Cette question sur l’homme qu’un conclave ne peut pas esquiver. Parole de cardinal

Ce n’est pas seu­le­ment Dieu qui dispa­rait dans la socié­té actuel­le mais aus­si l’idée d’un hom­me créé « à son ima­ge et à sa res­sem­blan­ce ». Ces deux que­stions ne font qu’une, pour une Église appe­lée à ren­dre rai­son de l’espérance qui est en elle (1 P 3, 8–17). C’est bien sur cet­te que­stion que l’Église tien­dra ou chu­te­ra. Elles con­sti­tuent sa prio­ri­té abso­lue, iné­vi­ta­ble pour tout con­cla­ve qui vou­dra être à la hau­teur de sa mis­sion, dans le choix du futur suc­ces­seur de Pierre.

Le car­di­nal Ruini avait déjà répon­du à la que­stion de Dieu dans un pré­cé­dent arti­cle de Settimo Cielo, dans son com­men­tai­re d’un récent essai d’un spé­cia­li­ste en scien­ces sta­ti­sti­ques, Roberto Volpi, inti­tu­lé « Dio nell’incerto ».

> Répétitions de con­cla­ve. Ces deman­des trop oubliées sur Dieu et sur l’homme

 

C’est donc à la que­stion sur l’homme que le car­di­nal Ruini va répon­dre dans cet­te secon­de par­tie de sa réfle­xion. À par­tir des décou­ver­tes de la scien­ce sur l’origine et l’évolution de l’espèce humai­ne. Mais sur­tout en iden­ti­fiant ce moment déci­sif où l’homme, enfin arri­vé à se tenir en posi­tion debout, a pu pour la pre­miè­re fois voir le ciel de maniè­re natu­rel­le et con­ti­nue, et de là per­ce­voir « l’au-delà », s’ouvrir en priè­re au mystè­re et se distin­guer ain­si radi­ca­le­ment de tou­tes les autres espè­ces ani­ma­les. Exactement com­me le sou­tient Joseph Ratzinger, pour lequel « ce qui distin­gue l’homme de l’animal, c’est sa capa­ci­té à pen­ser Dieu et à prier ».

Malgré cela, nous savons que la supé­rio­ri­té spi­ri­tuel­le trans­cen­dan­te de l’Homo sapiens est aujourd’hui lar­ge­ment niée. En ren­ver­sant de la sor­te l’idée de la nais­san­ce de la mort, de la géné­ra­tion et du libre arbi­tre. En anéan­tis­sant le mystè­re de Dieu qui se fait hom­me.

La réfle­xion du car­di­nal Ruini se con­cen­tre juste­ment sur la reven­di­ca­tion de cet­te dif­fé­ren­ce essen­tiel­le entre l’homme et tou­tes les autres créa­tu­res, une dif­fé­ren­ce qui est non pas quan­ti­ta­ti­ve mais qua­li­ta­ti­ve, affir­mée dès les pre­miè­res pages de la Genèse et qui n’est pas con­tre­di­te par la scien­ce.

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Mais avant de don­ner la paro­le au car­di­nal, il est impor­tant de signa­ler la “fra­ter­nel­le let­tre ouver­te” adres­sée le 11 avril aux évê­ques d’Allemagne par plus de 70 car­di­naux et évê­ques de plu­sieurs pays.

Les signa­tai­res voient dans le “che­min syno­dal” en cours en Allemagne la désa­streu­se sub­sti­tu­tion à l’u­ni­que rai­son d’ê­tre de l’Église — le témoi­gna­ge de la foi sal­vi­fi­que en Jésus “vrai Dieu et vrai hom­me” — d’un agen­da entiè­re­ment dic­té par l’e­sprit du mon­de : le cler­gé marié, les fem­mes prê­tres, l’ho­mo­se­xua­li­té éri­gée en ver­tu, la démo­cra­tie à la pla­ce de la hié­rar­chie.

Selon les signa­tai­res de la let­tre, un tel “che­min syno­dal” con­dui­ra ine­xo­ra­ble­ment à une impas­se. Avec le dan­ger d’un schi­sme qui se pro­fi­le.

