le “oui” l’emportait, ce serait la por­te ouver­te aux adop­tions et à la gesta­tion pour autrui.  Et com­me la majo­ri­té des élec­teurs irlan­dais était oppo­sée à ces adop­tions, tou­te per­son­ne con­vain­cue de la véri­té de cet­te thè­se était un votant poten­tiel pour le “non”.  Le gou­ver­ne­ment irlan­dais – et les deux prin­ci­paux par­tis poli­ti­ques du pays – éta­ient favo­ra­bles au “maria­ge” homo­se­xuel au point d’exclure de leurs rangs ceux qui y éta­ient oppo­sés.  Ils ont donc trou­vé une métho­de très sim­ple pour être cer­tains de rem­por­ter le réfé­ren­dum : fai­re pas­ser en for­ce au par­le­ment l’adoption pour les cou­ples homo­se­xuels avant le réfé­ren­dum.  En un temps record, le gou­ver­ne­ment intro­dui­sit en jan­vier 2015 une loi auto­ri­sant aux cou­ples homo­se­xuels – mariés ou non – le plein droit à tout type d’adoption et la fit voter par la Chambre en février et par le Sénat en mars.  Ce tex­te de loi fut ensui­te pro­mul­gué 6 avril 2015.  Voilà com­ment ils ont désa­mor­cé le prin­ci­pal argu­ment con­tre le “oui” au “maria­ge” homo­se­xuel : “vous vou­lez voter non par­ce que vous n’êtes pas d’accord avec les adop­tions ?  Mais ces adop­tions exi­stent déjà et con­ti­nue­ront à exi­ster quoi que vous votiez au réfé­ren­dum”. »

Voilà le pre­mier élé­ment mais il y en a un autre : celui de l’Eglise Irlandaise qui, con­scien­te de ce qu’Introvigne expli­que ci-dessus, a dépo­sé les armes.  Et cela aurait pu être com­pré­hen­si­ble s’ils n’avaient en réa­li­té com­bat­tu pour le camp adver­se : seuls trois évê­ques ten­tè­rent de livrer batail­le dans ce pays mala­de mora­le­ment depuis long­temps mais ils furent immé­dia­te­ment rédui­ts au silen­ce par la con­fé­ren­ce épi­sco­pa­le.

Et com­me si cela ne suf­fi­sait pas, des pon­tes de l’évêché, à com­men­cer par l’Archevêque de Dublin, le Primat d’Irlande, décla­rè­rent – atten­tion les oreil­les – qu’il fal­lait « dia­lo­guer avec les jeuuuu­nes ».  Autrement dit, com­me ils l’ont ensui­te expli­qué, qu’il faut « pren­dre acte » de la réa­li­té, une autre façon de dire en sub­stan­ce « s’adapter à l’esprit du temps » (mais en ce qui con­cer­ne cet­te pen­sée « ori­gi­na­le », ils ava­ient été pré­cé­dés par ce décé­ré­bré de car­di­nal de Vienne qui l’avait déjà dit dans la cathé­dra­le de Milan, com­me l’a rele­vé le site PapalePapale il y a quel­ques mois).   L’esprit du temps, disent-ils, le célè­bre Zeitgeist hégé­lien avec une tou­che de cet­te illu­sion mar­xi­ste qu’est le déter­mi­ni­sme histo­ri­que qui se repré­sen­te le pas­sé com­me un règne obscur per­pé­tuant une erreur dont l’homme a cher­ché de s’affranchir et en même temps com­me une sour­ce irré­si­sti­ble de pro­grès qui se nour­rit du dépas­se­ment per­ma­nent des leçons du pas­sé et de leur archi­va­ge com­me étant péri­mées.  Une mar­che vers les splen­di­des destins et les pro­grès (vous avez déjà enten­du cela quel­que part, non ?) pour arri­ver fina­le­ment on ne sait où : la der­niè­re fois, ce fut Hitler à l’Ouest et Staline à l’Est.  L’esprit du temps c’est l’esprit du mon­de mais « l’esprit du mon­de », com­me le disait il me sem­ble Gomez Davila, « n’est autre que Lucifer ».

John Waters, écrivain et chroniqueur irlandais

John Waters, écri­vain et chro­ni­queur irlan­dais

John Water, un autre écri­vain et jour­na­li­ste irlan­dais, agno­sti­que lui, a été ban­ni de tous les jour­naux com­me « anti-démocrate » (rendez-vous bien comp­te de com­bien la logi­que comp­te peu aujourd’hui) et a été même renié par sa fem­me qui l’a décrit com­me un « dépres­sif qui s’ignore », donc com­me un fou, uni­que­ment par ce qu’il avait osé être anti­con­for­mi­ste en refu­sant de s’incliner en silen­ce devant le Zeitgest, accep­tant par-là de payer de sa per­son­ne son droit à la liber­té d’expression et d’être mar­qué du sceau de l’infamie.  Voici ce que le quo­ti­dien poli­ti­que ita­lien Il Foglio dit de lui:

