La manœuvre déloyale de ceux qui voudraient réécrire « Humanae vitae ». Une lettre

Contribution exter­ne. L’auteur de cet­te let­tre est un ecclé­sia­sti­que dou­blé d’un scien­ti­fi­que spé­cia­li­sé de haut niveau qui occu­pe de pre­sti­gieux postes d’enseignement en Italie et à l’étranger et qui con­sa­cre éga­le­ment une par­tie de son temps et de ses éner­gies à la pasto­ra­le.

Il est déjà l’auteur d’une pré­cé­den­te let­tre publiée en jan­vier 2016 par www.chiesa à pro­pos de la dégra­da­tion de la « qua­li­té » des con­fes­sions sacra­men­tel­les, une dégra­da­tion qui n’est pas sans rap­port avec l’impact sur de nom­breux fidè­les de cer­tai­nes décla­ra­tions du Pape François ampli­fiées par les médias.

Dans cet­te nou­vel­le let­tre, il met en lumiè­re l’absence de fon­de­ment des argu­men­ts récem­ment avan­cés – prin­ci­pa­le­ment dans une con­fé­ren­ce auto­ri­sée d’en haut à l’Université pon­ti­fi­ca­le gré­go­rien­ne – pour réin­ter­pré­ter et en sub­stan­ce inva­li­der l’enseignement de l’encyclique « Humanae vitae » de Paul VI.

En par­ti­cu­lier, il réfu­te et qua­li­fie de « déloya­le » la pré­ten­tion de vou­loir fai­re déri­ver la licéi­té des tech­ni­ques anti­con­cep­tion­nel­les du fait qu’un grand nom­bre de con­join­ts catho­li­ques les uti­li­sent tout en étant con­vain­cus de bien fai­re.

La respon­sa­bi­li­té de cet­te « con­scien­ce erro­née » éle­vée au rang de ver­tu – explique-t-il – n’incombe pas aux con­join­ts mais bien à ceux qui, dans l’Eglise, les ont mal édu­qués, en pas­sant systé­ma­ti­que­ment sous silen­ce ou en défor­mant l’enseignement d’ « Humanae vitae ».

Comme déjà pour la let­tre pré­cé­den­te, cet­te fois enco­re il nous faut rester discret sur l’identité de l’auteur afin de ne pas l’exposer à des rétor­sions aus­si pré­vi­si­bles qu’inexorables.

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Cher M. Magister,

Parmi les argu­men­ts obso­lè­tes exhu­més par le pro­fes­seur Maurizio Chiodi, théo­lo­gien mora­li­ste de la Faculté théo­lo­gi­que de l’Italie sep­ten­trio­na­le (FTIS, Milan) et par ail­leurs mem­bre fraî­che­ment nom­mé à la « nou­vel­le » Académie pon­ti­fi­ca­le pour la vie, dans le but d’enlever tou­te auto­ri­té et cré­di­bi­li­té à la nor­me de la let­tre ency­cli­que « Humanae vitae » (HV) du bie­n­heu­reux Paul VI – qui indi­que en quoi la con­tra­cep­tion est mora­le­ment illi­ci­te et, en revan­che, en quoi les métho­des se basant sur la con­nais­san­ce et l’identification per­son­na­li­sée des pério­des d’infertilité du cycle fémi­nin sont accep­ta­bles – on retrou­ve celui du man­que d’accueil de cet­te nor­me dans l’ethos con­ju­gal des époux catho­li­ques ; y com­pris chez ceux qui ont une foi soli­de et qui sont pra­ti­quan­ts pour ce qui con­cer­ne d’autres dimen­sions de la vie chré­tien­ne.

Le théo­lo­gien, âgé de soixante-deux ans, a con­te­sté, lors d’une con­fé­ren­ce publi­que orga­ni­sée à l’Université pon­ti­fi­ca­le gré­go­rien­ne de Rome inti­tu­lée « Relire ‘Humanae vitae’ à la lumiè­re d’Amoris lae­ti­tia’ » qui s’est dérou­lée le 14 décem­bre 2017, la vali­di­té per­ma­nen­te et le carac­tè­re obli­ga­toi­re, pour tous les fidè­les qui ont reçu le sacre­ment du maria­ge et vivent more uxo­rio, de l’enseignement du bie­n­heu­reux Paul VI – con­fir­mé par ses suc­ces­seurs Saint Jean-Paul II et Benoît XVI et à ce jour non abro­gé par le pape François – qui « con­dam­ne com­me tou­jours illi­ci­te l’u­sa­ge des moyens direc­te­ment con­trai­res à la fécon­da­tion, même inspi­ré par des rai­sons qui peu­vent para­î­tre hon­nê­tes et sérieu­ses » (HV, 16) et dénon­ce com­me « une erreur de pen­ser qu’un acte con­ju­gal ren­du volon­tai­re­ment infé­cond et, par con­sé­quent, intrin­sè­que­ment déshon­nê­te, puis­se être ren­du hon­nê­te par l’en­sem­ble d’u­ne vie con­ju­ga­le fécon­de. » (HV, 14).