Par les pre­miers signa­tai­res de la let­tre, on retrou­ve qua­tre car­di­naux de trois con­ti­nen­ts : le Nigérian Francis Arinze, l’Américain Raymond Burke, le Sud-Africain Wilfred Napier et l’Australien George Pell.

Parmi les évê­ques, 48 sont issus des États Unis (dont Salvatore Cordileone de San Francisco, Samuel Aquila de Denver et Charles Chaput, évê­que émé­ri­te de Philadelphie), 14 de Tanzanie, 4 du Canada, 2 du Ghana, 1 du Cameroun, 1 des Îles Vierges et 1 d’Italie, l’é­vê­que émé­ri­te de Reggio-Calabria-Guastalla Massimo Camisasca.

Mais il ne fait aucun dou­te que de nom­breux autres car­di­naux et évê­ques vien­dront ajou­ter leur signa­tu­re à la let­tre (l“adresse “ad hoc” est episcopimundi2022@gmail.com). Il suf­fit de pen­ser qu’u­ne let­tre ouver­te sem­bla­ble a été envoyée le 9 mars der­nier par neuf évê­ques de la Conférence épi­sco­pa­le d’Europe du Nord (Danemark, Suève, Norvège, Finlande, Islande) et une autre enco­re le 22 février par le pré­si­dent de la Conférence épi­sco­pa­le polo­nai­se Stanislaw Gadecki.

Bref, au sein de la hié­rar­chie de l’Église, on assi­ste à une pri­se de con­scien­ce du carac­tè­re cru­cial des prio­ri­tés, dans le che­min à par­cou­rir aujour­d’­hui et demain, avec le pape actuel com­me avec le pro­chain pape.

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Voici donc le tex­te du car­di­nal Ruini. Pour ceux qui vou­dra­ient appro­fon­dir la réfle­xion, on trou­ve­ra dans ce qui est sans dou­te le plus beau docu­ment pro­duit par le Saint-Siège ces der­niè­res années, signé par la Commission bibli­que pon­ti­fi­ca­le et inti­tu­lé : « Qu’est-ce que l’homme », un gui­de fasci­nant pour explo­rer l’idée de l’homme dans la Bible. Ce tex­te est dispo­ni­ble qu’en ita­lien, en coréen et en polo­nais sur le site web du Vatican, et une tra­duc­tion fra­nçai­se a été publiée aux édi­tions du Cerf.

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II – La question de l’homme

de Camillo Ruini

Après s’être pen­ché sur la que­stion sur Dieu, voyons à pré­sent com­ment Roberto Volpi répond à l’autre gran­de que­stion, cel­le sur l’homme : c’est à ce thè­me qu’il con­sa­cre la deu­xiè­me, troi­siè­me et qua­triè­me par­tie de son livre « Dio nell’incerto. L’altra scom­mes­sa di Sapiens ». Son ana­ly­se est beau­coup plus lon­gue et arti­cu­lée que pour la que­stion sur Dieu, je serai donc con­traint de pro­cé­der de maniè­re plus sélec­ti­ve.

On trou­ve au début une pré­ci­sion impor­tan­te : tan­dis que la scien­ce ne peut rien affir­mer de cer­tain avant le Big Bang, elle a en revan­che beau­coup de cho­ses à dire sur la vie et sur l’homme. La que­stion est de savoir si les thè­ses de l’évolutionnisme néo-darwinien sont accep­ta­bles ou pas.

Volpi choi­sit de nou­veau Joseph Ratzinger com­me inter­lo­cu­teur pri­vi­lé­gié. Ratzinger n’est pas con­vain­cu par l’idée que la vie, et en par­ti­cu­lier l’homme, ne sera­ient rien d’autre que le pro­duit d’erreurs aléa­toi­res dans les pro­ces­sus de repro­duc­tion, sou­mis au fil­tre de la sélec­tion natu­rel­le. Volpi obser­ve que l’évolution trou­ve cer­tai­ne­ment son moteur dans de tel­les erreurs, mais le néo-darwinisme n’a pas suf­fi­sam­ment appro­fon­di le modus ope­ran­di du hasard. Autrement dit, il n’existe pas un hasard indif­fé­ren­cié qui serait à l’œuvre en dépit de tout le reste. Le hasard est con­di­tion­né par « l’état de la vie en être », c’est-à-dire de la quan­ti­té et de la qua­li­té des vivan­ts sur notre pla­nè­te. Une même muta­tion aléa­toi­re peut être com­plè­te­ment impro­duc­ti­ve ou en revan­che gran­de­ment uti­le en fonc­tion de l’instant et du ter­rain dans lequel elle a lieu. Les muta­tions aléa­toi­res et la sélec­tion natu­rel­le expli­quent l’évolution inter­ne des espè­ces indi­vi­duel­les mais pas les grands sau­ts d’espèce, qui se sont sur­tout dérou­lés au Cambrien, il y a plus de cinq cent mil­lions d’années.

