Il était une fois le Concile Vatican II. Nouvelles notes sur son histoire, pendant que la foi s’effondre

Les critiques d’Alexandra von Teuffenbach et de Francesco Saverio Venuto portant sur la reconstruction historique de ce qui s’est passé il y a soixante ans dans les tous premiers jours du Concile Vatican II, publiée par Settimo Cielo le 11 octobre sous la plume de Guido Ferro Canale, ont incité l’auteur de cette reconstruction à éclaircir sa méthode et les objectifs de sa recherche.

Le souhait de Ferro Canale, c’est que l’on parvienne un jour à obtenir une histoire véritablement complète du Concile Vatican II, qui soit comparable à celle, sans égal, d’Hubert Jedin sur le Concile de Trente : une histoire qui s’attache surtout à la genèse de son magistère, c’est-à-dire à la manière font les documents approuvés sont nés et ont pris forme.

Vaste programme, qui ne parvient en tout cas pas à faire taire l’incessante controverse en cours depuis des années sur le Concile et sur ses effets sur la vie de l’Église. Une controverse qui a trouvé un écho ces derniers jours jusque dans les pages du « New York Times », sous la plume de son « opinion columnist » Ross Douthat.

Comme déjà dans son article précédent datant du 11 octobre, jour anniversaire de l’ouverture de Vatican II, le journaliste catholique Douthat voit dans Vatican II le début d’une crise verticale du catholicisme.

Pour étayer sa thèse, il cite dans ces deux articles l’historien français Guillaume Cuchet, auteur en 2018 d’un livre au titre éloquent : « Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement ».

Curieusement, même l’historien Roberto Pertici a cité ce livre de Cuchet, il y a deux ans sur Settimo Cielo, dans une analyse innovante, en s’émancipant des schémas actuels, sur les raisons de l’effondrement de la foi chrétienne justement à partir des années du Concile, même si ce n’était pas nécessairement dû au Concile lui-même:

> Les attentes du concile contredites par l’histoire.  Les pourquoi de l’éclipse de la foi chrétienne

Face à cet effondrement du régime de chrétienté et plus encore à l’évaporation de la foi catholique, ni le Pape François avec son soutien aux tendances de la post-modernité, ni les tentatives de relance du paradigme conservateur ne semblent en mesure d’amorcer un changement de cap.

L’analyse de Pertici mérite absolument d’être relue. Mais laissons la parole à la mise au point de Ferro Canale su ce qu’il s’est passé au début de Vatican II et sur la manière d’en reconstruire la véritable histoire, publiée intégralement en italien sur cette autre page de Settimo Cielo :

> Riscoprire un Concilio, riscoprire il diritto

Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.

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Date de publication: 10/11/2022