«  Pendant la cam­pa­gne, il a dénon­cé de façon plu­tôt expli­ci­te la timi­di­té de l’Eglise catho­li­que mais, au len­de­main de la vic­toi­re du « oui », il n’a ne cher­che pas de cir­con­stan­ces atté­nuan­tes et pré­tend que l’Eglise est “fuc­king use­less”, fou­tre­ment inu­ti­le, “et n’hésitez pas à me citer”.  “Les évê­ques sont des lâches, ils n’ont pra­ti­que­ment rien fait pour enrayer cet­te bar­ba­rie et les deux ou trois qui ont fait quel­que cho­se ont été poi­gnar­dés dans le dos par leurs supé­rieurs.  Il y a plu­sieurs semai­nes, j’avais sup­plié le Nonce apo­sto­li­que en Irlande de deman­der au Saint-Siège de pren­dre posi­tion et rien ne s’est pas­sé.”  Bien sûr, admet Walters, l’Eglise irlan­dai­se a payé très cher le dra­me des abus du cler­gé autour desquels on a mon­té une cam­pa­gne de déni­gre­ment média­ti­que qui dépas­se lar­ge­ment ce cha­pi­tre obscur, “mais ça ne doit pas être une rai­son pour se tai­re”.  “Les médias irlan­dais, con­clut Walters, sont vio­lem­ment hosti­les à l’Eglise, ils veu­lent détrui­re tout ce en quoi elle croit mais les prê­tres et évê­ques eux-mêmes cher­chent à flat­ter et à plai­re et ils ont peur de dire la véri­té”. »

Souvenons-nous, on a dû me le racon­ter par­ce que je n’étais pas enco­re né, que dans les années 1960, on se moquait gen­ti­ment et par­fois bru­ta­le­ment des mili­tan­ts catho­li­ques par­ce qu’ils refu­sa­ient, tout au moins avant 1968, de se plier au Zeitgeist de cet­te épo­que mar­quée par le sceau de l’optimisme aveu­gle envers l’inexorabilité du « pro­grès tech­no­lo­gi­que » qui allait résou­dre tous les besoins et tous les con­fli­ts (après avoir, natu­rel­le­ment, fait éva­po­rer Dieu) et dont le pré­cur­seur était, sans rire, l’Union Soviétique.  Le Zeitgeist, c’était était déjà à cet­te épo­que le mar­xi­sme sovié­ti­que dont on célé­brait alors la « vic­toi­re » défi­ni­ti­ve sur l’histoire, peu avant que les intel­lec­tuels à la page et donc con­for­mi­stes com­me tou­jours ne s’amourachent de Cuba, puis de cel­le de la Chine jusqu’à ce que le Mur de Berlin ne s’effondre sous leur nez et ne met­te un ter­me à leur idyl­le.  C’est ain­si qu’ils pas­sè­rent de l’idéologie rou­ge à l’idéologie ver­te avant de finir aujourd’hui avec l’idéologie arc-en-ciel tout com­me, pen­dant la guer­re, ils se lais­sè­rent pren­dre par les fiè­vres « bru­nes » et « noi­res » : des con­for­mi­stes com­me ceux que l’on peut voir dans le film de Totò « Siamo uomi­ni o capo­ra­li ? ».

Un entretien avec Vittorio Messori

Vittorio Messori, l'un des écrivains italiens les plus connus et les plus traduits au monde. Auteur du célèbre "Discours sur la foi".

Vittorio Messori, l’un des écri­vains ita­liens les plus con­nus et les plus tra­dui­ts au mon­de. Il est notam­ment l’au­teur du célè­bre “Discours sur la foi”.

Mais par pitié, je ne sou­hai­te pas me pri­ver de pré­cieu­ses heu­res con­sa­crées au som­meil, à mes lon­gues pro­me­na­des péri­pa­té­ti­ques dans Rome, à mes étu­des soli­tai­res qui se tran­sfor­me­ront un jour en essais, aux bêti­ses sur Facebook, à la poé­sie que je cher­che dans cha­que cho­se pour racon­ter mes histoi­res ; je ne pas per­dre davan­ta­ge temps en m’appesantissant sur la situa­tion de ce rognon extrait du corps obè­se et fla­sque de l’Angleterre puri­tai­ne et cor­rom­pue – com­me pour tout pays pro­te­stant qui se respec­te – qu’est Irlande.  Il serait plus exact de par­le du foie cir­rho­ti­que de l’Angleterre, si elle en avait enco­re un, même con­ser­vé dans de l’alcool.  Mais il fal­lait bien en dire quel­que cho­se.

Une fois infor­mé du résul­tat du réfé­ren­dum irlan­dais, j’ai envoyé un mail à Vittorio Messori et je lui ai écrit ceci, en lui envoyant le lien vers l’article sur John Waters :

« Il y a tout dans cet arti­cle, même quel­que cho­se de l’idée que vous aviez abon­dam­ment répé­tée et qui a été lar­ge­ment sous-estimée que ces catho­li­ci­smes impé­riaux et patrio­ti­ques se sont main­te­nu vail­le que vail­le en s’accrochant à l’idée de natio­na­li­té et à une cer­tai­ne idée de la nation dans laquel­le le natio­na­li­sme se con­fon­dait avec la foi.