Pour en venir à ce qui nous con­cer­ne plus direc­te­ment, le gen­re humain a cer­tai­ne­ment béné­fi­cié de muta­tions aléa­toi­res qui ont amé­lio­ré son appa­reil pho­na­toi­re, et c’est pour cela que nous, Sapiens, avons un appa­reil pho­na­toi­re par­fait, mais le hasard n’a pu con­tri­buer à ces résul­ta­ts que grâ­ce à la sta­tion debout, qui est pro­pre et exclu­si­ve des diver­ses espè­ces du gen­re Homo, et en par­ti­cu­lier grâ­ce à la sta­tion par­fai­te­ment ver­ti­ca­le de Sapiens. C’est pour cela que notre lan­ga­ge est bien plus avan­cé que cel­le des autres espè­ces du gen­re Homo, tan­dis que les chim­pan­zés et les pri­ma­tes qui sont pro­ches de nous et avec qui nous par­ta­geons plus de 98% de notre ADN, n’ont pas la sta­tion debout, n’ont et ne pour­ront jamais avoir un véri­ta­ble lan­ga­ge, un lan­ga­ge de mots. De l’avis de Volpi, « c’est la sta­tion debout qui fait l’homme », dans le sens pré­cis qu’il le crée et le struc­tu­re pour ce qu’il est.

C’est tou­jours grâ­ce à sa sta­tion par­fai­te­ment ver­ti­ca­le depuis plu­sieurs mil­liers d’années déjà que les Sapiens ont devant leur regard « un cône des évé­ne­men­ts » qui répond tout à fait à leurs besoins de lec­tu­re et d’interprétation de leur envi­ron­ne­ment. Ils ont donc beau­coup plus d’informations à trai­ter, à emma­ga­si­ner et à caté­go­ri­ser, ain­si qu’à met­tre en com­mun à tra­vers cet inter­mé­diai­re extrê­me­ment effi­ca­ce qu’est le lan­ga­ge. C’est ain­si que leur cer­veau est deve­nu extrê­me­ment plus arti­cu­lé, com­ple­xe et pla­sti­que.

En rai­son de sa sta­tion par­fai­te­ment ver­ti­ca­le, nous pou­vons en outre voir le ciel de maniè­re natu­rel­le et con­ti­nue. Nous res­sen­tons ain­si « l’au-delà », ce qui nous dépas­se et nous que­stion­ne. Le ciel nous sug­gè­re une maniè­re de nous adres­ser au mystè­re, à l’incompréhensible : l’invocation, la priè­re. Ratzinger por­te tout cela à l’extrême : pour lui, ce qui distin­gue l’homme de l’animal, c’est sa capa­ci­té à pen­ser Dieu et à prier. De fait, sans une vision natu­rel­le et con­ti­nue du ciel, il n’est pas pos­si­ble de con­ce­voir Dieu, de le pen­ser et de le prier. L’ « hom­me reli­gieux » fait ain­si son appa­ri­tion. La « con­struc­tion de l’âme » part de la nais­san­ce et de la matu­ra­tion du sen­ti­ment reli­gieux qui impli­que l’idée, la décou­ver­te que dans l’homme il n’y a pas que la maté­ria­li­té mais éga­le­ment une autre dimen­sion, spi­ri­tuel­le et trans­cen­dan­te.