L’un des argu­men­ts avan­cés par don Chiodi pour ten­ter de discré­di­ter le magi­stè­re du Pape Jean-Baptiste Montini sur l’illicéité intrin­sè­que de tou­te action qui sépa­re inten­tion­nel­le­ment « les deux aspec­ts essen­tiels de l’acte con­ju­gal ; union et pro­créa­tion » (HV, 12) s’appuie sur l’observation de natu­re statistico-sociologico-pastorale selon laquel­le cet­te nor­me serait lar­ge­ment igno­rée par le peu­ple de Dieu, avec la con­sé­quen­ce pra­ti­que qu’elle n’est pas obser­vée par la plus gran­de par­tie des épou­ses et des maris qui, même s’ils ont recours à la con­tra­cep­tion, ne s’accuseraient pas de ce péché lors d’une con­fes­sion sacra­men­tel­le et n’imagineraient pas deman­der pas l’aide de leur con­fes­seur afin d’évaluer la droi­tu­re leur com­por­te­ment.

L’argument qui con­si­ste à affir­mer qu’« une vaste majo­ri­té même au sein des cou­ples de croyan­ts vit com­me si cet­te nor­ma­le n’existait pas » (cita­tion de la tra­duc­tion anglai­se de Diane Montagna extrai­te de l’enregistrement de la con­fé­ren­ce de don Chiodi publiée sur Life Site News le 8 jan­vier) n’est cer­tes pas ori­gi­na­le. En 1985 déjà, Mgr Giuseppe Angelini, lui aus­si théo­lo­gien de la FTIS, écri­vait ceci : « L’écart entre la mora­le per­son­nel­le des catho­li­ques et le magi­stè­re ecclé­sial est par­ti­cu­liè­re­ment criant sur le thè­me de la con­tra­cep­tion.  […]  On a noté à plu­sieurs repri­ses la distan­ce des argu­men­ts pro­po­sés pour sou­te­nir la con­dam­na­tion mora­le de tou­te tech­ni­que de con­tra­cep­tion arti­fi­ciel­le par rap­port à la per­spec­ti­ve per­son­na­li­ste d’approche du thè­me de la sexua­li­té » (“La teo­lo­gia mora­le e la que­stio­ne ses­sua­le. Per inten­de­re la situa­zio­ne pre­sen­te”, in: Aa. Vv., “Uomo-donna. Progetto di vita”, Rome 1985, 47–102, pp. 49–50).

La ten­ta­ti­ve de repor­ter sur les fidè­les laïcs – et en plar­ti­cu­lier sur les époux – la char­ge de la pre­u­ve que l’enseignement de HV sur la régu­la­tion natu­rel­le des nais­san­ces n’appartiendrait pas au patri­moi­ne fer­me et con­stant de la doc­tri­ne mora­le catho­li­que se révè­le mala­droi­te et fal­la­cieu­se et doit donc être réfu­tée.

Ce serait un juge­ment témé­rai­re que de con­si­dé­rer les époux catho­li­ques com­me les prin­ci­paux ou les seuls respon­sa­bles du fait que la nor­me de HV n’ait pas été mise en œuvre et de pré­ten­dre qu’ils l’auraient écar­tée au nom d’une « autre véri­té » du rap­port entre amour et pro­créa­tion qui ne per­met­trait pas à leur con­scien­ce de juger en défi­ni­ti­ve la con­tra­cep­tion com­me un mal.

A bien y regar­der, et en se basant sur une lec­tu­re de la que­stion théo­lo­gi­que et pasto­ra­le d’Humanae vitae dans de nom­breu­ses Eglises loca­les à par­tir de la fin des années soi­xan­te, il n’en est pas ain­si.