En outre, ajoutais-je, le catho­li­ci­sme irlan­dais n’est rien d’autre qu’un inlas­sa­ble effort d’opposition à la domi­na­tion poli­ti­que anglai­se et donc angli­ca­ne et à l’anglicanisme, non pas par­ce qu’il n’est pas romain mais par­ce qu’il est anglais, ils n’était donc qu’une rési­stan­ce au bar­ba­re étran­ger, à l’envahisseur qui avait fini par res­sem­bler au Mal abso­lu.  Ce con­flit ayant net­te­ment dimi­nué en inten­si­té, le catho­li­ci­sme irlan­dais a lui aus­si dimi­nué en inten­si­té.  Et puis sur­tout, les irlan­dais, qui sont des ivro­gnes et des obsé­dés sexuels impé­ni­ten­ts (il suf­fit de pen­ser à Kennedy) n’ont jamais vrai­ment été catho­li­ques, ils sont tou­jours restés cal­vi­ni­stes et c’est cela qui a eu des con­sé­quen­ces dans ses insti­tu­ts reli­gieux et sco­lai­res.  Ils sont restés des puri­tains de la pire espè­ce : hypo­cri­tes, bigo­ts et obsti­nés, obsé­dés par l’idée même de leur vices endé­mi­ques,  l’alcool et le sexe en tête de la liste.

Pour le reste, le silen­ce assour­dis­sant de l’Eglise irlan­dai­se pen­dant le réfé­ren­dum en dit long sur ces cam­pa­gnes média­ti­ques sur les prê­tres « pédo­phi­les » qui n’ont en réa­li­té pour objec­tif que de les con­dam­ner à une mort socia­le, de détrui­re leurs défen­ses immu­ni­tai­res et leur capa­ci­té de réac­tion, de les inti­mi­der par le com­ple­xe de la hon­te qui, par ail­leurs, dans le cas irlan­dais, est par­fai­te­ment justi­fiée. »

Voici la répon­se de Vittorio Messori :

« J’avais déjà, in tem­po­re non suspec­to, écrit qu’il fal­lait con­si­dé­rer avec méfian­ce ces « Pays très catho­li­ques » que sont l’Espagne, la Pologne, l’Irlande et le Québec.  On pour­rait éga­le­ment ajou­ter le Luxembourg à la liste puisqu’il est le pre­mier pays au mon­de dont le pre­mier mini­stre ait épou­sé un autre hom­me.  Il est un fait que je con­nais bien l’histoire et que je sais com­ment nous en som­mes arri­vés là.

En ce qui con­cer­ne l’Irlande, lor­sque les pre­miers mis­sion­nai­res (des béné­dic­tins envoyés par Rome par Grégoire) arri­vè­rent, il n’y eut pas besoin de prê­cher et enco­re moins de con­vain­cre le peu­ple.  Le systè­me socio-politique était basé sur une mosaï­que immua­ble de clans dans lesquels le Chef était tout puis­sant.  Il a alors suf­fit de con­vain­cre ceux qui éta­ient au som­met de la pyra­mi­de de se fai­re bap­ti­ser pour que tous les autres sui­vent com­me un seul hom­me.  Les gens n’ont jamais été inter­pel­lés et pre­sque pas caté­chi­sés depuis tous ces siè­cles : bap­tê­me pour tous…

Prenons à pré­sent les polo­nais, par exem­ple : très catho­li­ques, vrai­ment ?  Bien enten­du par­ce qu’il éta­ient coin­cés entre la Prusse luthé­rien­ne et la Russie ortho­do­xe.  La reli­gion avait tel­le­ment peu de cho­ses à voir dans tout cela que ceux qui ont tou­jours été les plus fidè­les à Napoléon furent pré­ci­sé­ment les volon­tai­res de la légion polo­nai­se, tou­jours prê­ts à sac­ca­ger les égli­ses et à chas­ser les reli­gieux à tra­vers tou­te l’Europe.  Tout cela au nom de la pro­mes­se que Napoléon leur avait fai­te d’octroyer un jour l’indépendance à la Pologne.

Sans par­ler de l’Espagne où on ne par­le sur­tout pas de patrie mais d’Eglise car on pour­rait en dire long, à com­men­cer par l’histoire de cet­te Reconquista qui n’est rien d’autre qu’une légen­de à l’instar de notre Résistance ita­lien­ne. »

Moi :

« J’écris rapi­de­ment un arti­cle pour mon site (il m’est désor­mais péni­ble d’interrompre mon tra­vail sur mes essais pour trai­ter le quo­ti­dien plu­tôt que l’histoire…  d’autant plus que la vic­toi­re catho­li­que ne se voit qu’au cœur de l’histoire, le pré­sent étant une défai­te per­ma­nen­te), j’écris, com­me je le disais, un arti­cle sur l’Irlande, avez-vous d’autres cho­ses à ajou­ter ? »

Messori :

« A bien y réflé­chir, tu pour­rais ajou­ter ceci, pui­sque tu cites le puri­ta­ni­sme et les obses­sions sexuel­les des irlan­dais et des cal­vi­ni­stes en géné­ral.  Les teu­tons à la Kasper et à la Luther n’ont pas com­pris que la for­mu­le qui a per­mis la durée et la gran­deur de l’Eglise – et qui lui a per­mis de deve­nir véri­ta­ble­ment catho­li­que – se résu­me ain­si : fer­me, voi­re intran­si­gean­te sur les prin­ci­pes mais tolé­ran­te et com­pré­hen­si­ve pour l’homme con­cret.  Proclamer tou­jours et par­tout l’idéal sans jamais oublier les bles­su­res qui nous ren­dent infir­mes et sou­vent inca­pa­bles de sui­vre la Vertu.  Seule la con­tra­dic­tion est humai­ne, la cohé­ren­ce est tou­jours fon­da­men­ta­le­ment inhu­mai­ne et uto­pi­que. »

