Amoris Laetitia: le cardinal Müller répond aux dubia

C’est à lui aus­si que les qua­tre car­di­naux ava­ient adres­sé leur cinq dubia sur l’in­ter­pré­ta­tion d’Amoris Laetitia en lui deman­dant de “fai­re la clar­té”. Ni lui, car­di­nal Gerhard L. Müller, pré­fet de la con­gré­ga­tion pour la doc­tri­ne de la foi, ni enco­re moins le pape n’a­va­ient jusqu’à pré­sent répon­du à leurs que­stions. Mais à pré­sent, le car­di­nal Müller fait tou­te la clar­té, et com­ment ! Dans un entretien-fleuve publié aujour­d’­hui dans la revue “Il Timone”, il en pro­fi­te pour cri­ti­quer au pas­sa­ge ces évê­ques qui, par leurs “sophi­smes” inter­pré­ta­tifs, plu­tôt que de gui­der leurs fidè­les pré­fè­rent “cou­rir le risque qu’un aveu­gle con­dui­se un autre aveu­gle”.

Luther, un Machiavel de la foi

Si l’ef­fet évi­dent de la révo­lu­tion de Luther sur le maria­ge lui a ser­vi de pré­tex­te pour jeter le froc aux orties ain­si que pour per­met­tre aux prin­ces de répu­dier leurs épou­ses légi­ti­mes et de vivre en poly­ga­mie, c’e­st sur­tout sur le plan de la doc­tri­ne que tout allait pro­gres­si­ve­ment chan­ger. Il faut tou­jours tenir comp­te d’un élé­ment impor­tant: Luther con­si­dé­rait en per­ma­nen­ce la nobles­se ger­ma­ni­que com­me étant son inter­lo­cu­teur pri­vi­lé­gié par­ce qu’il en avait besoin pour triom­pher dans son com­bat con­tre Rome. Et la nobles­se ger­ma­ni­que, com­me cel­le des autres pays, s’op­po­sait à Rome non seu­le­ment sur des que­stions de poli­ti­que et de pou­voir mais éga­le­ment sur la doc­tri­ne du maria­ge.

Il faut remettre Dieu au centre de la messe

Pour Don Nicola Bux, l’abandon du latin a con­tri­bué à la désa­cra­li­sa­tion de la litur­gie. Pour lui, on a mis un accent exa­gé­ré sur la Dernière Cène pour en fai­re un repas au détri­ment du carac­tè­re cosmi­que, rédemp­teur et sacri­fi­ciel de la Messe. Il faut donc restau­rer la disci­pli­ne en matiè­re de musi­que sacrée et des canons de l’art sacré, deux aspec­ts étroi­te­ment liés à la litur­gie. La « réfor­me de la réfor­me » vou­lue par Ratzinger et sou­te­nue par le Pape François doit remé­dier à à l’anarchie dans la litur­gie en réaf­fir­mant le droit de Dieu sur cet­te der­niè­re.

Qu’elle est belle, la messe du matin !

Qu’elle est dou­ce et bel­le, qu’elle est accueil­lan­te la mai­son du Père au matin, un peu com­me cel­le d’un ami. Je suis un hôte inat­ten­du par­mi les quel­ques habi­tués de la litur­gie du matin et j’ai bien sen­ti la sur­pri­se de Jésus-lui-même qui n’a pas man­qué de me sur­pren­dre à son tour : « je t’ai atten­du cha­que matin ». Comme il me sem­ble doux et fami­lier ce grand Crucifix à côté de moi, pre­sque vivant com­me, s’il allait d’un moment à l’autre se tour­ner vers moi pour me ren­dre mon regard.

Une curieuse rencontre apocalyptique

En sor­tant de la gare, je m’arrête un instant à l’entrée pour fumer, un peu nau­séeux et je com­me­nçais à être enva­hi d’un pres­sen­ti­ment désa­gréa­ble. Il fait enco­re nuit mais c’est déjà le chaos alen­tour. Quand il fait noir, je pen­se sou­vent à Dieu et je me deman­de dans com­bien de cœurs per­dus dans la vil­le il peut bien se cacher : je les vois tous cou­rir, essouf­flés, ner­veux, névro­sés par leur incer­ti­tu­de exi­sten­tiel­le et plus ils se don­nent du mal, plus ils para­is­sent indi­gen­ts à l’extérieur et pau­vres à l’intérieur. Quel sens y a‑t-il à vivre ain­si, me demandais-je ? Dans leur cœur essouf­flé, y‑a-t-il enco­re une peti­te pla­ce pour Dieu ? Ont-ils enco­re seu­le­ment le temps de le cher­cher ? Croient-ils à quel­que cho­se de plus qu’à leur sur­vie ?

Ils ont réveillé le Serpent!

Les évê­ques dans les jour­naux et les jour­naux des évê­ques accla­ment en chœur le sacri­lè­ge : l’enfant qui a rom­pu l’hostie pour la don­ner à son père divor­cé rema­rié : une mise en scè­ne selon moi, des fou­tai­ses selon d’autres. Mais qu’on me par­don­ne : qui est celui qui a tant besoin de nos men­son­ges mêlés à la véri­té ? Qui est l’inspirateur du sacri­lè­ge ? Qui est le père du men­son­ge ? Tel l’oracle du Seigneur et le Seigneur des cieux nou­veaux et de la ter­re nou­vel­le, on a réveil­lé le Serpent et ses sif­fle­men­ts s’élèvent dans le Sanhédrin, réson­nent dans le tem­ple et reten­tis­sent hors du tem­ple jusque dans le mon­de, pro­vo­quant un ton­ner­re d’applaudissements, de pleurs et de rires.

L’ambassadeur qui aimait trop les hommes

Je vous livre ici, avec une peti­te histoi­re iné­di­te, ce qui s’est vrai­ment pas­sé dans l’affaire de l’ambassadeur gay refu­sé par le pape François. Un pape dont la colè­re a fait trem­bler les murs de Sainte-Marthe. Vendredi der­nier, une délé­ga­tion s’e­st ren­du dans le bureau du pape pour le met­tre devant le fait accom­pli con­cer­nant Stefanini, cer­tains de rece­voir sa gra­ti­tu­de. Mais tout à coup – et il s’agit ici d’un témoi­gna­ge direct – on com­me­nça à enten­dre des écla­ts de voix pro­ve­nant du bureau du pape, des écla­ts de voix de plus en plus vio­len­ts.

Le sourire d’Ercolino

Un prê­tre de la ban­lieue de Rome me disait récem­ment : « nous som­mes aujourd’hui de moins en moins nom­breux et il faut tout recom­men­cer depuis le début : nous avons besoin d’aide et c’est à cela que vous devriez nous ser­vir, vous les laïcs plus for­més et con­scien­cieux. Au lieu de cela, vous ne nous créez que des pro­blè­mes, vous con­fon­dez l’humble tra­vail de l’ouvrier dans la vigne avec la volon­té de com­man­der en sacri­stie, vous avez oublié que l’homme ne s’évangélise pas seu­le­ment par des paro­les mais éga­le­ment par l’exemple. ».

Prêtre à Rome, prêtre à Paris

L’autre soir, j’accompagne un jeu­ne ami prê­tre pour dîner aux alen­tours de la Via Tiburtina. Il m’attend en voi­tu­re devant le cime­tiè­re du Verano. Il por­te des vête­men­ts laïcs à part la peti­te lan­guet­te blan­che au cou qui indi­que son état. Alors que nous appro­chons du restau­rant, il fait un geste qui me gla­ce le cœur : il déta­che la lan­guet­te de son cou et la four­re en poche. « Ca t’ennuie ? ».