Comme l’enseigne de Catéchisme de l’Eglise Catholique (CCC), sui­vant en cela la théo­lo­gie mora­le et le magi­stè­re pré­cé­dent, « l’être humain doit tou­jours obéir au juge­ment cer­tain de sa con­scien­ce. » (CCC, n° 1790). Est-il donc per­mis de pen­ser que de nom­breux croyan­ts mariés (dans cer­tai­nes com­mu­nau­tés chré­tien­nes peut-être même la majo­ri­té ou même la quasi-totalité d’entre eux), quand ils ont choi­si de recou­rir à la con­tra­cep­tion, aient écou­té leur con­scien­ce dont la voix ne leur indi­quait pas avec cer­ti­tu­de que la con­tra­cep­tion était intrin­sè­que­ment un mal ?  Leur com­por­te­ment « en âme et con­scien­ce » n’est-il pas la pre­u­ve mora­le que la loi de HV serait con­trai­re à la con­scien­ce des époux chré­tiens et qu’elle serait donc inju­ste ?  Non.  Leur con­scien­ce, bien que cer­tai­ne, n’était pas droi­te pui­sque « il arri­ve que la con­scien­ce mora­le soit dans l’ignorance et por­te des juge­men­ts erro­nés sur des actes à poser ou déjà com­mis. » (CCC, n° 1790).

Posons-nous donc la que­stion sui­van­te : par leur choix de recou­rir à la con­tra­cep­tion « en sui­vant leur con­scien­ce erro­née », tous ces époux portent-ils la respon­sa­bi­li­té d’un « témoi­gna­ge de la con­scien­ce » con­tre le magi­stè­re qui con­si­ste­rait à indi­quer aux respon­sa­bles de l’enseignement moral catho­li­que que ce qui est pre­scrit par HV entre en con­flit avec la con­scien­ce du croyant et n’a donc aucu­ne valeur con­trai­gnan­te ?

S’il en était ain­si, le théo­lo­gien mora­li­ste ou en pasto­ra­le qui recueil­le le vécu des époux par rap­port à la régu­la­tion des nais­san­ces et l’étudie afin de sou­met­tre à l’autorité de l’Eglise une pro­po­si­tion con­cer­nant cet­te que­stion (com­me entend le fai­re don Chiodi), leur ferait por­ter une lour­de respon­sa­bi­li­té. Sur base de ce que leurs choix en con­scien­ce révè­lent, on émet­trait en fait un juge­ment qui sera tra­duit dans une nor­me (nou­vel­le ou modi­fiée, ou enco­re réin­ter­pré­tée) appli­ca­ble à tous les croyan­ts.  Si le témoi­gna­ge de leurs con­scien­ces était faux, les fidè­les por­te­ra­ient la respon­sa­bi­li­té d’avoir impri­mé une orien­ta­tion trom­peu­se à tou­te l’Eglise et le théo­lo­gien dis­si­mu­le­rait sa respon­sa­bi­li­té par rap­port à cet­te « nou­vel­le voie » der­riè­re la répon­se du peu­ple à cet­te que­stion digne de Ponce-Pilate : « En con­scien­ce, que voulez-vous que nous libé­ra­li­sions ?  La régu­la­tion natu­rel­le de la fer­ti­li­té ou la con­tra­cep­tion ? ».

En réa­li­té, il ne peut pas en être ain­si. Ce serait trop faci­le (et sur­tout malhon­nê­te) de ne pas pren­dre en comp­te qu’une con­scien­ce erro­née et ses juge­men­ts ne sont pas tou­jours impu­ta­bles à la respon­sa­bi­li­té des indi­vi­dus.

Ce n’est pas tou­jours l’abstention cou­pa­ble de recher­cher la véri­té qui se trou­ve à l’origine des dévian­ces de juge­ment de la con­scien­ce, ce peut être aus­si une igno­ran­ce non-coupable de la véri­té et du bien. (cf. CCC, n°1792–1793). Cela peut arri­ver, par exem­ple, quand une per­son­ne ou même un nom­bre impor­tant de croyan­ts n’ont pas eu la pos­si­bi­li­té de rece­voir une for­ma­tion adé­qua­te de la con­scien­ce et un éclai­ra­ge du juge­ment moral (cf. CCC, n°1783) par­ce qu’on ne leur a pas don­né la pos­si­bi­li­té de con­naî­tre fidè­le­ment et inté­gra­le­ment les ensei­gne­men­ts de l’Eglise qui les con­cer­nent direc­te­ment.