Moi :

« Il me sem­ble que c’est ce que pen­se le Pape. »

Messori :

« En réa­li­té, je ne sais pas si c’est ce qu’il pen­se, peut-être que non.  Et il est éton­nant qu’un italo-sud-américain, jésui­te de sur­croît, c’est-à-dire for­mé au com­pro­mis, aux magouil­les et aux peti­ts arran­ge­men­ts ne l’ait pas com­pris.  Mais il est aus­si pos­si­ble qu’il l’ait en fait com­pris…  dans cer­tains discours tout au moins , il pré­fè­re se ral­lier à cet­te vague défer­lan­te de mora­li­sme que la Pensée Unique s’est pour­tant déjà appro­priée avec tou­tes les hypo­cri­sies que l’on sait. »

Moi :

« Le pape irait donc à la cueil­let­te aux cham­pi­gnons dans un bois qui aurait déjà été ratis­sé par tous les bigo­ts de la Pensée Unique Dominante.  Il ne che­vau­che pas la vague, il s’y assi­mi­le. »

Messori :

« Nous som­mes tout de même dans une situa­tion para­do­xa­le.  Sur le site du jour­nal La Repubblica, à côté de ceux qui se réjouis­sent des résul­ta­ts du réfé­ren­dum irlan­dais se trou­ve l’homélie domi­ni­ca­le de Scalfari (le fon­da­teur – socia­li­ste –  du quo­ti­dien La Repubblica)  qui s’efforce de démon­trer qu’il n’y aurait aujourd’hui aucun hom­me qui soit autant digne de con­fian­ce et qui ne con­sti­tue un meil­leur modè­le pour cha­cun que le pape.  Un pané­gy­ri­que embar­ras­sant.   Est-ce par­ce que le pape Bergoglio sem­ble lui don­ner rai­son en lui disant “bon appé­tit” et “bon­jour” ?  Pas du tout, le pro­blè­me est plus com­ple­xe, com­me dirait un vieux soixante-huitard. »

Moi :

« Mais nous vivons actuel­le­ment une révo­lu­tion et le pre­mier enne­mi de la révo­lu­tion, c’est l’Eglise : on peut soit l’attaquer soit l’amadouer. »

Messori :

« Sur ce point il fau­drait en fait des livres entier.  Et j’en ai déjà écrit quelques-uns…  Tu dois gar­der à l’esprit que, dans l’histoire, il n’y a qu’une révo­lu­tion qui ait con­nu un suc­cès dura­ble et crois­sant : la révo­lu­tion sexuel­le.  C’est un fait.  En clair, alors que tou­tes les autres révo­lu­tions ont fait appel à la ver­tu, la révo­lu­tion sexuel­le, elle, fait appel aux désirs qui ne tar­dent pas à se tran­sfor­mer en vice.  C’est pour cela qu’elle ne pou­vait que gagner et qu’elle ira de triom­phe en triom­phe. »

Cet échan­ge de vues avec Messori se con­clut par une anec­do­te con­cer­nant la croix cel­ti­que des irlan­dais qui fina­le­ment, après tant d’hypothèses aus­si mysti­ques les unes que les autres, ne sem­ble en réa­li­té ne sym­bo­li­ser rien d’autre que les instru­men­ts de navi­ga­tion que ce peu­ple de pêcheurs uti­li­sait pour s’aventurer en mer.  Beaucoup de bruit pour rien…

Raser le Bastion

manifJe sais per­ti­nem­ment bien com­ment cela se ter­mi­ne­ra : je le sais mais je pré­fè­re ne pas y pen­ser.  Pourtant je ne con­nais que trop bien l’histoire et ses con­stan­tes pour ne pas déjà l’imaginer.  Mais je sais sur­tout qui est le véri­ta­ble enne­mi de tous, celui dont on n’ose pas enco­re dévoi­ler le nom.  Je le sais.  Je con­nais le nom du Bastion en rui­nes con­tre lequel tous les canons seront fina­le­ment tous poin­tés pour le raser une fois pour tou­tes même si tous le décri­vent com­me socia­le­ment insi­gni­fiant – et lorsqu’on voit les catho­li­ques et leur hié­rar­chie, c’est ain­si qu’il appa­raît : insi­gni­fiant.  Et pour­tant, c’est curieu­se­ment  bien con­tre cela qu’ils déchaî­nent leurs canon­na­des.  La que­stion n’est plus « si » mais « quand ».  Quand donnera-t-on l’ordre final : « feu !».  Comment ça sera ?  En atten­dant, nous savons ce que c’est : un défi lan­cé à Dieu pour l’annihiler, une guer­re tota­le con­tre son incar­na­tion, le Christ et le chri­stia­ni­sme, pour le dislo­quer et con­tre son épou­se mysti­que, l’Eglise, pour la détrui­re.  Oui, c’est elle ce Bastion.  Voilà le der­nier enne­mi dont on n’ose pas enco­re dévoi­ler le nom.  C’est elle l’ennemi public numé­ro 1 de l’Occident.

