Note “Gestis verbisque” sur la validité des sacrements

Si dans d’au­tres domai­nes de l’ac­tion pasto­ra­le de l’Église il y a une lar­ge pla­ce pour la créa­ti­vi­té, une tel­le inven­ti­vi­té dans le domai­ne de de la célé­bra­tion des sacre­men­ts se tran­sfor­me plu­tôt en une « volon­té mani­pu­la­tri­ce » et on ne peut donc s’en pré­va­loir. Modifier, donc, la for­me d’un sacre­ment ou sa matiè­re con­sti­tue tou­jours un acte gra­ve­ment illi­ci­te et méri­te une sanc­tion exem­plai­re, pré­ci­sé­ment par­ce que de tels gestes arbi­trai­res sont suscep­ti­bles de cau­ser un sérieux dom­ma­ge au Peuple fidè­le de Dieu.

Fiducia supplicans est-il catholique ?

Ce tex­te, en véri­té, justi­fie la béné­dic­tion des cou­ples homo­se­xuels, en tant que tels. Il justi­fie aus­si cel­le des « cou­ples en situa­tion irré­gu­liè­re » (Présentation, § 4), ce qui inclut en par­ti­cu­lier le cas des divor­cés rema­riés. La béné­dic­tion qui con­cer­ne ces der­niers cou­ples n’est pas moins pro­blé­ma­ti­que que cel­le qui con­cer­ne les cou­ples homo­se­xuels ; elle est même, à tout pren­dre, plus pro­blé­ma­ti­que enco­re. Abstraction fai­te de l’incidence de ces béné­dic­tions sur la doc­tri­ne catho­li­que, la béné­dic­tion de cou­ples homo­se­xuels ne con­cer­ne direc­te­ment que deux per­son­nes et leur rap­port à l’Église. En revan­che, la béné­dic­tion des cou­ples de divor­cés rema­riés con­cer­ne néces­sai­re­ment, outre ces cou­ples, les per­son­nes à l’égard desquel­les le ou les divor­ces ont été pro­non­cés. Pour l’époux qui a éven­tuel­le­ment subi con­tre son gré ce divor­ce, la béné­dic­tion du cou­ple refor­mé avec un tiers par le con­joint qui a man­qué à sa pro­mes­se de fidé­li­té con­sti­tue une inju­re gra­ve et la recon­nais­san­ce offi­ciel­le par l’Église d’une situa­tion con­trai­re au droit natu­rel.