Agonie

Je repense à toi, homme des douleurs, toi qui avais déjà parcouru 30 longues années d’un interminable chemin de croix, quittant cette vie peu à peu. Tu étais allongé dans la pénombre de ta chambre, les toxines hépatiques s’étaient réveillées de leur long sommeil : elles te gonflaient, te jaunissent et te tuaient. Et tout à coup, tu as demandé « mais est-ce que par hasard je ne serais pas en train de mourir ? ». Une question qui pouvait blesser à mort les personnes qui t’aimaient parce que ça tue de devoir mentir par amour. Mais ce n’était plus nécessaire.

La peine de mort, cette volonté de tuer qui sommeille en nous

La scène se déroule dans ce pays de psychopathes et de névrosés qu’est l’Amérique: une famille suivie par les caméras avait tenu à assister derrière la vitre de protection à la friture de l’assassin d’un de leurs parents sur la chaise électrique. Et pendant que le condamné était littéralement en train de griller dans une agonie interminable qui culmina lorsque son corps se mit pratiquement à brûler, les caméras les filmaient en gros plan laissant libre cours à leur joie. Vengeance était faite.