Il suf­fit de jeter un œil sur n’importe quel­le mani­fe­sta­tion pour les « nou­veaux droi­ts », autre­ment dit sur le pro­gram­me de l’agenda libé­ral radi­cal, ou de regar­der n’importe quel­le gay pri­de où s’ébattent tou­te cet­te volail­le de bat­te­rie livrée aux expé­ri­men­ta­tions idéo­lo­gi­ques des sei­gneurs de ce mon­de : même lorsqu’elles se dérou­lent dans des pays pro­te­stan­ts, les invec­ti­ves des mani­fe­stan­ts et les pan­car­tes s’adressent tou­tes avec ran­cœur con­tre l’Eglise catho­li­que et con­tre les papes par­ce qu’ils n’ont aucun pou­voir sur leurs vies et leurs con­scien­ces.  Prêtez‑y un jour atten­tion : tous les gou­rous de ces fou­les, mêmes lorsqu’il s’agit de célé­bri­tés du spec­ta­cle, ne font rien d’autre qu’exhiber les ima­ges les plus sain­tes et les plus véné­ra­bles pour les catho­li­ques afin de les pro­fa­ner et les sub­mer­ger de sacri­lè­ges, sou­vent de flui­des cor­po­rels.  Pour con­tra­rier qui ?

La pier­re angu­lai­re se fait pier­re d’achoppement

Cependant, quel­que cho­se fait enco­re obsta­cle à la mar­che triom­pha­le de la Pensée Unique Dominante qui ne tolè­re aucu­ne con­tra­dic­tion et cet obsta­cle est inac­cep­ta­ble pour l’establishment radi­cal qui veut régner sans par­ta­ge sur le mon­de en éli­mi­nant un à un cha­que inter­mé­diai­re qui le sépa­re de nos vies et de nos con­scien­ces: ils veu­lent, dans l’ombre, con­trô­ler notre corps, notre pen­sée, notre sexe, notre cer­veau, notre cœur, notre ven­tre : direc­te­ment !  Il s’agit par défi­ni­tion, selon les manuels de scien­ces poli­ti­ques, d’un tota­li­ta­ri­sme nais­sant, non pas d’un despo­ti­sme mais bien d’un tota­li­ta­ri­sme.  Il s’agit bien d’annuler l’homme tel qu’il est pour créer un hom­me nou­veau, un hom­me idéo­lo­gi­que et fonc­tion­nel aux yeux de la caste et du lob­by de la pen­sée domi­nan­te, du Grand Despote Sans Visage ni Nom qui étend son ombre gri­se sur l’Occident tel un Moloch moder­ne.  Mais il y a un petit incon­vé­nient qui lui fait per­dre du temps…  une con­tra­rié­té sur le long che­min de l’humanisme.

Cette pier­re angu­lai­re du Bastion, c’est sa doc­tri­ne qui n’a jamais été offi­ciel­le­ment démen­tie.  Voilà la pier­re d’achoppement des sei­gneurs de ce mon­de qui savent que tant qu’elle n’aura pas été déter­rée, elle con­ti­nue­ra à empê­cher leur vic­toi­re défi­ni­ti­ve et qu’elle les fera tré­bu­cher par­ce qu’un pou­voir qui se veut uni­ver­sel et qui veut régner sans par­ta­ge sur le mon­de se doit de ral­lier à sa cau­se tou­tes les opi­nions et tous les con­sen­sus sans aucu­ne dis­sen­sion.

Les der­niè­res digues de l’Occident ont cédé les unes après les autres, à com­men­cer par les dif­fé­ren­ts mou­ve­men­ts pro­te­stan­ts qui ont fini par se dis­sou­dre dans l’acide de la reli­gion civi­le et ont été rédui­ts à une cli­que au ser­vi­ce de la sécu­la­ri­sa­tion, quand elle n’est pas à son avant-garde.  Le che­min triom­phal qui con­duit la Pensée Unique vers l’Olympe et le retour aux anti­ques dieux païens est mal­gré tout enco­re bar­ré par cel­le uni­que pier­re qu’ils ne peu­vent pas tolé­rer, ce qui expli­que leur har­gne qui écu­me et qui cra­che son venin : la doc­tri­ne catho­li­que.  Car c’est bien cela que dénon­ce leur hor­ri­ble con­tra­dic­tion, cet­te doc­tri­ne enra­ci­née dans le sol qui leur rap­pel­le en per­ma­nen­ce com­bien leur révol­te con­tre Dieu est vai­ne et vouée au désa­stre : c’est l’histoire elle-même qui le dit.  La véri­té déran­ge, on veut l’enlever du che­min com­me une pier­re d’achoppement.

