Filter posts by category

Prêtres africains : quand l'Église belge prend aux pauvres pour donner aux riches

Aujourd'hui, les prê­tres "venus d'ailleurs" sont lar­ge­ment majo­ri­tai­res dans le dio­cè­se de Namur et repré­sen­tent pra­ti­que­ment 2/3 du cler­gé en parois­se. Certains doyen­nés n'ont plus que des prê­tres afri­cains. Solution tou­te trou­vée dans les années 1990 pour pal­lier le man­que de prê­tres, cet­te situa­tion pose pour­tant que­stion. Voici la let­tre d'un jeu­ne curé de parois­se bel­ge à une parois­sien­ne inquiè­te par le retour au pays de "son" prê­tre afri­cain :
"En main­te­nant arti­fi­ciel­le­ment des com­mu­nau­tés à coups de "prê­tres venus d'ailleurs" qui n'ont abso­lu­ment pas été for­més et accom­pa­gnés pour la réa­li­té bel­ge et qui, dès lors, sont para­ly­sés dans leur apo­sto­lat, nous ne per­met­tons pas à ces com­mu­nau­tés qui se sera­ient ras­sem­blées natu­rel­le­ment de se for­mer et donc d'être mis­sion­nai­res. Comment com­pren­dre que ces prê­tres, qui, au pays, célè­brent devant des cen­tai­nes, voi­re des mil­liers de per­son­nes, vien­nent chez nous pour des mes­ses de 10, 15, 30 per­son­nes ? Comment accep­ter, même une secon­de, d'abandonner ces "mil­liers de fidè­les" pour quel­ques pri­vi­lé­giés qui ont des voi­tu­res, des pro­ches, une riches­se ini­ma­gi­na­ble pour la plu­part des fidè­les d'Afrique… C'est tout sim­ple­ment scan­da­leux… Et nous payons cher ce scan­da­le, car nous volons aux plus peti­ts."

Prêtres africains : quand l'Église belge prend aux pauvres pour donner aux riches Lire la suite »

Motu proprio Traditionis custodes du Saint-Père François (traduction française)

Ce 16 juil­let 2021, le Pape François a publié un Motu Proprio qui restreint for­te­ment la célé­bra­tion de la for­me extraor­di­nai­re du rite romain, éga­le­ment appe­lée "mes­se de saint Pie V" ou mes­se tri­den­ti­ne, et révo­que le motu pro­prio Summorum Pontificum de son pré­dé­ces­seur Benoît XVI qui auto­ri­sait la célé­bra­tion de deux for­mes du rite romain. Concrètement, les mes­ses sui­vant l'ancien rite ne seront plus dites dans les égli­ses parois­sia­les. Il revien­dra à l’évêque de déter­mi­ner l'église et les jours des célé­bra­tions. Les lec­tu­res seront « en lan­gue ver­na­cu­lai­re », selon les tra­duc­tions approu­vées par les con­fé­ren­ces épi­sco­pa­les. Le célé­brant doit être un prê­tre délé­gué par l'évêque.

Les prê­tres ordon­nés après la publi­ca­tion du Motu pro­prio d'aujourd'hui, et qui ont l'intention de célé­brer selon le mis­sel pré­con­ci­liai­re, « doi­vent adres­ser une deman­de for­mel­le à l'évêque dio­cé­sain qui con­sul­te­ra le Siège Apostolique avant de don­ner son auto­ri­sa­tion ». Quant à ceux qui le font déjà, ils doi­vent deman­der à l'évêque dio­cé­sain la per­mis­sion de con­ti­nuer.

En résu­mé, les com­mu­nau­tés célé­brant déjà selon cet­te for­me devront deman­der une auto­ri­sa­tion pour con­ti­nuer à le fai­re et la créa­tion de nou­veaux grou­pes est désor­mais inter­di­te.

