Un prêtre belge témoigne: j’étais traditionaliste

Je suis curé de plu­sieurs parois­ses bel­ges depuis 15 ans. En parois­se, j’ai plus ou moins tout vu et tout enten­du : pains “pit­ta” à la pla­ce des hosties, absen­ces d’ornements, dik­ta­ts gro­te­sques d’équipes litur­gi­ques, célé­bra­tions plus pro­che du car­na­val que du renou­vel­le­ment du Sacrifice de la Croix… Le tout au nom de la créa­ti­vi­té pasto­ra­le. Très tôt, j’ai décou­vert ce que l’on appel­le de façon abu­si­ve “la Tradition” et la “Messe tra­di­tion­nel­le”. J’ai fré­quen­té les “fra­ter­ni­tés sacer­do­ta­les” Saint-Pierre et Saint-Pie X et j’ai ren­con­tré, hélas, beau­coup d’orgueil. Avec le recul, je me rends comp­te que mes moti­va­tions éta­ient néga­ti­ves.

L’avenir de l’Eglise sera noir et métissé

C’est aujour­d’­hui cer­tain: l’Occident euro­péen est spi­ri­tuel­le­ment mort, il a aban­don­né son âme aux ténè­bres et nous vivons aujour­d’­hui com­me des asti­co­ts dans sa car­cas­se en décom­po­si­tion, respi­rant ses éma­na­tions délé­tè­res. Stop. Ici le dia­ble n’e­st plus néces­sai­re: nous som­mes désor­mais auto­suf­fi­san­ts… et plus très dignes d’in­té­rêt pour lui. En effet le démon n’ai­me pas les pro­ies faci­les et s’en désin­té­res­se vite. Histoire ter­mi­née. Même notre pas­sé a dispa­ru, il ne nous reste plus rien.

L’argent est important mais l’Eglise n’en a pas besoin

Je n’arrive pas à com­pren­dre cet­te obses­sion clé­ri­ca­le pour l’argent : l’église alle­man­de est la deu­xiè­me plus gran­de entre­pri­se du pays, elle est d’une effi­ca­ci­té bureau­cra­ti­que redou­ta­ble et pour­tant c’est l’Eglise la plus pau­vre du mon­de en ce qui con­cer­ne la foi… C’est la rai­son pour laquel­le je ne vois pas l’intérêt de payer le denier du cul­te. Je pour­rais me con­vain­cre de payer pour ne pas que mes sous ail­lent à l’Etat mais me dire « je suis catho­li­que donc je don­ne à l’Eglise », non. Parce que ça ne sert à rien, à tout le moins tant qu’il y a la foi. L’argent n’est néces­sai­re que lor­sque l’on a per­du la foi. J’ai vu des grands sain­ts sanc­ti­fier des popu­la­tions entiè­res alors qu’eux-mêmes viva­ient dans la misè­re.

Quand Staline voulait un métro aussi beau que nos cathédrales

Pouvez-vous ima­gi­ner le cama­ra­de Staline assi­ster à la mes­se ? Ca m’est pour­tant arri­vé dans l’un de ces égli­ses à « l’architecture » con­tem­po­rai­ne (et j’emploie les guil­le­me­ts à des­sein, le nom de cet art étant abu­sif dans le cas pré­sent) dans une débau­che de béton armé appa­rent, d’aluminium, de ver­re, de tubes néon, de mobi­lier abstrait avec, sur le toit, une clo­che juchée sur un pylô­ne indu­striel en fer. Tout cela au nom d’un pau­pé­ri­sme déma­go­gi­que, d’une « Eglise des pau­vres » fleu­rant bon les années sep­tan­te. Vous avez cer­tai­ne­ment en tête l’un ou l’autre exem­ple d’une de ces hor­reurs, ce qui vous per­met­tra de mieux com­pren­dre ce dont je par­le.

Le retour du léviathan

Dans son Léviathan, Hobbes nous expli­que la néces­si­té de la con­struc­tion de l’Etat, c’est-à-dire d’un ensem­ble de struc­tu­res qui ont le pou­voir d’imposer leurs pro­pres règles : il s’agit de la loi civi­le. Toutefois, pour­suit Hobbes, il exi­ste aus­si une loi natu­rel­le qui repré­sen­te l’ensemble des règles de vie fon­da­men­ta­les — instinc­ti­ves, pourrions-nous dire — que notre rai­son peut immé­dia­te­ment iden­ti­fier, dédui­re natu­rel­le­ment et recon­naî­tre com­me s’imposant à nous, pour autant que nous nous en remet­tions à notre bon sens (et pas aux idéo­lo­gies). La loi natu­rel­le est donc inscri­te en nous-mêmes. L’écrivain et histo­rien Antonio Margheriti nous expli­que pour­quoi l’Etat n’a pas pour but de maxi­mi­ser nos liber­tés indi­vi­duel­les.

L’utopie ridicule du gender

D’après la théo­rie du gen­der, il n’y aurait ni hom­mes ni fem­mes, ni hété­ro­se­xuels ni homo­se­xuels mais cha­cun serait libre de bri­ser ses pro­pres chaî­nes (impo­sées prin­ci­pa­le­ment par les reli­gions et par le chri­stia­ni­sme en pre­mier lieu) pour sui­vre sa pro­pre orien­ta­tion sexuel­le, quel­le qu’el­le soit. Parce qu’en réa­li­té, nous serions tous tota­le­ment égaux et nos dif­fé­ren­ces sera­ient en fait issues d’un com­plot qui remon­te­rait à la pré­hi­stoi­re et qui, aujour­d’­hui, vien­drait seu­le­ment d’a­voir été per­cé à jour.
Une réfle­xion plei­ne de sages­se et de bon sens de l’é­cri­vain et histo­rien Vittorio Messori sur la der­niè­re idéo­lo­gie à la mode.

L’ambassadeur qui aimait trop les hommes

Je vous livre ici, avec une peti­te histoi­re iné­di­te, ce qui s’est vrai­ment pas­sé dans l’affaire de l’ambassadeur gay refu­sé par le pape François. Un pape dont la colè­re a fait trem­bler les murs de Sainte-Marthe. Vendredi der­nier, une délé­ga­tion s’e­st ren­du dans le bureau du pape pour le met­tre devant le fait accom­pli con­cer­nant Stefanini, cer­tains de rece­voir sa gra­ti­tu­de. Mais tout à coup – et il s’agit ici d’un témoi­gna­ge direct – on com­me­nça à enten­dre des écla­ts de voix pro­ve­nant du bureau du pape, des écla­ts de voix de plus en plus vio­len­ts.