Le Grand Singe éternel

scimmiaCa ne les déran­ge pas tel­le­ment qu’il y ait une Eglise et un pape tant qu’ils restent où ils sont, ils ne s’en offu­squent pas outre mesu­re pour autant qu’ils soient vidés de leur sub­stan­ce vita­le com­me ces oiseaus exo­ti­ques évi­scé­rés et empail­lés dans nos musées de scien­ces natu­rel­les.  Ce qui les déran­ge, c’est le fait scan­da­leux que ces papes, cet­te Eglise et Rome pré­ser­vent la pure­té du Verbe à tra­vers l’héritage de la foi : la doc­tri­ne et le magi­stè­re.  C’est le fait qu’ils ne fai­blis­sent pas et n’acceptent pas de jeter tout cela à l’égout : tant qu’il y aura quelqu’un qui refu­se­ra de recon­nai­tre com­me erro­née ou à tout le moins com­me dépas­sée une Vérité qui se veut abso­lue et éter­nel­le, la véri­té rela­ti­ve qu’ils veu­lent éta­blir à sa pla­ce ne pour­ra jamais triom­pher com­plè­te­ment.

Rome rési­ste com­me un bastion en rui­ne, elle rési­ste mysté­rieu­se­ment depuis des siè­cles avec les enfan­ts les plus pau­vres de l’Eglise et les catho­li­ques de la der­niè­re heu­re, les con­ver­tis : les catho­li­ques afri­cains, quel­ques asia­ti­ques et les orien­taux qui rési­stent à l’Islam au prix de leur vie.  Voilà le noyau dur qui ren­vo­ie la Pensée Unique à l’enfer.  Il rési­ste.  Il ne s’agit là que de quel­ques der­niers irré­duc­ti­bles et non pas de l’Eglise, car « l’Eglise » a déjà été uni­for­mi­sée en gran­de par­tie, mais d’une peti­te frac­tion, d’un noyau dur qui se dres­se entre eux et leur intro­ni­sa­tion à la pla­ce de Dieu détrô­né.

« Dieu détrô­né » : bip-bip-bip, alar­me, alar­me !  Il n’y a pas de fumée sans feu, voyez-vous.  Vous com­pre­nez à pré­sent que der­riè­re tout cela c’est Lui, enco­re et tou­jours Lui qui se cache : l’Adversaire Antique qui veut deve­nir Dieu et qui, ne pou­vant con­qué­rir les cieux, veut que la ter­re l’adore au mépris du Dieu véri­ta­ble ?  C’est le Grand Singe de Dieu et tout ce qu’il fait est révol­te, simie­sque pré­ci­sé­ment, con­tre ce qui a été créé par Dieu : qu’est-ce d’ailleurs que le « maria­ge gay » sinon l’imitation du simie­sque et sacri­lè­ge du maria­ge sacra­men­tel entre un hom­me et une fem­me ?

Les paro­les du plus grand tex­te écrit par une fem­me dans tou­te l’histoire de l’Eglise sem­blent aujourd’hui emblé­ma­ti­ques, pour ne pas dire pro­phé­ti­ques. Ces paro­les, c’est Hildegarde de Bingen, mysti­que, voyan­te, pro­phé­tes­se, théo­lo­gien­ne, « alchi­mi­ste », her­bo­ri­ste, méde­cin… tout en som­me, qui les a pro­non­cées: « Et on en vien­dra un jour à inter­di­re le maria­ge chré­tien ».  Elle le disait il y a plus d’un mil­lé­nai­re en regar­dant, à l’horizon, les siè­cles à venir.  Nous ne tar­de­rons pas à y arri­ver très vite en Europe puis dans le reste du mon­de.

L’ennemi du peu­ple : l’Eglise

La Remise des clés à Saint Pierre par Le Pérugin

La Remise des clés à Saint Pierre par Le Pérugin

Toute révo­lu­tion doit détrô­ner et déca­pi­ter quelqu’un, un bouc émis­sai­re, pour attein­dre ensui­te l’ennemi véri­ta­ble de la révo­lu­tion et du peu­ple lor­sque l’on se sen­ti­ra suf­fi­sam­ment fort, l’ennemi de tou­jours : le Dieu de Jésus Christ dans son incar­na­tion ter­re­stre, l’Eglise de Rome.  Pierre.

Avez-vous remar­qué que les révo­lu­tions com­men­cent tou­jours en « par­lant d’autre cho­se » avant d’arriver inva­ria­ble­ment à ce qui était leur secret bien gar­dé : éra­di­quer le catho­li­ci­sme ?

La pre­miè­re révo­lu­tion fut la révo­lu­tion luthé­rien­ne.  Quelle était son but ?

La secon­de révo­lu­tion fut la révo­lu­tion fra­nçai­se et où en arriva-t-elle sinon à Napoléon qui finit même par enle­ver deux papes ?

La troi­siè­me révo­lu­tion fut la révo­lu­tion com­mu­ni­ste.  Et con­tre qui s’éleva-t-elle dès le début en dési­gnant la reli­gion com­me « l’opium du peu­ple » ?