Mais nonob­stant tout cela, la supé­rio­ri­té de Sapiens con­ti­nue à être lar­ge­ment niée : il n’y aurait aucu­ne dif­fé­ren­ce fon­da­men­ta­le, qua­li­ta­ti­ve, mais seu­le­ment une dif­fé­ren­ce quan­ti­ta­ti­ve entre notre pen­sée et cel­le des ani­maux. À la base de cet­te néga­tion, il y a, selon Volpi, une lour­de sous-évaluation autant de la sta­tion ver­ti­ca­le que de la capa­ci­té à tou­jours embras­ser le cône des évé­ne­men­ts dans son ensem­ble. On oublie en outre que, pas­sé un cer­tain sta­de, la quan­ti­té devient qua­li­té. La quan­ti­té d’informations trai­tée par Sapiens est en mesu­re de pen­ser de maniè­re abstrai­te et sym­bo­li­que, elle a une plei­ne con­scien­ce de soi dans le mon­de. La pen­sée humai­ne n’est donc pas une varian­te de la pen­sée ani­ma­le, c’est une « tout autre pen­sée ».

Nous nous som­mes tel­le­ment pro­je­tés en avant dans l’évolution cul­tu­rel­le que nous avons pra­ti­que­ment nié l’évolution bio­lo­gi­que. Le suc­cès du Sapiens moder­ne est reten­tis­sant : il suf­fit de pen­ser que nous som­mes 7,8 mil­liards d’individus répan­dus par­tout sur notre pla­nè­te.

Sapiens est la der­niè­re, la plus com­ple­xe et la plus intel­li­gen­te espè­ce du gen­re Homo. On ne peut donc pas nier son carac­tè­re uni­que, même dans le sens de sa soli­tu­de : nous som­mes l’espèce avec laquel­le le gen­re Homo ter­mi­ne­ra pre­sque cer­tai­ne­ment son aven­tu­re. Personne ne dou­te de cela mais étran­ge­ment, per­son­ne n’en par­le, à cau­se du fait que l’on sous-estime aus­si bien Sapiens qu’Homo. Qu’en sera-t-il, se deman­de Volpi, de l’intelligence et de la con­scien­ce bâties par notre espè­ce ? L’une des répon­ses fait réfé­ren­ce à des civi­li­sa­tions extra-terrestres.

Il reste donc à voir si de tel­les civi­li­sa­tions exi­stent. Jusqu’à pré­sent, tou­tes les recher­ches, menées avec des instru­men­ts tou­jours plus puis­san­ts, n’ont don­né aucun résul­tat et pour­tant la gran­de majo­ri­té des scien­ti­fi­ques pen­se qu’il y a dans l’univers, peut-être infi­ni, de nom­breu­ses civi­li­sa­tions extra-terrestres. Si nous limi­tons cet­te ana­ly­se à notre gala­xie, cet­te majo­ri­té dimi­nue. Volpi est quant à lui bien plus pru­dent : pour lui, étant don­né que nous ne savons même pas com­ment la vie est appa­rue, il est bien étran­ge de pré­ten­dre que celle-ci puis­se par­ve­nir à des intel­li­gen­ces tel­les que la nôtre, ou même supé­rieu­res. Il est donc pro­ba­ble­ment, ou à tout le moins pos­si­ble, que dans tout l’univers il n’y ait, à part nous, aucun autre indi­vi­du doté de pen­sée abstrai­te et sym­bo­li­que.

Mais com­me nous avons été cri­ti­ques aujourd’hui envers le gen­re humain, nous pen­sons être la rui­ne de la natu­re, qui serait bon­ne en elle-même. Mais, com­me le rap­pel­le Ratzinger, cet­te con­cep­tion n’est pas chré­tien­ne : Dieu a créé la natu­re pour nous et sans nous elle n’a pas d’espérance. Certes, notre com­por­te­ment est sou­vent erro­né, myo­pe et dan­ge­reux pour la créa­tion mais l’homme, au fond de lui, sait que la ter­re est sa mai­son et tend à la pro­té­ger. Serons-nous à la hau­teur de cet­te tâche ? Nous pour­rions fai­re un pari sur nous-mêmes : d’un côté les pes­si­mi­stes, qui vont jusqu’à attri­buer à l’homme les dégâ­ts pro­dui­ts par les trem­ble­men­ts de ter­re et par les virus, qui misent sur le non, et de l’autre les modé­ré­ment opti­mi­stes com­me Volpi, qui misent sur le oui.

