Le devoir d’avorter

Ne croyons pas que l’avortement soit un phénomène récent : la loi sur la dépénalisation n’a fait que ratifier une tendance qui se renforce non pas depuis des années mais des décennies, particulièrement dans les régions rurales du Sud de l’Italie à cause des grossesses « irresponsables » – c’est le cas de le dire – à répétition, non désirées mais survenues par pure concupiscence : nos braves grand-mères d’aujourd’hui, ces ménagères de province que nous considérons aujourd’hui comme les piliers inébranlables du foyer domestique, combien d’avortements clandestins n’ont-elles pas réalisés, allant parfois jusqu’à s’ôter le pain de la bouche pour payer une de ces faiseuses d’anges qui venaient pratiquer à domicile ?

Ce qu’il reste du Carême

Le Carême aujourd’hui. Ou comment le bien-être a pris la place de ce qui est bien, la prévention celle de la santé, l’exercice physique celle de l’exercice de la vertu. La diététique celle du jeûne, l’obsession contre les aliments gras celle des privations alimentaires. Tel est le nouveau moralisme néo-gnostique. C’est ainsi que nous sommes passés du regimen salvationis au regimen sanitatis.

Je ne suis pas Charlie

Quand la satire oublie l’intelligence et tombe dans la vulgarité, elle n’est plus qu’une forme de fanatisme dissimulé : elle n’a pas l’intention de rire du monde en le représentant sens dessus-dessous mais bien de le renverser, avec une volonté de puissance, pour le dominer en détruisant ses adversaires par des allusions calomnieuses.

Pourquoi nous ne pouvons pas être Charlie

Une brève remarque sur Voltaire afin de clôturer définitivement le débat : il n’a jamais dit ni prononcé le célèbre « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » mais en revanche il avait l’habitude de clôturer ses lettres par « écrasons l’infâme » en se référant principalement aux « fanatiques » catholiques.