C’est exac­te­ment ce qui s’est pas­sé dans le cas de la doc­tri­ne de HV. Pendant des décen­nies, un nom­bre incal­cu­la­ble de prê­tres, de caté­chi­stes, de for­ma­teurs et d’accompagnateurs des par­cours de pré­pa­ra­tion au sacre­ment du maria­ge, de for­ma­teurs des jeu­nes dans les parois­ses, les asso­cia­tions et les mou­ve­men­ts catho­li­ques ont pas­sé sous silen­ce de maniè­re cou­pa­ble l’enseignement de l’Eglise à pro­pos de la régu­la­tion des nais­san­ces.

Ou bien ils l’ont pré­sen­té de façon par­tiel­le ou erro­née, par exem­ple en pré­ten­dant que ce qui comp­te pour les époux c’est de « s’ouvrir à la vie », de fai­re un ou deux enfan­ts et non pas (selon HV) de fai­re en sor­te que cha­que acte con­ju­gal reste ouvert à la vie selon le des­sein créa­teur de Dieu qui pré­voit que la fem­me n’est pas fer­ti­le pen­dant tou­tes les pério­des de l’âge où elle est fécon­de.

Ils sont éga­le­ment nom­breux – par­mi les prê­tres et les laïcs char­gés de la pasto­ra­le fami­lia­le — par igno­ran­ce cou­pa­ble, à ne pas s’être mis à jour sur les aspec­ts pra­ti­ques des métho­des de régu­la­tion natu­rel­le de la fer­ti­li­té et sur leur capa­ci­té effec­ti­ve à iden­ti­fier les jours pen­dant lesquels le coït peut don­ner lieu à une con­cep­tion et ceux pen­dant lesquels elle ne peut avoir lieu. Nombre d’entre eux sont restés blo­qués sur la seu­le mesu­re des varia­tions cycli­ques de la tem­pé­ra­tu­re inter­ne dans des con­di­tions basa­les (métho­de de la cour­be de tem­pé­ra­tu­re) qui n’était effec­ti­ve­ment pas fia­ble à l’époque où HV a été pro­mul­guée, igno­rant le fait qu’entretemps, d’autres métho­des basées sur des mesu­res symp­to­ma­ti­ques ou bio­chi­mi­ques (niveau des hor­mo­nes dans les uri­nes) sont à pré­sent dispo­ni­bles ou aujourd’hui uti­li­sées pour iden­ti­fier les jours où la fem­me est fer­ti­le, et don­ne – quand on l’associe à la con­ti­nen­ce pério­di­que – des résul­ta­ts com­pa­ra­bles à ceux des métho­des con­tra­cep­ti­ves le plus répan­dues.  Combien de prê­tres et d’éducateurs con­ti­nuent à répé­ter aux fian­cées et aux époux : « de tou­te façon, ces métho­des ne fonc­tion­nent pas ! » ou enco­re « si vous les uti­li­sez, vous ferez des enfan­ts com­me des lapins ! ».

Au con­trai­re, dans les com­mu­nau­tés catho­li­ques (mais pas seu­le­ment) aus­si bien des pays occi­den­taux qu’en Afrique et en Asie, là où les métho­des natu­rel­les sont pré­sen­tées et ensei­gnées aux cou­ples d’époux de façon cor­rec­te aus­si bien en ce qui con­cer­ne leurs rai­sons d’être anth­ro­po­lo­gi­ques et éthi­ques que leur appli­ca­tion pra­ti­que, elles ren­con­trent un con­sen­sus impor­tant chez les époux, dans les famil­les et chez les jeu­nes. Et plus enco­re aujourd’hui qu’à l’époque de la publi­ca­tion d’HV pui­sque la vision anth­ro­po­lo­gi­que qu’elle pro­po­se se con­fron­te aujourd’hui à une vision « laï­que » de la vie sexuel­le et de la pro­créa­tion gui­dée par une plus gran­de sen­si­bi­li­té à l’« éco­lo­gie du corps humain » (en par­ti­cu­lier de celui de la fem­me) et du recours à la « natu­re » pour en régu­ler les dif­fé­ren­ces fonc­tions plu­tôt que de recou­rir à des pro­dui­ts issus de l’industrie chi­mi­que et phar­ma­ceu­ti­que ou à des dispo­si­tifs méca­ni­ques.

Mais ce serait ingrat voi­re même gra­ve­ment inju­ste envers les prê­tres et leurs col­la­bo­ra­teurs pasto­raux de leur impu­ter l’entière ou la prin­ci­pa­le respon­sa­bi­li­té de ne pas avoir cor­rec­te­ment for­mé les con­scien­ces des fidè­les ou des époux catho­li­ques en matiè­re de pro­créa­tion respon­sa­ble.

