Un « Manifeste pour la foi » pour l’Église d’aujourd’hui par le cardinal Müller

S’il y a bien un pré­cur­seur de ce « Manifeste pour la foi » du car­di­nal Gerhard Müller aujourd’hui publié dans le mon­de entier, c’e­st le « Credo du Peuple de Dieu » pro­cla­mé par Paul VI en 1968.

À l’é­po­que com­me aujourd’hui, l’Église était au beau milieu de la tem­pê­te et sa pro­pre foi vacil­lait. Paul VI se sen­tit le devoir de réaf­fir­mer les socles de la doc­tri­ne de l’Église.  Aujourd’hui, c’est le car­di­nal qui a été pré­fet de la Congrégation pour la doc­tri­ne de la foi de 2012 à 2017 qui don­ne publi­que­ment ce témoi­gna­ge de foi.

Le car­di­nal Müller s’est déci­dé à fran­chir ce pas sur la deman­de insi­stan­te de « Nombreux évê­ques, prê­tres, reli­gieux et laïcs de l’Église catho­li­que » préoc­cu­pés par « con­fu­sion qui se répand dans l’enseignement de la foi ».

Paul VI avait choi­si le « Credo » du con­ci­le de Nicée com­me tra­me de son « Credo du Peuple de Dieu ». Quant à lui, le car­di­nal Müller a choi­si de sui­vre fil con­duc­teur pour ce « Manifeste pour la foi » le Catéchisme de l’Église catho­li­que auquel les numé­ros entre paren­thè­ses dans le tex­te font réfé­ren­ce.

Depuis son ori­gi­ne, l’Église a été éprou­vée dans les fon­de­men­ts de la foi, com­me l’apôtre Paul l’écrivait à Timothée (2 Tm 4,3–5) :

« Un temps vien­dra où les gens ne sup­por­te­ront plus l’enseignement de la sai­ne doc­tri­ne ; mais, au gré de leurs capri­ces, ils iront se cher­cher une fou­le de maî­tres pour cal­mer leur déman­geai­son d’entendre du nou­veau. Ils refu­se­ront d’entendre la véri­té pour se tour­ner vers des réci­ts mytho­lo­gi­ques. Mais toi, en tou­te cho­se gar­de la mesu­re, sup­por­te la souf­fran­ce, fais ton tra­vail d’évangélisateur, accom­plis jusqu’au bout ton mini­stè­re ».

Dans le « Manifeste » qui va sui­vre, le car­di­nal Müller a vou­lu accom­plir aujourd’hui ce man­dat que l’apôtre a con­fié à son disci­ple.

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Sandro Magister est le vati­ca­ni­ste émé­ri­te de l’heb­do­ma­dai­re L’Espresso.
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Manifeste pour la foi

« Que votre cœur ne soit pas bou­le­ver­sé » (Jn 14, 1)

Face à la con­fu­sion qui se répand dans l’enseignement de la foi, de nom­breux évê­ques, prê­tres, reli­gieux et fidè­les laïcs de l’Eglise catho­li­que m’ont deman­dé de ren­dre témoi­gna­ge publi­que­ment à la véri­té de la Révélation. Les Pasteurs ont l’obligation de gui­der ceux qui leur sont con­fiés sur le che­min du Salut. Cela n’e­st pos­si­ble que si cet­te voie est con­nue et qu’ils la sui­vent. A ce sujet, voi­ci ce que l’Apôtre affir­me : « Avant tout, je vous ai tran­smis ceci, que j’ai moi-même reçu » (1 Co 15, 3). Aujourd’hui, beau­coup de chré­tiens ne sont même plus con­scien­ts des ensei­gne­men­ts fon­da­men­taux de la foi, de sor­te qu’ils risquent tou­jours plus de s’écarter du che­min qui mène à la vie éter­nel­le. Pourtant, la mis­sion pre­miè­re de l’Eglise est de con­dui­re les hom­mes à Jésus-Christ, la Lumière des nations (cf. Lumen Gentium, 1). Une tel­le situa­tion pose la que­stion de la direc­tion qu’il faut sui­vre. Selon Jean-Paul II, le « Catéchisme de l’Église catho­li­que » est une « nor­me sûre pour l’enseignement de la foi » (Fidei Depositum, IV). Il a été publié pour ren­for­cer la fidé­li­té de nos frè­res et sœurs chré­tiens dont la foi est gra­ve­ment remi­se en que­stion par la « dic­ta­tu­re du rela­ti­vi­sme ».

