Le retour du léviathan

Dans son Léviathan, Hobbes nous explique la nécessité de la construction de l’Etat, c’est-à-dire d’un ensemble de structures qui ont le pouvoir d’imposer leurs propres règles : il s’agit de la loi civile. Toutefois, poursuit Hobbes, il existe aussi une loi naturelle qui représente l’ensemble des règles de vie fondamentales – instinctives, pourrions-nous dire – que notre raison peut immédiatement identifier, déduire naturellement et reconnaître comme s’imposant à nous, pour autant que nous nous en remettions à notre bon sens (et pas aux idéologies). La loi naturelle est donc inscrite en nous-mêmes. L’écrivain et historien Antonio Margheriti nous explique pourquoi l’Etat n’a pas pour but de maximiser nos libertés individuelles.

Un dialogue intime avec Jésus (2)

Il y a dans notre cœur un morceau de chair qui a été préservé de la souillure du péché originel et qui a conservé toute sa pureté. C’est à travers elle que Jésus résonne en nous, du cœur à l’esprit. Notre conscience la plus profonde se résout à lui faire écho: c’est comme cela qu’il nous répond. C’était probablement déjà ce qui se passait pour Don Camillo. Il y en qui parleront de schizophrénie. Ce sont des imbéciles, en fait. J’arrive à l’église et je m’assois. Je le contemple à travers son effigie posée sur l’autel: la magnifique icône qui m’est devenue familière. Derrière cette image se trouve le Dieu vivant sur sa « sainte montagne », le tabernacle.

Un dialogue intime avec Jésus

C’est arrivé il y a un peu plus d’un mois. Pour une fois, j’étais arrivé à l’Eglise non seulement à temps mais même largement en avance pour la messe, ce qui est exceptionnel pour moi qui suis un retardataire chronique. J’en ai donc profité pour discuter un peu avec Lui, devant cette icône sur l’autel qui me fixait avec intensité, devant le Saint-Sacrement. Oui, dans mon Eglise, le Saint-Sacrement se trouve au fond, derrière… un paravent sur l’autel. Je vous résume le monologue façon Don Camillo que j’ai eu avec Lui car sa présence était si intense que je pouvais clairement distinguer ses réponses au travers de cette petite voix intérieure que j’appelle ma conscience.

L’interview censurée de Hans Urs von Balthasar

Une interview historique du plus grand théologien du XXè siècle retrouvée récemment par le journaliste italien qui l’avait réalisée. Cette interview avait été censurée à l’époque par les modernistes allemands parce que von Balthasar affirmait avec force que Hans Küng (dont Walter Kasper a été l’assistant) n’était plus chrétien. Le grand théologien qui avait appelé Vatican II de ses vœux en analyse les conséquences vingt ans après, en 1985. Une vision perçante, critique, lucide et ancrée dans la foi qui, trente ans plus tard, n’a pas pris une ride.

Les chrétiens luttent contre la fin du monde

Voilà ce qu’ils ne comprennent pas de nous autres, les catholiques: nous ne nous lançons par dans des guerres « intégristes » contre ceci ou cela, non ne luttons pas uniquement pour notre survie. Nous luttons contre la mort. Nous luttons contre la fin du monde.

Comment parler de Pascal à sa femme de ménage

Les athées, ma chère, ont un rôle à jouer dans le plan de la Providence: ils sont là pour démontrer qu’Il veut être le Dieu du clair-obscur, de la lumière et de l’ombre, un Dieu qui laisse des indices de sa présence et de l’espace pour les doutes sur son existence: tout cela est Grâce!

Le Seigneur est né, entre le boeuf et les âneries

« Quand je dis que la famille de Jésus était riche, on pousse des hauts cris mais qu’est-ce que j’y peux? C’est la réalité! », disait le Cardinal Biffi. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi une telle famille, un Saint Joseph qui était d’une famille noble, aisée, qui a fait en sorte que sa famille ne manque jamais de rien, qui était un honnête travailleur, qui a bâti sa fortune en trimant toute sa vie devrait être discrédité de la sorte et présenté non seulement comme un vagabond mort de faim mais aussi comme quelqu’un qui était incapable de s’occuper de sa femme au point de la faire accoucher dans une mangeoire et qui traitait son propre fils encore plus mal en le laissant nu dans le froid sous un âne et un bœuf.

Une curieuse rencontre apocalyptique

En sortant de la gare, je m’arrête un instant à l’entrée pour fumer, un peu nauséeux et je commençais à être envahi d’un pressentiment désagréable. Il fait encore nuit mais c’est déjà le chaos alentour. Quand il fait noir, je pense souvent à Dieu et je me demande dans combien de cœurs perdus dans la ville il peut bien se cacher : je les vois tous courir, essoufflés, nerveux, névrosés par leur incertitude existentielle et plus ils se donnent du mal, plus ils paraissent indigents à l’extérieur et pauvres à l’intérieur. Quel sens y a-t-il à vivre ainsi, me demandais-je ? Dans leur cœur essoufflé, y-a-t-il encore une petite place pour Dieu ? Ont-ils encore seulement le temps de le chercher ? Croient-ils à quelque chose de plus qu’à leur survie ?

La peine de mort, cette volonté de tuer qui sommeille en nous

La scène se déroule dans ce pays de psychopathes et de névrosés qu’est l’Amérique: une famille suivie par les caméras avait tenu à assister derrière la vitre de protection à la friture de l’assassin d’un de leurs parents sur la chaise électrique. Et pendant que le condamné était littéralement en train de griller dans une agonie interminable qui culmina lorsque son corps se mit pratiquement à brûler, les caméras les filmaient en gros plan laissant libre cours à leur joie. Vengeance était faite.

Nous ne sommes pas les maîtres de la miséricorde. Elle n’appartient qu’à Dieu.

Nous tombons tous dans le panneau de cette nouvelle superstition qui consiste à croire que la « miséricorde » nous appartient, que nous pouvons à notre guise la partager aux autres avec largesse mais surtout en profiter à nous-mêmes comme si le catholique jouissait de cette faculté de s’auto-absoudre. Il ne s’agit pourtant que d’une superstition mondaine qui s’ajoute à celle qui considère la « miséricorde » comme une espèce de bien immobilier dont la suprême hiérarchie de l’Eglise dont serait l’unique propriétaire et qu’à ce titre, elle serait libre de la donner généreusement à qui elle veut comme bon lui semble.