Amoris Laetitia: le cardinal Müller répond aux dubia

C’est à lui aussi que les quatre cardinaux avaient adressé leur cinq dubia sur l’interprétation d’Amoris Laetitia en lui demandant de « faire la clarté ». Ni lui, cardinal Gerhard L. Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, ni encore moins le pape n’avaient jusqu’à présent répondu à leurs questions. Mais à présent, le cardinal Müller fait toute la clarté, et comment ! Dans un entretien-fleuve publié aujourd’hui dans la revue « Il Timone », il en profite pour critiquer au passage ces évêques qui, par leurs « sophismes » interprétatifs, plutôt que de guider leurs fidèles préfèrent « courir le risque qu’un aveugle conduise un autre aveugle ».

Ordonner des femmes diacres n’est pas la solution

Les femmes jouissaient autrefois d’une influence considérable dans l’Eglise catholique. La commission créée par le Pape ne pourra pas faire revivre cette époque. Ordonner des femmes diacres risque au contraire de nous ramener en arrière. L’Eglise ayant définitivement exclu l’accès des femmes la prêtrise, le risque est grand que ces dernières ne soient confinées dans des rôles subalternes et que la messe catholique ne se transforme en une pièce de théâtre dans laquelle tous les seconds rôles seraient joués par des femmes.

L’argent est important mais l’Eglise n’en a pas besoin

Je n’arrive pas à comprendre cette obsession cléricale pour l’argent : l’église allemande est la deuxième plus grande entreprise du pays, elle est d’une efficacité bureaucratique redoutable et pourtant c’est l’Eglise la plus pauvre du monde en ce qui concerne la foi… C’est la raison pour laquelle je ne vois pas l’intérêt de payer le denier du culte. Je pourrais me convaincre de payer pour ne pas que mes sous aillent à l’Etat mais me dire « je suis catholique donc je donne à l’Eglise », non. Parce que ça ne sert à rien, à tout le moins tant qu’il y a la foi. L’argent n’est nécessaire que lorsque l’on a perdu la foi. J’ai vu des grands saints sanctifier des populations entières alors qu’eux-mêmes vivaient dans la misère.

Ils ont réveillé le Serpent!

Les évêques dans les journaux et les journaux des évêques acclament en chœur le sacrilège : l’enfant qui a rompu l’hostie pour la donner à son père divorcé remarié : une mise en scène selon moi, des foutaises selon d’autres. Mais qu’on me pardonne : qui est celui qui a tant besoin de nos mensonges mêlés à la vérité ? Qui est l’inspirateur du sacrilège ? Qui est le père du mensonge ? Tel l’oracle du Seigneur et le Seigneur des cieux nouveaux et de la terre nouvelle, on a réveillé le Serpent et ses sifflements s’élèvent dans le Sanhédrin, résonnent dans le temple et retentissent hors du temple jusque dans le monde, provoquant un tonnerre d’applaudissements, de pleurs et de rires.

Ce que le pape a vraiment dit aux gays

S’il y a bien quelque chose qui répugne à Bergoglio, c’est précisément l’homosexualité et c’est précisément pourquoi il l’affronte en contournant le problème. Dans cet avion qui le ramenait de Rio, il n’a pas prononcé la phrase que les médias ont rapporté mais il a dit : « s’ils cherchent vraiment Jésus… ». Un impératif fondamental pour ajouter ensuite « qui suis-je moi, pour juger ? ». S’ils cherchent Jésus. Autrement dit, s’ils l’avaient réellement trouvé, ils renonceraient par la force des choses à leur conduite sexuelle qui appartient aux quelques rares péchés – il n’y en a que quatre ou cinq en tout – qui crient vengeance au ciel.