1.  Le Dieu unique et trinitaire, révélé en Jésus-Christ

La con­fes­sion de la Très Sainte Trinité se situe au cœur de la foi de tous les chré­tiens. Nous som­mes deve­nus disci­ples de Jésus, enfan­ts et amis de Dieu, par le bap­tê­me au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. La distinc­tion entre les trois Personnes dans l’u­ni­té du même Dieu (254) éta­blit une dif­fé­ren­ce fon­da­men­ta­le entre le chri­stia­ni­sme et les autres reli­gions tant au niveau de la croyan­ce en Dieu que de la com­pré­hen­sion de ce qu’est l’hom­me. Les espri­ts se divi­sent lorsqu’il s’agit de con­fes­ser Jésus le Christ. Il est vrai Dieu et vrai hom­me, conçu du Saint-Esprit et né de la Vierge Marie. Le Verbe fait chair, le Fils de Dieu, est le seul Rédempteur du mon­de (679) et le seul Médiateur entre Dieu et les hom­mes (846). Par con­sé­quent, la pre­miè­re épî­tre de saint Jean pré­sen­te celui qui nie sa divi­ni­té com­me l’Antichrist (1 Jn 2, 22), pui­sque Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est de tou­te éter­ni­té un seul et même Etre avec Dieu, son Père (663). La rechu­te dans les ancien­nes héré­sies, qui ne voya­ient en Jésus-Christ qu’un hom­me bon, un frè­re et un ami, un pro­phè­te et un mora­li­ste, doit être com­bat­tue avec une fran­che et clai­re déter­mi­na­tion. Jésus-Christ est essen­tiel­le­ment le Verbe qui était avec Dieu et qui est Dieu, le Fils du Père, qui a pris notre natu­re humai­ne pour nous rache­ter, et qui vien­dra juger les vivan­ts et les morts. C’est Lui seul que nous ado­rons com­me l’unique et vrai Dieu dans l’unité du Père et de l’Esprit Saint (691).

2.  L’Eglise

Jésus-Christ a fon­dé l’Église en tant que signe visi­ble et instru­ment du Salut. Cette Eglise est réa­li­sée dans l’Église catho­li­que (816). Il a don­né une con­sti­tu­tion sacra­men­tel­le à son Église, qui est née « du côté du Christ endor­mi sur la croix » (766), et qui demeu­re jusqu’au plein achè­ve­ment du Royaume (765). Le Christ-Tête et les fidè­les de l’Eglise en tant que mem­bres du Corps, con­sti­tuent le « Christ total » (795) ; c’e­st pour­quoi l’Église est sain­te, par­ce que le seul et uni­que Médiateur a con­sti­tué et sou­tient con­ti­nuel­le­ment sa struc­tu­re visi­ble (771). Par l’Eglise, l’œu­vre de la Rédemption du Christ est ren­due pré­sen­te dans le temps et dans l’e­spa­ce dans la célé­bra­tion des sacre­men­ts, en par­ti­cu­lier dans le Sacrifice eucha­ri­sti­que, la Sainte Messe (1330). Par l’autorité du Christ, l’Église tran­smet la Révélation divi­ne qui s’é­tend à tous les élé­men­ts qui com­po­sent sa doc­tri­ne, « y com­pris mora­le, sans lesquels les véri­tés salu­tai­res de la foi ne peu­vent être gar­dées, expo­sées ou obser­vées » (2035).

3.  L’ordre sacramentel

L’Église est le sacre­ment uni­ver­sel du Salut en Jésus-Christ (776). Elle ne bril­le pas par elle-même, mais elle reflè­te la lumiè­re du Christ qui resplen­dit sur son visa­ge. Cette réa­li­té ne dépend ni de la majo­ri­té des opi­nions, ni de l’e­sprit du temps, mais uni­que­ment de la véri­té qui est révé­lée en Jésus-Christ et qui devient ain­si le point de réfé­ren­ce, car le Christ a con­fié à l’Église catho­li­que la plé­ni­tu­de de la grâ­ce et de la véri­té (819) : Lui-même est pré­sent dans les sacre­men­ts de l’Église.