Quant à moi, l’appréciation que j’ai mani­fe­stée con­cer­nant la maniè­re dont Volpi répond à la que­stion sur Dieu reste intac­te, si pas plus gran­de, face à la répon­se à la que­stion sur l’homme. Dans la limi­te de mes com­pé­ten­ces limi­tées, sa thè­se selon laquel­le le hasard est con­di­tion­né de plu­sieurs maniè­res, avec tou­tes les con­sé­quen­ces qui en décou­lent, me sem­ble con­vain­can­te. Le réa­li­sme avec lequel Volpi trai­te la que­stion des intel­li­gen­ces extra-terrestres m’a éga­le­ment frap­pé. Mais j’ai sur­tout admi­ré et par­ta­gé la défen­se sans fail­le et pas­sion­né de la dif­fé­ren­ce irré­duc­ti­ble entre l’homme et les autres espè­ces ani­ma­les. Ici, ce sont aus­si bien l’humanisme que le chri­stia­ni­sme qui sont en jeu.

J’ai cepen­dant tou­jours une gran­de que­stion : Volpi fait remon­ter la cau­se ou l’origine de cet­te dif­fé­ren­ce irré­duc­ti­ble à la sta­tion debout. La que­stion se pose alors quant à l’origine de cet­te même sta­tion debout. La répon­se est con­nue : le cli­mat a chan­gé et, avec lui, la végé­ta­tion dans les régions d’Afrique où viva­ient nos ancê­tres pri­ma­tes. C’est pour­quoi, en l’espace de plu­sieurs mil­liers d’années, ces pri­ma­tes ont pro­gres­si­ve­ment adop­té la sta­tion debout. Il n’y a rien en tout cela d’extraordinaire ni de dif­fé­rent des fac­teurs habi­tuels de l’évolution bio­lo­gi­que. Par con­sé­quen­ce, la dif­fé­ren­ce irré­duc­ti­ble entre l’homme et les autres ani­maux peut par­fai­te­ment s’expliquer au sein d’une cor­rec­te con­cep­tion de l’évolution, cer­tes dif­fé­ren­te de la con­cep­tion dar­wi­nien­ne ou néo-darwinienne, mais cepen­dant suscep­ti­ble de ne rien impli­quer d’ontologiquement dif­fé­rent de notre réa­li­té cor­po­rel­le, com­me une âme vrai­ment spi­ri­tuel­le ou enco­re moins immor­tel­le.

Volpi par­le, com­me nous l’avons vu, d’une « con­struc­tion de l’âme », qui trou­ve­rait son ori­gi­ne dans le sen­ti­ment reli­gieux, et dans la décou­ver­te de l’existence chez l’homme d’une dimen­sion dif­fé­ren­te de la maté­ria­li­té, une dimen­sion spi­ri­tuel­le, trans­cen­dan­te et reli­gieu­se. Mon impres­sion est cepen­dant que même ces expres­sions sont à com­pren­dre non pas dans le sens d’une diver­si­té et d’une trans­cen­dan­ce dans l’être mais plu­tôt dans le sens de la capa­ci­té, que nous avons sans aucun dou­te, de pen­ser et de poser des choix de vie qui vont bien au-delà du mon­de maté­riel.

Quelle que soit la répon­se que Roberto Volpi pour­rait don­ner à cet­te que­stion, son livre « Dio nell’incerto » est, à mon sens, quel­que cho­se de nou­veau dans notre pay­sa­ge cul­tu­rel, une nou­veau­té pré­cieu­se sous cer­tains aspec­ts.

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Sandro Magister est le vati­ca­ni­ste émé­ri­te de l’heb­do­ma­dai­re L’Espresso.
Tous les arti­cles de son blog Settimo Cielo sont dispo­ni­bles sur ce site en lan­gue fra­nçai­se.

Ainsi que l’in­dex com­plet de tous les arti­cles fra­nçais de www.chiesa, son blog pré­cé­dent.

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Date de publication: 14/04/2022