En plus la lettre que François a écrite à la famille de Diego Armando Maradona, il en a rédigé une autre il y a quelques jours, elle aussi à destination de l’Argentine. Mais les médias mainstream se sont bien gardés d’en parler.
Il s’agit de la lettre manuscrite reproduite ci-dessus que nous traduisons mot à mot:
22.11.20
Mme Victoria Morales Gorleri
Chère Vicky,
Merci beaucoup pour votre message et pour la lettre des femmes. Les femmes, elles, savent vraiment ce qu’est la vie. S’il vous plaît, dites-leur de ma part que j’admire leur travail et leur témoignage, que je les remercie de tout cœur pour ce qu’elles font et qu’elles continuent à aller de l’avant. Le pays peut s’enorgueillir d’avoir de telles femmes.
Et quant au problème de l’avortement, il faut garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’abord d’une question religieuse mais bien d’éthique humaine, avant quelque confession religieuse que ce soit. Et il est bon de se poser les deux questions: est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème? Est-il juste de louer les services d’un assassin pour résoudre un problème?
Merci pour tout ce que vous faites. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi, moi je le fais pour vous.
Saluez pour moi votre mari et vos enfants.
Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge vous protège. Fraternellement,
François.
La destinataire du message est une parlementaire catholique argentine (photo ci-contre) qui avait transmis au Pape François l’appel d’un groupe de “mujeres de las villas”, un réseau de femmes des quartiers populaires de Buenos Aires qui se battent depuis 2018 pour la protection des nouveau-nés et qui sont engagées aujourd’hui plus que jamais contre la loi de légalisation totale de l’avortement soutenue au parlement par l’actuel gouvernement péroniste.
La lettre de ces mères au Pape est intégralement reproduite dans un article du quotidien argentin “La Nación” qui fournit des informations supplémentaires sur le combat en cours, qui prévoit entre autres une marche pour la vie prévue pour samedi 28 novembre jusqu’au Palais du Congrès de Buenos Aires.
En Italie, les marches pour la vie n’ont pas bonne réputation et ne semblent pas très appréciées même derrière les murailles du Vatican. Quand le Pape actuel dit quelque chose qui sort de la norme, comme dans cette lettre, la surdité collective frappe d’un coup. Même “l’Osservatore Romano” n’en a pas parlé.
Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.