L’Église n’e­st pas une asso­cia­tion créée par l’homme, dont la struc­tu­re serait sou­mi­se à la volon­té et au vote de ses mem­bres. Elle est d’o­ri­gi­ne divi­ne. « Le Christ est Lui-même la sour­ce du mini­stè­re dans l’Église. Il l’a insti­tuée, lui a don­né auto­ri­té et mis­sion, orien­ta­tion et fina­li­té » (874). L’avertissement de l’Apôtre, selon lequel qui­con­que annon­ce un Evangile dif­fé­rent, « y com­pris nous-mêmes ou un ange du ciel » (Ga 1,8), est tou­jours d’actualité. La média­tion de la foi est indis­so­cia­ble­ment liée à la fia­bi­li­té de ses mes­sa­gers qui, dans cer­tains cas, ont aban­don­né ceux qui leur ava­ient été con­fiés, les ont désta­bi­li­sés et ont gra­ve­ment abî­mé leur foi. A ce pro­pos, la Parole de la Sainte Ecriture s’a­dres­se à ceux qui ne se con­for­ment pas à la véri­té et, ne sui­vant que leurs pro­pres capri­ces, flat­tent les oreil­les de ceux qui ne sup­por­tent plus l’enseignement de la sai­ne doc­tri­ne (cf. 2 Tm 4, 3–4).

La tâche du Magistère de l’Église est de « pro­té­ger le peu­ple des dévia­tions et des défail­lan­ces, et lui garan­tir la pos­si­bi­li­té objec­ti­ve de pro­fes­ser sans erreur la foi authen­ti­que » (890). Cela est par­ti­cu­liè­re­ment vrai en ce qui con­cer­ne les sept sacre­men­ts. La Sainte Eucharistie est « la sour­ce et le som­met de tou­te la vie chré­tien­ne » (1324). Le Sacrifice eucha­ri­sti­que, dans lequel le Christ nous unit à son Sacrifice accom­pli sur la Croix, vise à notre union la plus inti­me avec le Christ (1382). C’est pour­quoi, au sujet de la récep­tion de la sain­te Communion, la Sainte Ecriture con­tient cet­te mise en gar­de : « Celui qui man­ge le pain ou boit à la cou­pe du Seigneur d’une maniè­re indi­gne devra répon­dre du Corps et du Sang du Seigneur » (1 Co 11, 27). « Celui qui est con­scient d’un péché gra­ve doit rece­voir le sacre­ment de la Réconciliation avant d’accéder à la com­mu­nion » (1385). Il résul­te clai­re­ment de la logi­que inter­ne du Sacrement que les divor­cés civi­le­ment rema­riés, dont le maria­ge sacra­men­tel exi­ste devant Dieu, de même que les chré­tiens qui ne sont pas plei­ne­ment unis à la foi catho­li­que et à l’Église, com­me tous ceux qui ne sont pas aptes à com­mu­nier, ne reçoi­vent pas avec fruit la Sainte Eucharistie (1457) ; en effet, celle-ci ne leur pro­cu­re pas le Salut. Affirmer cela fait par­tie des œuvres spi­ri­tuel­les de misé­ri­cor­de.

L’aveu des péchés dans la sain­te con­fes­sion, au moins une fois par an, fait par­tie des com­man­de­men­ts de l’Eglise (2042). Lorsque les croyan­ts ne con­fes­sent plus leurs péchés et ne font plus l’ex­pé­rien­ce de l’absolution des péchés, alors la Rédemption tom­be dans le vide, car Jésus-Christ s’e­st fait hom­me pour nous rache­ter de nos péchés. Le pou­voir de par­don­ner, que le Seigneur res­su­sci­té a con­fé­ré aux apô­tres et à leurs suc­ces­seurs dans le mini­stè­re des évê­ques et des prê­tres, s’ap­pli­que autant aux péchés gra­ves que véniels que nous com­met­tons après le bap­tê­me. La pra­ti­que actuel­le de la con­fes­sion mon­tre clai­re­ment que la con­scien­ce des fidè­les n’e­st pas suf­fi­sam­ment for­mée. La misé­ri­cor­de de Dieu nous est offer­te afin qu’en obéis­sant à ses com­man­de­men­ts, nous ne fas­sions qu’un avec sa sain­te Volonté, et non pas pour nous dispen­ser de l’ap­pel à nous repen­tir (1458).

