Les 10 commandements du catholique postmoderne

Etes-vous un catho­li­que post­mo­der­ne? Vous reconnaissez-vous dans les 10 com­man­de­men­ts qu’un lec­teur vient de nous fai­re par­ve­nir? En voi­ci un extrait: “Tu croi­ras en Dieu en te lais­sant con­dui­re par un prin­ci­pe géné­ral de sati­sfac­tion sub­jec­ti­ve, indi­vi­duel­le ou com­mu­nau­tai­re, pro­pi­ce à ton déve­lop­pe­ment per­son­nel, dans le respect de la sen­si­bi­li­té de cha­cun et le sou­ci de la soli­da­ri­té entre tous” et aus­si “X. Au cours de célé­bra­tions eucha­ri­sti­ques, tu pour­ras et devras non seu­le­ment chan­ter mais aus­si bou­ger, dan­ser, par­ler, rire avec les autres, au lieu de prier dans le silen­ce et le recueil­le­ment. Tu pour­ras et devras ain­si t’éclater ».

Un prêtre belge témoigne: j’étais traditionaliste

Je suis curé de plu­sieurs parois­ses bel­ges depuis 15 ans. En parois­se, j’ai plus ou moins tout vu et tout enten­du : pains “pit­ta” à la pla­ce des hosties, absen­ces d’ornements, dik­ta­ts gro­te­sques d’équipes litur­gi­ques, célé­bra­tions plus pro­che du car­na­val que du renou­vel­le­ment du Sacrifice de la Croix… Le tout au nom de la créa­ti­vi­té pasto­ra­le. Très tôt, j’ai décou­vert ce que l’on appel­le de façon abu­si­ve “la Tradition” et la “Messe tra­di­tion­nel­le”. J’ai fré­quen­té les “fra­ter­ni­tés sacer­do­ta­les” Saint-Pierre et Saint-Pie X et j’ai ren­con­tré, hélas, beau­coup d’orgueil. Avec le recul, je me rends comp­te que mes moti­va­tions éta­ient néga­ti­ves.

Ordonner des femmes diacres n’est pas la solution

Les fem­mes jouis­sa­ient autre­fois d’u­ne influen­ce con­si­dé­ra­ble dans l’Eglise catho­li­que. La com­mis­sion créée par le Pape ne pour­ra pas fai­re revi­vre cet­te épo­que. Ordonner des fem­mes dia­cres risque au con­trai­re de nous rame­ner en arriè­re. L’Eglise ayant défi­ni­ti­ve­ment exclu l’ac­cès des fem­mes la prê­tri­se, le risque est grand que ces der­niè­res ne soient con­fi­nées dans des rôles subal­ter­nes et que la mes­se catho­li­que ne se tran­sfor­me en une piè­ce de théâ­tre dans laquel­le tous les seconds rôles sera­ient joués par des fem­mes.

Rahner, le prophète de l’Eglise ouverte

Dans l’Eglise du futur, sou­te­nait Rahner en 1972, une com­mu­nau­té de base devra pou­voir choi­sir en son sein un chef capa­ble de la gui­der et la pré­sen­ter à l’Evêque pour qu’il soit vali­de­ment ordon­né, même s’il est marié ou si c’e­st une fem­me. Cette Eglise devra être ouver­te à tou­tes les doc­tri­nes pour se rap­pro­cher de l’Eglise de l’Evangile dans laquel­le on pou­vait dire à peu près tout et où l’on pou­vait publi­que­ment expri­mer ce qu’on vou­lait. Les déci­sions seront pri­ses par la base de façon décen­tra­li­sée, les divorcés-remariés pour­ront accé­der aux sacre­men­ts, la mes­se du diman­che ne sera plus obli­ga­toi­re et l’or­dre, l’or­tho­do­xie et la clar­té devront être aban­don­nés.

Il faut remettre Dieu au centre de la messe

Pour Don Nicola Bux, l’abandon du latin a con­tri­bué à la désa­cra­li­sa­tion de la litur­gie. Pour lui, on a mis un accent exa­gé­ré sur la Dernière Cène pour en fai­re un repas au détri­ment du carac­tè­re cosmi­que, rédemp­teur et sacri­fi­ciel de la Messe. Il faut donc restau­rer la disci­pli­ne en matiè­re de musi­que sacrée et des canons de l’art sacré, deux aspec­ts étroi­te­ment liés à la litur­gie. La « réfor­me de la réfor­me » vou­lue par Ratzinger et sou­te­nue par le Pape François doit remé­dier à à l’anarchie dans la litur­gie en réaf­fir­mant le droit de Dieu sur cet­te der­niè­re.

L’interview censurée de Hans Urs von Balthasar

Une inter­view histo­ri­que du plus grand théo­lo­gien du XXè siè­cle retrou­vée récem­ment par le jour­na­li­ste ita­lien qui l’a­vait réa­li­sée. Cette inter­view avait été cen­su­rée à l’é­po­que par les moder­ni­stes alle­mands par­ce que von Balthasar affir­mait avec for­ce que Hans Küng (dont Walter Kasper a été l’as­si­stant) n’é­tait plus chré­tien. Le grand théo­lo­gien qui avait appe­lé Vatican II de ses vœux en ana­ly­se les con­sé­quen­ces vingt ans après, en 1985. Une vision perçan­te, cri­ti­que, luci­de et ancrée dans la foi qui, tren­te ans plus tard, n’a pas pris une ride.