La véritable histoire des moines en Occident

Tout le monde prétend que les moines auraient sauvé les livres classiques par amour de la culture. En réalité il n’avaient absolument aucun intérêt ni pour la culture ni pour les classiques de l’antiquité. C’étaient des gens qui c’étaient retirés derrière leurs murs pour attendre la fin du monde qu’ils croyaient imminente. S’ils ont bel et bien créé les scriptoriums dans lesquels les copistes ont effectivement réalisé un travail inestimable, c’était pour des raisons plutôt pratiques que culturelles. Un entretien-fleuve sans tabou avec le célèbre écrivain catholique Vittorio Messori sur ce que fut réellement le monachisme occidental au-delà des idées reçues.

La sœur qui parlait au bon Dieu

En entrant dans cette église de Rome, je ne savais pas que j’allais au-devant d’une rencontre mystique au carrefour de la poésie, de la littérature et du mystère silencieux de Dieu qui façonne le destin des hommes. Quelques sœurs assistent à la messe. Près de l’entrée, sur une chaise roulante, est assise une très vieille sœur, perdue dans son délire mais parfaitement lucide, comme comblée d’une ironie aimable et surannée. En l’observant, je m’aperçois qu’elle a même cessé de parler aux hommes, de répondre au travers des mediatores Dei, elle répond directement à Dieu, elle lui parle : elle est déjà de l’autre côté.