« Le prê­tre con­ti­nue l’œu­vre de la Rédemption sur la ter­re » (1589). L’ordination sacer­do­ta­le « lui con­fè­re un pou­voir sacré » (1592), qui est irrem­plaça­ble, par­ce que par elle Jésus-Christ devient sacra­men­tel­le­ment pré­sent dans son action sal­vi­fi­que. C’est pour­quoi les prê­tres choi­sis­sent volon­tai­re­ment le céli­bat com­me « signe d’une vie nou­vel­le » (1579). En effet, il s’a­git du don de soi-même au ser­vi­ce du Christ et de son Royaume à venir. Pour con­fé­rer les trois degrés de ce sacre­ment, l’Eglise se sait « liée par le choix du Seigneur lui-même. C’est pour­quoi l’ordination des fem­mes n’est pas pos­si­ble » (1577). Ceux qui esti­ment qu’il s’agit d’une discri­mi­na­tion à l’é­gard des fem­mes ne font que mon­trer leur mécon­nais­san­ce de ce sacre­ment, qui n’a pas pour objet un pou­voir ter­re­stre, mais la repré­sen­ta­tion du Christ, l’Epoux de l’Eglise.

4.  La loi morale

La foi et la vie sont insé­pa­ra­bles, car la foi pri­vée des œuvres accom­plies dans le Seigneur est mor­te (1815). La loi mora­le est l’œu­vre de la Sagesse divi­ne et elle mène l’hom­me à la Béatitude pro­mi­se (1950). Ainsi, « la con­nais­san­ce de la loi mora­le divi­ne et natu­rel­le mon­tre à l’homme la voie à sui­vre pour pra­ti­quer le bien et attein­dre sa fin » (1955). Pour obte­nir le Salut, tous les hom­mes de bon­ne volon­té sont tenus de l’observer. En effet, ceux qui meu­rent dans le péché mor­tel sans s’ê­tre repen­tis sont sépa­rés de Dieu pour tou­jours (1033). Il en résul­te, dans la vie des chré­tiens, des con­sé­quen­ces pra­ti­ques, en par­ti­cu­lier celles-ci qui, de nos jours, sont sou­vent occul­tées (cf. 2270–2283; 2350–2381). La loi mora­le n’e­st pas un far­deau, mais un élé­ment essen­tiel de cet­te véri­té qui nous rend libres (cf. Jn 8, 32), grâ­ce à laquel­le le chré­tien mar­che sur le che­min qui le con­duit au Salut ; c’est pour­quoi, elle ne doit en aucun cas être rela­ti­vi­sée.

5.  La vie éternelle

Face à des évê­ques qui pré­fè­rent la poli­ti­que à la pro­cla­ma­tion de l’Évangile en tant que maî­tres de la foi, beau­coup se deman­dent aujour­d’­hui à quoi sert l’Eglise. Pour ne pas brouil­ler notre regard par des élé­men­ts que l’on peut qua­li­fier de négli­gea­bles, il con­vient de rap­pe­ler ce qui con­sti­tue le carac­tè­re pro­pre de l’Eglise. Chaque per­son­ne a une âme immor­tel­le, qui, dans la mort, est sépa­rée de son corps ; elle espè­re que son âme s’unira de nou­veau à son corps lors de la résur­rec­tion des morts (366). Au moment de la mort, la déci­sion de l’hom­me pour ou con­tre Dieu, est défi­ni­ti­ve.