En effet, trop sou­vent, le cler­gé lui-même n’a pas été cor­rec­te­ment ni adé­qua­te­ment for­mé sur l’enseignement de HV. Dans com­bien de sémi­nai­res, de cours des facul­tés de théo­lo­gie ou de jour­nées de res­sour­ce­ment pour les prê­tres, les dia­cres, les reli­gieux et les reli­gieu­ses a‑t-on ensei­gné les prin­ci­pes anth­ro­po­lo­gi­ques et moraux sous-jacents à la doc­tri­ne de HV ?  Si eux-mêmes sont inca­pa­bles de fai­re plei­ne­ment droit à l’enseignement du bie­n­heu­reux Paul VI, con­fir­mé par ses suc­ces­seurs jusqu’au pape actuel, com­ment pourraient-ils éclai­rer les fidè­les sur ce point ?

Une lour­de respon­sa­bi­li­té de cet­te situa­tion déplo­ra­ble repo­se donc sur de nom­breux pro­fes­seurs d’anthropologie théo­lo­gi­que du corps et de la sexua­li­té, de théo­lo­gie mora­le de la vie matri­mo­nia­le qui ensei­gnent dans les sémi­nai­res, les facul­tés de théo­lo­gie et dans les insti­tu­ts supé­rieurs de scien­ces reli­gieu­ses. Sans oublier la respon­sa­bi­li­té, gra­ve elle aus­si, des évê­ques dio­cé­sains et des supé­rieurs des ordres reli­gieux qui ont nom­mé ces pro­fes­seurs ou ont omis de con­trô­ler leur tra­vail de for­ma­tion des sémi­na­ri­stes, du cler­gé et des reli­gieux.

Du reste, on n’oubliera pas que ce même pro­fes­seur Chiodi a été appe­lé plu­sieurs fois par l’actuel pré­si­dent du Conseil pon­ti­fi­cal pour la famil­le, l’archevêque Vincenzo Paglia, pour orga­ni­ser des sémi­nai­res sur la mora­le con­ju­ga­le et sur la pro­créa­tion devant les offi­ciels de ce dica­stè­re. Lesquels cepen­dant – soli­de­ment for­més à l’école des pré­dé­ces­seurs de Mgr Paglia, les car­di­naux Alfonso López Trujillo et Ennio Antonelli – ne se pliè­rent jamais à ces ten­ta­ti­ves d’endoctrinement à l’initiative de celui qui est aujourd’hui pré­si­dent de l’Académie pon­ti­fi­ca­le pour la vie.

Merci pour votre atten­tion et veuil­lez accep­ter mes salu­ta­tions les plus ami­ca­les, « ad maio­rem Dei glo­riam ».

[let­tre signée]

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Dans ce cli­mat de révi­sion­ni­sme appli­qué à « Humanae vitae », il faut tou­te­fois éga­le­ment men­tion­ner cer­tai­nes pri­ses de posi­tion pour sou­te­nir l’enseignement authen­ti­que de cet­te ency­cli­que.

C’est entre autre le cas de la let­tre pasto­ra­le publiée le 2 février, jour de la fête de la pré­sen­ta­tion de Jésus au tem­ple, par l’archevêque de Denvers Samuel J. Aquila, dispo­ni­ble sur le site du dio­cè­se aus­si bien en anglais qu’en espa­gnol :

> The Splendor of Love

> El Esplendor del Amor

 

Cette let­tre fait lar­ge­ment réfé­ren­ce à la « théo­lo­gie du corps prê­chée par Jean-Paul II et tire un bilan très posi­tif des cours de Natural Family Planning pro­po­sés aux jeu­nes cou­ples par le dio­cè­se, avant et après leur maria­ge.

Elle est rédi­gée dans un lan­ga­ge sim­ple et effi­ca­ce et se con­clut par un dic­tion­nai­re des ter­mes qui font l’objet de con­tro­ver­ses, de cha­ste­té à con­tra­cep­tion en pas­sant par pater­ni­té respon­sa­ble et révo­lu­tion sexuel­le.

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Sandro Magister est le vati­ca­ni­ste émé­ri­te de l’heb­do­ma­dai­re L’Espresso.
Tous les arti­cles de son blog Settimo Cielo sont dispo­ni­bles sur ce site en lan­gue fra­nçai­se.

Ainsi que l’in­dex com­plet de tous les arti­cles fra­nçais de www.chiesa, son blog pré­cé­dent.

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Date de publication: 8/02/2018