Motu proprio Traditionis custodes du Saint-Père François (traduction française) Lire la suite »

Les paroisses ferment, mais pas à cause du manque de prêtres

La fau­te au man­que de prê­tres ? Pas si vite. Et si on retour­nait à la raci­ne du pro­blè­me ? Pourquoi y a ‑t-il de moins en moins de prê­tres ? Cette que­stion est capi­ta­le, c’est même la que­stion du siè­cle par­ce que de la répon­se dépend en gran­de par­tie l’avenir de l’Église qui se rap­pro­che furieu­se­ment de cet­te inter­ro­ga­tion, tout aus­si capi­ta­le, que Jésus a fait à ses disci­ples avant de mon­ter au Ciel : « Le Fils de l'homme, quand il vien­dra, trouvera-t-il la foi sur la ter­re ? ». On est en droit de se le deman­der, au vu des der­niè­res chif­fres des voca­tions.

Les paroisses ferment, mais pas à cause du manque de prêtres Lire la suite »

Dieu dans l'Église en crise : un remède contre la dictature des bons sentiments

« Dieu est Dieu, loin des repré­sen­ta­tions sen­ti­men­ta­li­stes et com­pas­sion­nel­les qui Le défi­gu­rent actuel­le­ment.  La sor­tie de cri­se pour l’Église pas­se­ra par le retour à la trans­cen­dan­ce et au mystè­re,  par le renon­ce­ment à la déma­go­gie pour la théo­lo­gie ! »

C’est la gran­de idée du P. Augustin Pic, doc­teur en théo­lo­gie, domi­ni­cain et pro­fes­seur à l’université d’Angers dans cet ouvra­ge ori­gi­nal, ardu mais sti­mu­lant, qui vient de sor­tir aux édi­tions du Cerf.

À l’occasion de la sor­tie de pres­se de son livre, l’auteur a accep­té de répon­dre aux que­stions de notre rédac­tion.

Dieu dans l'Église en crise : un remède contre la dictature des bons sentiments Lire la suite »

Peut-on digitaliser les sacrements sans rendre infranchissable la distance entre l'homme et son Dieu ?

Bénir des rameaux par inter­net, par­ti­ci­per à une mes­se télé­vi­sée été enre­gi­strée la veil­le, con­fes­ser les mala­des par télé­pho­ne, voi­là quel­ques ini­tia­ti­ves sou­vent bien accueil­lies par les fidè­les qui pour une rai­son ou l’autre sont empê­chés de se dépla­cer ain­si que par les prê­tres qui peu­vent désor­mais exer­cer une par­tie de leur mini­stè­re en télé­tra­vail depuis leur salon.

L’Église n’échappera pas à ce mou­ve­ment de digi­ta­li­sa­tion qui bou­le­ver­se notre socié­té qui ne sera pas sans con­sé­quen­ce sur la maniè­re dont nous con­ce­vons la litur­gie et les sacre­men­ts.

La cri­se du coro­na­vi­rus a joué un rôle d’accélérateur dans ce pro­ces­sus qui s’impose avec for­ce à tou­te l’Église. Dans cet arti­cle, Olivier Collard sou­lè­ve quel­ques que­stions brû­lan­tes pour ouvrir ce débat qui ne peut atten­dre.

Comment abor­der ce défi au niveau litur­gi­que, dog­ma­ti­que et pasto­ral ? Comment annon­cer aujourd'hui la paro­le du Christ sans ren­dre infran­chis­sa­ble la distan­ce entre l'homme et son Dieu ?

Peut-on digitaliser les sacrements sans rendre infranchissable la distance entre l'homme et son Dieu ? Lire la suite »

La liturgie et l'Église se tiennent mutuellement ou chutent ensemble

Beaucoup de fidè­les pen­sent peut être que la litur­gie est aujourd'hui un sujet secon­dai­re : ce n’est pas quand la mai­son est en feu qu’on doit s’interroger sur la façon de dispo­ser et net­toyer le mobi­lier ; il faut d’abord… sau­ver les meu­bles ! La « bel­le et bon­ne litur­gie » n’est-elle pas un luxe, quel­que cho­se dont on pour­rait s’occuper une fois le vrai tra­vail accom­pli ? Qui, aujourd’hui, peut pen­ser que le soin de la litur­gie est une prio­ri­té alors qu’il y a tant d’autres cho­ses pres­san­tes à fai­re dans une chan­cel­le­rie épi­sco­pa­le, dans une parois­se ou dans un sémi­nai­re ?