Immédiatement après sa mort, tou­te per­son­ne doit se pré­sen­ter devant Dieu pour y être jugée (1021). Alors, soit une puri­fi­ca­tion est néces­sai­re, soit l’hom­me entre direc­te­ment dans le Béatitude du Ciel où il peut con­tem­pler Dieu face à face. Il y a aus­si la ter­ri­ble pos­si­bi­li­té qu’un être humain s’obstine dans son refus de Dieu jusqu’au bout et, en refu­sant défi­ni­ti­ve­ment son Amour, « se dam­ne immé­dia­te­ment pour tou­jours » (1022). « Dieu nous a créés sans nous, Il n’a pas vou­lu nous sau­ver sans nous » (1847). L’existence du châ­ti­ment de l’en­fer et de son éter­ni­té est une réa­li­té ter­ri­ble qui, selon le témoi­gna­ge de la Sainte Ecriture, con­cer­ne tous ceux qui « meu­rent en état de péché mor­tel » (1035). Le chré­tien pré­fè­re pas­ser par la por­te étroi­te, car « elle est gran­de, la por­te, il est lar­ge, le che­min qui con­duit à la per­di­tion ; et ils sont nom­breux, ceux qui s’y enga­gent » (Mt 7,13).

Garder le silen­ce sur ces véri­tés et d’au­tres véri­tés de la foi, et ensei­gner avec cet­te dispo­si­tion d’esprit, est la pire des impo­stu­res au sujet de laquel­le le « Catéchisme » nous met en gar­de avec vigueur. Elle fait par­tie de l’é­preu­ve fina­le de l’Église et con­duit à une for­me d’imposture reli­gieu­se de men­son­ge, « au prix de l’apostasie de la véri­té » (675) ; c’est la dupe­rie de l’Antichrist. « Il sédui­ra avec tou­te la séduc­tion du mal, ceux qui se per­dent du fait qu’ils n’ont pas accueil­li l’amour de la véri­té, ce qui les aurait sau­vés » (2 Th 2, 10).

Appel

En tant qu’ou­vriers envoyés dans la vigne du Seigneur, nous tous avons la respon­sa­bi­li­té de rap­pe­ler ces véri­tés fon­da­men­ta­les en adhé­rant fer­me­ment à ce que nous-mêmes avons reçu. Nous vou­lons encou­ra­ger les hom­mes de notre temps à sui­vre le che­min de Jésus-Christ avec déter­mi­na­tion afin qu’ils puis­sent obte­nir la vie éter­nel­le en obéis­sant à ses com­man­de­men­ts (2075).

Demandons au Seigneur de nous fai­re con­naî­tre la gran­deur du don de la foi catho­li­que, qui nous ouvre la por­te de la vie éter­nel­le. « Car celui qui a hon­te de moi et de mes paro­les dans cet­te géné­ra­tion adul­tè­re et péche­res­se, le Fils de l’homme aus­si aura hon­te de lui, quand il vien­dra dans la gloi­re de son Père avec les sain­ts anges » (Mc 8,38). Par con­sé­quent, nous nous enga­geons à ren­for­cer la foi en con­fes­sant la véri­té qui est Jésus-Christ Lui-même.

Nous, évê­ques et prê­tres, nous som­mes plus par­ti­cu­liè­re­ment inter­pel­lés par cet aver­tis­se­ment que saint Paul, l’Apôtre de Jésus-Christ, adres­se à son col­la­bo­ra­teur et suc­ces­seur Timothée : « Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivan­ts et les morts, je t’en con­ju­re, au nom de sa Manifestation et de son Règne : pro­cla­me la Parole, inter­viens à temps et à con­tre­temps, dénon­ce le mal, fais des repro­ches, encou­ra­ge, tou­jours avec patien­ce et sou­ci d’instruire. Un temps vien­dra où les gens ne sup­por­te­ront plus l’enseignement de la sai­ne doc­tri­ne ; mais, au gré de leurs capri­ces, ils iront se cher­cher une fou­le de maî­tres pour cal­mer leur déman­geai­son d’entendre du nou­veau. Ils refu­se­ront d’entendre la véri­té pour se tour­ner vers des réci­ts mytho­lo­gi­ques. Mais toi, en tou­te cho­se gar­de la mesu­re, sup­por­te la souf­fran­ce, fais ton tra­vail d’évangélisateur, accom­plis jusqu’au bout ton mini­stè­re » (2 Tm 4, 1–5).

Que Marie, la Mère de Dieu, implo­re pour nous la grâ­ce de demeu­rer fidè­les à la véri­té de Jésus-Christ sans vacil­ler.

Unis dans la foi et la priè­re.

Gerhard Cardinal Müller
Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de 2012 à 2017

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Date de publication: 9/02/2019