Discours du Pape François à la délégation du Forum des Associations Familiales

Certains ont réduit Amoris lae­ti­tia à une casui­sti­que sté­ri­le du gen­re “on peut, on ne peut pas”. Ils n’ont rien com­pris ! D’ailleurs, dans Amoris lae­ti­tia, on ne cache pas les pro­blè­mes, les pro­blè­mes de la pré­pa­ra­tion au maria­ge. Vous qui aidez les fian­cés à se pré­pa­rer : il faut dire les cho­ses clai­re­ment, n’est-ce pas ? Clairement. Une fois, une dame m’a dit, à Buenos Aires : “Vous les prê­tres, vous êtes des peti­ts malins.. Pour deve­nir prê­tre, vous fai­tes huit années d’é­tu­de, vous vous pré­pa­rez pen­dant huit ans. Et puis, si après quel­ques années ça ne va pas, vous écri­vez une bel­le let­tre à Rome ; et à Rome on vous don­ne la per­mis­sion, et vous pou­vez vous marier. Par con­tre, à nous, vous nous don­nez un sacre­ment pour tou­te la vie on doit se con­ten­ter de trois ou qua­tre ren­con­tres de pré­pa­ra­tion. Ce n’e­st pas juste”. Et cet­te dame avait rai­son.

Amoris Laetitia: le cardinal Müller répond aux dubia

C’est à lui aus­si que les qua­tre car­di­naux ava­ient adres­sé leur cinq dubia sur l’in­ter­pré­ta­tion d’Amoris Laetitia en lui deman­dant de “fai­re la clar­té”. Ni lui, car­di­nal Gerhard L. Müller, pré­fet de la con­gré­ga­tion pour la doc­tri­ne de la foi, ni enco­re moins le pape n’a­va­ient jusqu’à pré­sent répon­du à leurs que­stions. Mais à pré­sent, le car­di­nal Müller fait tou­te la clar­té, et com­ment ! Dans un entretien-fleuve publié aujour­d’­hui dans la revue “Il Timone”, il en pro­fi­te pour cri­ti­quer au pas­sa­ge ces évê­ques qui, par leurs “sophi­smes” inter­pré­ta­tifs, plu­tôt que de gui­der leurs fidè­les pré­fè­rent “cou­rir le risque qu’un aveu­gle con­dui­se un autre aveu­gle”.

Un guide pour ne pas se perdre dans Amoris Laetitia

Enfin un vade­me­cum com­me on l’at­ten­dait pour évi­ter de se per­dre dans les méan­dres de la tour de Babel des inter­pré­ta­tions con­tra­dic­toi­res d’Amoris Laetitia et sur­tout cel­les du con­tro­ver­sé cha­pi­tre huit qui trai­te de la com­mu­nion des divorcés-remariés. Clair et argu­men­té, cet ouvra­ge de réfé­ren­ce a été éla­bo­ré au sein de cet insti­tut pon­ti­fi­cal que Jean-Paul II avait créé pour sou­te­nir la pasto­ra­le de la famil­le et dont le siè­ge cen­tral se trou­ve à Rome à l’Université Pontificale du Latran. Cet insti­tut dispo­se d’an­ten­nes dans le mon­de entier et son pre­mier pré­si­dent et pro­mo­teur fut Carlo Caffarra, arche­vê­que émé­ri­te de Bologne et car­di­nal.

Luther, un Machiavel de la foi

Si l’ef­fet évi­dent de la révo­lu­tion de Luther sur le maria­ge lui a ser­vi de pré­tex­te pour jeter le froc aux orties ain­si que pour per­met­tre aux prin­ces de répu­dier leurs épou­ses légi­ti­mes et de vivre en poly­ga­mie, c’e­st sur­tout sur le plan de la doc­tri­ne que tout allait pro­gres­si­ve­ment chan­ger. Il faut tou­jours tenir comp­te d’un élé­ment impor­tant: Luther con­si­dé­rait en per­ma­nen­ce la nobles­se ger­ma­ni­que com­me étant son inter­lo­cu­teur pri­vi­lé­gié par­ce qu’il en avait besoin pour triom­pher dans son com­bat con­tre Rome. Et la nobles­se ger­ma­ni­que, com­me cel­le des autres pays, s’op­po­sait à Rome non seu­le­ment sur des que­stions de poli­ti­que et de pou­voir mais éga­le­ment sur la doc­tri­ne du maria­ge.

Un changement historique en matière de nullité du mariage

La réfor­me du Pape François de la loi sur la nul­li­té du maria­ge pour­rait four­nir une solu­tion aux divor­cés catho­li­ques. La pro­cé­du­re sera gra­tui­te, rapi­de et plus juste et per­met­tra aux unions con­trac­tées à la légè­re d’ê­tre plus faci­le­ment décla­rées nul­les. Les motifs de nul­li­té ont éga­le­ment été élar­gis dans un sou­ci d’ou­ver­tu­re et de misé­ri­cor­de. Les divor­cés catho­li­ques pour­ront donc plus faci­le­ment se rema­rier et accé­der à nou­veau à la com­mu­nion. Tout cela sans déro­ger à la règle de l’in­dis­so­lu­bi­li­té du maria­ge et sans atten­dre les con­clu­sions du Synode.