La qua­triè­me révo­lu­tion enfin, la révo­lu­tion sexuel­le, la der­niè­re, qui com­me­nça en 1968 et dont nous vivons actuel­le­ment le paro­xy­sme jusqu’à l’extrême : au départ de la démo­li­tion de la figu­re chré­tien­ne de la fem­me en exal­tant le modè­le oppo­sé jusqu’au geste sym­bo­li­que de la cou­pu­re sym­bo­li­que du cor­don ombi­li­cal avec l’avortement qui nie à la raci­ne la natu­re même de la fem­me en dres­sant la mère con­tre le fils après avoir, avec le divor­ce, dres­sé l’homme con­tre la fem­me pour se con­clu­re avec ce règle­ment de comp­te final qu’ils ava­ient en tra­vers de la gor­ge depuis le début : ce qu’il reste de l’Eglise catho­li­que con­tre laquel­le tous doi­vent se dres­ser, l’Eglise con­tre le « peu­ple », le catho­li­ci­sme con­tre « le droit ».  Quelques heu­res avant d’apparaitre au bal­con, le car­di­nal Ratzinger l’avait ana­ly­sé avec une pré­ci­sion chi­rur­gi­ca­le et lui avait don­né un nom « la Dictature du Relativisme ».  Il en res­sen­tit d’ailleurs la vio­len­ce et la puis­san­ce jusque dans sa chair à tra­vers le mar­ty­re et les outra­ge quo­ti­diens dont il fut vic­ti­me.

Maintenant qu’approche la batail­le déci­si­ve et fina­le de cet­te qua­dru­ple révo­lu­tion qui vise à la déchri­stia­ni­sa­tion tota­le qui en 2017 aura duré plus de 500 ans, ils n’ont aucu­ne inten­tion de per­dre et n’hésiteront pas à employer tou­tes les armes à leur dispo­si­tion : le Sud se rem­plit de musul­mans au nom de cet « l’accueil » auquel l’Eglise en déban­da­de col­la­bo­re acti­ve­ment et sans discer­ne­ment tan­dis que tom­be au Nord le cou­pe­ret d’un léga­li­sme con­struit à leur ima­ge et à leur res­sem­blan­ce.  Prise entre deux feux, Rome sera broyée à brè­ve échéan­ce et devra capi­tu­ler.

Si, au Sud, s’abat la faux de Mahomet, au Nord, c’est le cli­que­tis des menot­tes que l’on entend.  Sous peu, l’unique cri­me inter­na­tio­nal sera l’adhésion publi­que au catho­li­ci­sme et cela con­vient par­fai­te­ment à la Pensée Unique Dominante et à son hom­me de main : l’Islam.  L’Occident ne sous-estime en rien sa capa­ci­té de dis­sou­dre les jeu­nes musul­mans dans la sécu­la­ri­sa­tion : l’occidental sait très bien que l’islamisme n’est rien d’autre qu’un léga­li­sme et non une foi et que les occi­den­taux sont les cham­pions du léga­li­sme agno­sti­que.  Ils savent quel­les ficel­les il fau­dra tirer pour les neu­tra­li­ser au besoin.  Il suf­fit pour com­men­cer de les cor­rom­pre par ses vices et nul n’est plus récep­tif aux vices occi­den­taux qu’un musul­man.

Fiat !

papa-fiatTant que l’Eglise de Rome ne renie­ra pas ses prin­ci­pes moraux – ses dog­mes com­me dirait Clinton — de façon offi­ciel­le et au plus haut niveau, ils ne pour­ront gra­vir ce der­nier éche­lon qui les sépa­re du plus grand pou­voir abso­lu qui dépas­se désor­mais les anciens cli­va­ges poli­ti­ques pui­sque tous y adhè­rent, à gau­che com­me à droi­te : il ne man­que que le noyau dur de l’Eglise catho­li­que.  Voilà pour­quoi ils flat­tent autant le pape François : ils espè­rent qu’il fini­ra par lâcher ce « petit mot » assas­sin qu’ils atten­dent.  Et si cela ne dépen­dait que de Bergoglio, peut-être même qu’il le pro­non­ce­rait – il est d’ailleurs déjà pro­non­cée par tous ses grands élec­teurs – mais, malheu­reu­se­ment pour eux, der­riè­re Bergoglio se trou­vent Jésus et Marie.

Il n’attendent qu’un seul petit mot de Rome : « Fiat ! », com­me pour dire « vous avez rai­son : c’est nous qui nous trom­pions ! ».  Ils ral­lient à leur cau­se les évê­ques et les car­di­naux du mon­de entier les uns après les autres mais les évê­ques ne sont que des colo­nels à la péri­phé­rie de l’ex-empire catho­li­que : ils veu­lent les géné­raux, ceux qui ont entre les mains cet héri­ta­ge explo­sif et qui peu­vent tout fai­re sau­ter dans les airs en tapant le mot de pas­se, en pro­no­nçant ce tout petit mot.  C’est une guer­re d’usure pour attein­dre le cen­tre de la batail­le : Rome.  Insignifiant, disent-ils.  C’est vrai.  Insignifiant pour l’opinion publi­que cer­tes, pour les puis­san­ces sans dou­te !  Mais en son cœur elle con­ser­ve une for­ce mysté­rieu­se, une parole-clé capa­ble d’ouvrir en grand la Porte des Lions der­riè­re laquel­le se trou­ve une autre clé, cel­le du Royaume.

Lucifer, pui­sque c’est de lui que nous par­lons, offre dans le désert la gloi­re du mon­de à l’Eglise com­me il l’avait jadis offer­te à Jésus en échant d’un acte d’adoration, d’un « fiat ! ».  Mais Jésus a choi­si la croix.  C’est le seul che­min pour l’Eglise.