Joseph Ratzinger a un point de vue radi­ca­le­ment dif­fé­rent. Il y a quel­ques années, il notait : « La cau­se la plus pro­fon­de de la cri­se qui a bou­le­ver­sé l’Eglise rési­de dans l’obscurcissement de la prio­ri­té de Dieu dans la litur­gie. » Et il expli­quait : « L’existence de l’Eglise dépend de la célé­bra­tion cor­rec­te de la litur­gie ; l’Eglise est en dan­ger lor­sque la pri­mau­té de Dieu n’apparaît plus dans la litur­gie ni, par con­sé­quent, dans la vie. ».
Un arti­cle du P. Daniel Cardo, doc­teur en théo­lo­gie et pro­fes­seur de litur­gie.

La liturgie et l'Église se tiennent mutuellement ou chutent ensemble Lire la suite »

Voici la nouvelle traduction du missel romain

« Consubstantiel au Père », « nous avons reçu de ta bon­té le pain que nous te pré­sen­tons », « Priez, frè­res et sœurs : que mon sacri­fi­ce, et le vôtre, soit agréa­ble à Dieu le Père tout-puissant », « Que le Seigneur reçoi­ve de vos mains ce sacri­fi­ce à la louan­ge et à la gloi­re de son nom, pour notre bien et celui de tou­te l’Église. »

Ce sont là quelques-uns des nom­breux chan­ge­men­ts intro­dui­ts par la tra­duc­tion du Missel romain tout récem­ment approu­vée.

Dès l'Avent 2020, cet­te nou­vel­le tra­duc­tion des tex­tes de la mes­se entre­ra en vigueur. 

Les édi­tions Mame vien­nent de publier un petit ouvra­ge qui reprend et expli­que les prin­ci­paux chan­ge­men­ts pour le prê­tre et pour les fidè­les.  En voi­ci un résu­mé en pri­meur sur Diakonos​.be.

Voici la nouvelle traduction du missel romain Lire la suite »

Synode sur l'Amazonie : le Pape du coup de bonneteau

Le jour­na­li­ste romain Marco Tosatti expli­que ce qui vient de se pas­ser au cours du Synode sur l'Amazonie. La con­fé­ren­ce épi­sco­pa­le alle­man­de, le prin­ci­pal bail­leur de fonds du Saint-Siège, est richis­si­me mais est écar­tée du pou­voir en Allemagne par­ce que les poli­ti­ques lui repro­chent notam­ment ses prê­tres céli­ba­tai­res, le man­que de pou­voir don­né aux fem­mes et son refus des maria­ges homo­se­xuels assez peu dans l'air du temps.

Or les Allemands sont aus­si les grands finan­ciers de l’Église du Brésil depuis des décen­nies, la Théologie de la Libération est d'ailleurs née en Allemagne et a pro­spé­ré grâ­ce à des évê­ques d’origine ger­ma­ni­que : Mgr Kraütler, par exem­ple, qui s’est van­té de n’avoir jamais bap­ti­sé un seul Indien ; ain­si que Mgr Spengler, Mgr Hummes et d’autres enco­re.

Si ces réfor­mes sou­hai­tées par les Allemands ava­ient été sou­mi­ses à l’approbation des évê­ques lors d'un syno­de uni­ver­sel, elles aura­ient été reca­lées. Alors on a trou­vé cet­te astu­ce d’un Synode sur l’Amazonie orga­ni­sé à Rome, recou­vert d'un ver­nis envi­ron­ne­men­ta­li­ste très à la mode, et ne réu­nis­sant que les quel­ques évê­ques acquis à la cau­se des Allemands, pour fai­re pas­ser en cati­mi­ni les réfor­mes sou­hai­tées au nez et à la bar­be de l'Eglise.

Bien sûr, ces pré­la­ts savent que la théo­lo­gie de la libé­ra­tion a vidé les Églises catho­li­ques au Brésil et a tran­sfor­mé les reli­gieux locaux en acti­vi­stes sociaux, voi­re mar­xi­stes et que ces mêmes solu­tions ont déjà été adop­tées il y a 20 ans par les angli­cans et ont cau­sé l'effondrement rapi­de de leurs Églises mais ils n'en ont cure : à court ter­me, cela leur sera pro­fi­ta­ble en Allemagne. Et après eux, les mou­ches.

Synode sur l'Amazonie : le Pape du coup de bonneteau Lire la suite »

Retour en haut