Le grand Secret

Je sou­hai­te révé­ler à l’Eglise un petit secret dans lequel je mets tou­te ma désil­lu­sion, mon cyni­sme et le réa­li­sme poli­ti­que que j’ai appris à l’école radi­ca­le durant mon long pas­sé de mili­tant de gau­che et je vous le révè­le en espé­rant que quelqu’un en fas­se un tré­sor.

Eglise, sais-tu pour­quoi ils te haïs­sent tant ?  Parce qu’ils savent que dans ton cœur, tu gar­des les clés du royau­me.

Eglise, sais-tu pour­quoi ils veu­lent à tout prix te cor­rom­pre ou t’abattre ?  Parce qu’ils savent que sans ta per­mis­sion ils ne pour­ront jamais s’emparer de ce tré­sor, de ces deux clés du royau­me, l’une pour fer­mer le para­dis et l’autre pour ouvrir les por­tes des enfer pour que les démons règnent sur le mon­de et soient ado­rés « com­me des dieux ».

Eglise, sais-tu pour­quoi les paro­les que tu répè­tes et tes silen­ces assour­dis­san­ts les ren­dent de plus en plus ner­veux ?  Parce qu’ils savent incon­sciem­ment que le temps pres­se, que les gens risquent de se las­ser et que toi seu­le peut pro­non­cer ce fameux petit mot magi­que par­ce qu’en défi­ni­ti­ve, c’est à Pierre qu’a été don­né le pou­voir de lier et de délier mais éga­le­ment par­ce, que grâ­ce à la rési­stan­ce d’une tou­te peti­te par­tie de ton corps saint, tu es le témoi­gna­ge vivant des mots ter­ri­bles qui font trem­bler les démons , « non pre­va­le­bunt » et que, si Pierre ne se rési­gne pas à fai­re ce geste d’adoration que le Christ lui-même refu­sa, tout sera bien­tôt per­du pour eux.  Certes, il y aura un che­min de croix et une cru­ci­fi­xion mais il ne s’agira que de rage et de ven­gean­ce dése­spé­rée devant l’annonce de la résur­rec­tion inscri­te dans cha­que gout­te de sang ver­sé par les chré­tiens et non pas du sadi­sme des vain­queurs.

Et enfin, Eglise, sais-tu quel est le plus grand de tous les secre­ts qui les fait trem­bler à la seu­le idée que tu puis­ses t’en ren­dre comp­te ?  C’est rési­ster, rési­ster, et rési­ster enco­re, envers et con­tre tout.  Parce que, para­do­xa­le­ment et mysté­rieu­se­ment, c’est juste­ment lor­sque tu sem­ble­ras effleu­rer le fond du pré­ci­pi­ce creu­sé par tes enne­mis de la Pensée Unique Dominante que tu ne seras qu’à un pas de la vic­toi­re.  Tout ce qu’ils espè­rent, c’est un « fiat » de ta part, un seul acte d’adoration, un seul tout petit mot avant qu’il ne soit trop tard pour eux.  Une recon­nais­san­ce, voi­là ce qu’ils veu­lent.  Sans ta recon­nais­san­ce, ils ne se cal­me­ront pas, par­ce que qu’au fond de leur con­scien­ce est gra­vée la notion de « bien » qui se mani­fe­ste, cor­rom­pue et défor­mée, sous for­me de hai­ne anti­ca­tho­li­que et de per­sé­cu­tions par­ce qu’il n’y a que com­me cela qu’ils peu­vent enco­re se con­vain­cre que c’est toi qui te trom­pes, que ce qu’ils ont en tête n’est pas mal mais « bien ».  Il s’agit d’un méca­ni­sme obses­sion­nel agres­sif de destruc­tion : même eux, qui ont cédé à Satan, le sei­gneur de ce mon­de, ne sont pas irré­mé­dia­ble­ment per­dus.  Satan est en train de jouer le tout pour le tout et pour cela, il est même prêt à risquer ses fidè­les ouvriers et ses bour­reaux.

Eglise, voi­ci ce grand secret, sache-le : Rome doit rester fer­me dans son « Niet » à tout prix pour quel­que temps enco­re.  Ensuite, elle aura gagné par­ce que les por­tes de l’enfer  n’auront point pré­va­lu.  Toi, Rome, tu as déjà gagné mais tu ne le sais pas…

Cependant, elle aura été arra­chée à grand prix, cet­te vic­toi­re, Seigneur, toi qui dépla­ces sans ces­se les obsta­cles et qui fais de nous des noma­des et des per­sé­cu­tés, des trai­tres et des mar­tyrs, des apo­sta­ts et des témoins de ta Vérité, des Pierre, des Judas et des Jean !

Mon cœur me susur­re 2017, année cen­te­nai­re de Fatima, 500è anni­ver­sai­re de cet­te révo­lu­tion inin­ter­rom­pue con­tre Dieu et con­tre l’Eglise qui s’est pro­pa­gée depuis Luther jusqu’à Obama en pas­sant par Robespierre, Napoléon, Marx et Hitler.

Par Antonio Margheriti, d’après un arti­cle ori­gi­nal en ita­lien tra­duit et publié avec l’autorisation de l’auteur.

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